Tout envisager, et ne rien croire !
Aimé Michel (ufologue)
A propos du texte "Coup d'oeil rétrospectif
sur la prétendue vague ovni Belge"
N'ayant pour le moment ni le temps (ni l'envie) de lire "La vague OVNI
belge ou le triomphe de la désinformation",
une monographie de 89 pages auto-éditée par Marc Hallet en
1992, j'ai donc décidé d'effectuer une lecture critique
du texte "Coup d'oeil rétrospectif
sur la prétendue vague ovni Belge" publié par Marc
Hallet sur son site web personnel.
Il s'agit d'un texte de 6 pages
denses, souvent cité et dupliqué sur les sites
sceptiques. Marc Hallet y développerait selon eux une critique
brillante,
argumentée et rigoureuse de la supposée vague Belge, et y
démontrerait pourquoi les travaux de la SOBEPS sont bons
à mettre à la poubelle.
En fait il s'agit d'un réquisitoire certes implacable et
documenté, mais quasiment vide de preuves ou de faits vérifiables,
et témoignant surtout des biais et préjugés de son
auteur, qui a visiblement une aversion profonde pour quiconque fait
mine d'accorder une quelconque réalité aux
témoignages d'ovnis. Le titre est d'ailleurs
révélateur : la "prétendue" vague ovni belge,
comme si elle n'avait pas existé !
Entrée en matière "musclée"
L'introduction est d'emblée agressive, partiale, et presque diffamatoire
pour la SOBEPS (un groupuscules d'enthousiastes, qui aurait menti et
orchestré la fièvre médiatique à partir de
rien). Aucune de ces graves accusations n'est
étayée dans la suite du document.
Marc Hallet enfonce le clou : "La SOBEPS est composé d'experts
autoproclamés"
.... exactement comme Marc Hallet lui même
(instituteur de formation, travaillant dans l'administration, sans
expertise particulière en la matière). En revanche la
SOBEPS compte aussi de vrais scientifiques diplômés et/ou
enseignants, experts reconnus dans leurs matières respectives
(MM. Bougard, Brenig, Meessen).
Suit une présentation rapide de l'auteur par lui même :
35 ans d'ufologie (pas mal), dont 12 à croire les élucubrations les
plus dingues des années 60 et 70 (ça fait tout de suite
moins sérieux), repenti depuis 1979 (date approximative, il s'agit d'un changement progressif).
Marc Hallet en appelle ensuite à la caution des astronomes
Belges qui "ne voyant pas d'ovnis eux-mêmes" (!) se seraient tournés vers
lui (Marc Hallet) pour comprendre "ce qui se passe" ! J'aimerais
questionner ici, quoique tardivement je le concède, ces
scientifiques :
pourquoi un astronome verrait-il plus d'ovnis que le citoyen lambda
? Ce pseudo-argument était déjà
éculé avant ma naissance. Les astronomes travaillent le
plus souvent dans un bureau, ou derrière un ordinateur, comme
moi et bien d'autres français ou belges. Ils regardent
très rarement dans un télescope, et quand ils le font,
ils ont encore moins de chances de voir un ovni, tant le champ
angulaire de ces instruments est limité.
pourquoi ne se sont-ils pas tournés vers la SOBEPS ? Il me
semble que cette association était pourtant la plus à
même de leur fournir les meilleurs éléments
d'information, étant plongée au coeur du problème.
Marc Hallet se pose ensuite rien moins qu'en juge de nos
élites. Il distribue les bons et les mauvais points : les
quelques scientifiques belges qui l'ont
consulté firent preuve de "curiosité scientifique" ; mais
la grande masse des scientifiques, ufologues et journalistes
étrangers qui ne l'ont pas consulté firent preuve de
"suffisance et d'inconscience".
Bref, à la fin de cette première page,
Marc Hallet a longuement et agressivement attaqué les
compétences, l'honnêteté, la curiosité ou la
conscience des scientifiques, des ufologues en général, et de ceux de la
SOBEPS en particulier. Mais sans apporter un seul argument factuel
à ces affirmations.
Les trois premières attaques.
Page 2, Marc Hallet cite enfin trois exemples pour justifier sa position :
1°) L'argument géographique
La vague se limite aux zones germanophones puis francophones de
la Belgique, ce qui "évoque évidemment davantage une
contamination socio-psychologique d'origine médiatique et
linguistique qu'une invasion extraterrestre".
Sur la forme, notons tout d'abord l'emploi du mot "contamination" :
quelle drôle d'expression, comme si les témoins d'ovnis
étaient des malades ... passons.
Notons ensuite qu'il existerait de mystérieuses affinités
linguistiques et socio-psychologiques entre les zones germanophones et
francophones (pourquoi ?), alors qu'il y aurait des répulsions
de même ordre entre ces zones et la zone néerlandophone.
Voilà qui est bien étrange, une contamination
"sélective" en quelque sorte, à l'appui de laquelle bien
évidemment Marc Hallet ne donne aucune source ni
référence universitaire ou scientifique. De la pure
hypothèse ad hoc.
Sur le fond Marc Hallet se trompe doublement.
a) Concernant la "contamination linguistique", il y a bien eu des cas en zone
néerlandophone. Le lecteur pourra par exemple se
référer à la carte des observations de VOB1 (page
441) et à l'explication qu'en donne Marc Valckenaers page 439.
Il y a même eu quelques observations dans les pays voisins
(Allemagne et Hollande, notamment). Et
puis un phénomène, le plus souvent, a une localisation
donné, il ne peut englober la Terre entière ou tout
l'univers (sauf cas très particuliers et hors sujet ici, tel le
rayonnement fossile du fond de l'univers à 2,7°K). Si la
vague Belge avait été strictement
limitée à une zone lingusitique donnée Belge, et
une seule, là d'accord, on aurait pu avoir un soupçon.
Mais ce ne fut pas le cas. Quant au faible nombre de témoignages dans les zones flamandes, il
peut en partie s'expliquer par les grandes différences
culturelles entre les deux zones, voire par certaines tensions ou
inimitiés entre elles.
b) Concernant la "contamination" médiatique, soulignons tout
d'abord qu'elle n'a absolument pas pu avoir lieu pour la grande
soirée "inaugurale" du 29/11/1989 (le summum de la vague avec
153 signalements en quelques heures), puisqu'à ce moment
là personne ne parlait d'ovnis en Belgique (voir mes statistiques) et que la SOBEPS était "en sommeil" faute justement de témoignages depuis deux ans !
D'autre part, il faudrait ensuite que Marc Hallet démontre une
corrélation entre activité médiatique et
signalement d'ovnis. Or, non seulement il ne le fait pas (aucun tableau
de données, aucune enquête, aucun fait), mais ceux qui se
sont réellement attelés à cette tâche
ingrate ont plutôt prouvé le contraire (Michel Bougard in
VOB2, p323 et Frédéric van Vlodorp in "La vague belge
d'observations d'OVNI vue par la presse écrite francophone en
1989-1991 : étude thématique et regard critique",
Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de
Liège, année académique 1991-1992).
Pour autant personne ne nie que dans tout phénomène
médiatisé il y ait une part de "contagion"
psychologico-médiatique. C'est connu. Le tout est de savoir si
le phénomène observé à cette époque
là est réductible à cela. Or M. Hallet n'en a pas
apporté à ce stade le début de commencement d'une
preuve.
2°) La faute aux médias
Marc Hallet stigmatise ensuite l'influence néfaste de deux journalistes Belges
(toujours non cités) avides de sensationnel, qui auraient "propagé [des] fausses
nouvelles à propos de la vague belge"
Mais de quelles "fausses nouvelles" s'agit-il ? Aucune information,
on reste dans le vague, le flou, le sentiment, pas le factuel.
Il faut revenir au concret, aux témoignages et à leur
analyse, aux enquêtes. Et là, force est de reconnaitre que
les deux ouvrages de la SOBEPS, représentant 4 ans
d'enquête et 1000 pages denses sont incontournables.
A moins bien sûr que M. Marc Hallet ne sous-entende que ces
"fausses nouvelles" n'aient généré
elles-mêmes des témoignages bidons ou
exagérés. Mais là, il faudrait que Marc Hallet
apporte des preuves ... ce qu'il serait bien en peine de faire.
Et puis comment empêcher que des médias propagent
d'éventuelles fausses nouvelles ? En créant un
comité de
verification de la presse Belge, présidé par des
sceptiques adoubés par Marc Hallet ? La presse fort
heureusement est libre, on ne peut empêcher un mauvais
journaliste (ou deux) de broder ou de déformer la
vérité. Mais deux journalistes, ce n'est pas
beaucoup ; cela veut dire que la majorité
des médias ont relativement bien fait leur travail. Et surtout
cela n'est nullement de la responsabilité de la SOBEPS.
Enfin Marc Hallet est étrangement silencieux face aux
agissements autrement plus néfastes d'une autre presse. Celle,
majoritaire, qui n'a cessé de moquer et ridiculiser tous ceux
qui voyaient des "petits hommes verts" (les témoins donc), ou
tous ceux qui s'y intéressaient (les ufologues de la SOBEPS
essentiellement).
Marc Hallet est surtout étrangement complaisant vis à vis
de Science & Vie qui n'a cessé de promouvoir la thèse
de l'avion furtif F117-A, alors même que cette explication est
vite apparue comme inadéquate, et fut dénoncée
formellement par les autorités US et belges.
3°) La faute aux autorités
Marc
Hallet franchit alors un nouveau degré dans ses attaques. Dans
un style "corbeau" que chacun pourra apprécier
(aucun nom ni fait précis, juste des allusions
équivoques), il tente de minimiser l'attention
accordée à cette vague par les autorités civiles
et militaires Belges (attention très inhabituelle qui contribue
justement pour une bonne part
à la crédibilité de cette vague, ce qui
gène à l'évidence tous les "sceptiques"). Extraits
choisis
:
"un certain 'grenouillage' d'individus incompétents qui, hors de
la politique, n'auraient jamais rien pu réaliser qui les eut
fait admirer par leurs semblables" :
Mais qui donc ? Des noms ! Quant au
désir de "se faire admirer par ses semblables", il semble que
Marc Hallet n'en ait pas moins que le commun des
mortels, au vu de son site
personnel ("mes travaux", "ma méthode", "mon parcours", ...) et
de l'importance qu'il attache à ses excellentes relations avec un
certain milieu scientifique.
"certaines décisions politiques ou militaires touchant la
prétendue vague ovni belge correspondaient plutôt à
des cafouillages ou à de l'incompétence plutôt
qu'à des choix raisonnables pris en fonction du bien commun ou
de la raison d'Etat" :
Qui ? Quelles décisions ?
"Une méconnaissance totale de notre système scolaire
explique que des ufologues étrangers ont pu confondre, par
exemple, de véritables chercheurs universitaires avec des
techniciens professant dans une école au nom certes ronflant
mais néanmoins totalement dépourvues de prestige
scientifique..." :
Qui ? Des noms !
Au passage je rappelle que M.
Hallet se présente lui-même comme
"diplômé de l'Ecole Normale de Liège", un titre "ronflant"
(pour reprendre son expression) mais qui désigne en fait un
simple instituteur. Une profession certes
respectable (ma femme est professeur des écoles), mais
bénéficiant - à tort ou à raison - de
nettement
moins de prestige de nos jours que celle d'Officier
supérieur, de Pilote de chasse, de Scientifique
d'Université avec titre de Professeur, sans parler de Ministre.
Un peu plus loin dans le texte : "Tout comme la fameuse "affaire Dutroux", la prétendue
vague OVNI belge fut caractérisée, avant tout, par un
grand nombre de 'dysfonctionnements' au niveau politique et
journalistique" :
Là Marc Hallet ne recule devant
rien. Toujours sans citer un seul nom ni fait précis, il ose
mettre les supposés dysfonctionnements des autorités dans l'étude
des ovnis belges, avec le scandale d'état que fut en Belgique la
fameuse et sordide affaire du pédophile Marc Dutroux, dans laquelle des "notables" furent accusés !
C'est vrai, il faut vraiment être irresponsable et incompétent pour collaborer pendant deux ans, et confier des
moyens matériels aussi énormes (avions, appareils de
vision nocturne, ..) à "un groupe de fanatiques ne
méritant même pas qu'on se soit jamais
intéressé à leurs divagations" ! Bravo,
voilà que les ministres, généraux, et
administrations Belges sombrent dans le n'importe quoi ! On a eu chaud,
heureusement que Marc Hallet est là ...
Redevenons sérieux. Aussi vitale que soit pour Marc Hallet cette
chasse aux "pseudo-sciences" et ce combat personnel contre les
ufologues, ces sujets sont heureusement moins importants pour les
journalistes et les politiques que la protection de l'enfance, la
santé, l'emploi ou la justice !
En conclusion, il me plairait que Marc Hallet ait le courage d'aller dire en face,
à tous ces "incapables" souvent haut placés, ce qu'il
pense d'eux. Ou bien qu'à tout le moins il ait le courage de
citer leurs noms.
Haro sur la SOBEPS et ses deux rapports
Marc Hallet met ensuite en exergue l'accueil froid par la
communauté scientifique belge du premier VOB1. Il cite la
fameuse déclaration des dix scientifiques Belges de 1991, dont on trouvera ici
le texte, assorti de mes commentaires.
Marc Hallet justifie cet accueil, non pas par la méconnaissance
quasi-totale que les scientifiques ont du sujet, ni par les
préjugés tenaces qu'ont une minorité d'entre eux
envers les "extraterrestres", mais bien évidemment par le fait
que "l'ouvrage fourmillait de lacunes, d'erreurs, d'approximations et
de contradictions."
Voyons
les dans l'ordre, car, jusqu'à présent (nous sommes
à la moitié du document), M. Hallet n'a encore fourni
aucune preuve, ni aucun argument tangible pour étayer ces graves
accusations.
1- Errare humanum est
Marc Hallet signale une coquille dans le texte page 44 (un témoin masculin D., qui
devient quelques lignes plus bas un témoin féminin B.) et une
incohérence dans un cas décrit page 74 (engin sans feux,
puis avec deux phares).
Et pourquoi pas signaler une faute d'orthographe tant qu'on y est ?
Comment éviter quelques erreurs mineures (deux en l'occurence *)
dans un
ouvrage de 500 pages très denses ? En réalité le
taux d'erreurs est objectivement très faible sur VOB1&2 :
à eux tous, les sceptiques n'en ont pas trouvé plus d'une
dizaine (en comptant large) sur environ 1000 pages de texte, soit moins
de 1 erreur pour 100 pages ! Pas mal.
(*) Et encore, sous réserve de vérifications que je n'ai
pas encore eu le temps de mener. Après tout il est possible
qu'il y ait réellement eu deux témoins (un homme et une
femme) lors de l'observation décrite page 44, et que la
prétendue erreur résulte simplement d'une
présentation trop résumée.
Marc Hallet s'estime sans doute
capable d'atteindre à la perfection en tout ce qu'il touche. Hélas pour lui, la suite de son texte
prouve que non, puisqu'il y commet lui aussi de semblable erreurs.
Marc Hallet essaie ici de détourner l'attention, comme un prestidigitateur de "close-up". Il utilise la
technique de l'"hypercritique" pour focaliser l'attention sur des
détails mineurs, et faire oublier la perspective globale et les
caractéristiques uniques du phénomène dans son ensemble.
2- Un cas douteux ?
Marc Hallet stigmatise les incohérences dans les appréciations portées
sur un film vidéo évoqué en pages 411, 280/281,
347, 290 :
tantôt jugé probant, tantôt une méprise,
selon que cela arrange(rait) les auteurs du rapport VOB1.
Encore une fois Marc Hallet ne cite pas précisément de
quel cas il parle. Il s'agit de l'observation effectuée à
Braine le Comte lors de la fameuse nuit du 12 mars 1991 (VOB 1 - SOBEPS 1991, p. 272 et 409-410). Il est
abordé dans ma page sur l'année 1991, où l'on peut
lire notamment ceci :
Dès le début, P. Ferryn a eu des doutes sur le film
vidéo de M. G. qui présentait certaines
incohérences. Le 26 juillet 1991 dans la soirée une
équipe de la SOBEPS commprenant MM. Clerebaut, Ferryn, Vertongen
et Boitte se rend à Braine le Comte chez M. R.G. pour
vérifier.
Ils repèrent immédiatement dans un coin
de campagne écarté, près d'un petit pont invisible
de loin les 3 spots lumineux que M. R.G. a filmés : 3
lampadaires !
L'équipe se rend chez le témoin, et
confirme sa première impression : c'est une méprise.
Hélas il est trop tard pour annuler la sortie de l'ouvrage
"Vague d'Ovnis sur la Belgique", dont les tirages sont
déjà chez l'imprimeur. Ce cas reste donc mentionné
comme inexpliqué.
C'est sur ce genre de petits détails
que certains sceptiques hargneux comme MM. Magain ou Hallet fondent
leur credo anti-SOBEPS et prétendent que les enquêtes
furent menées en dépit du bon sens, en toute
subjectivité et sans méthode scientifique !
Voilà qui est clair, et fait un sort à toute
idée de manipulation. Reprenons maintenant le texte de Marc
Hallet, et dégonflons cette histoire :
"En page 411, l'expert photo de la SOBEPS (Patrick Ferryn, ndr)
démontre qu'un film vidéo ne montrait pas autre chose
qu'une lampe faisant partie de l'éclairage public".
Pas une
lampe, mais trois. Mais c'est exact, ce cas est une méprise avec
trois lampadaires. Ce qui démontre accessoirement que les
ufologues
en général, et ceux de la SOBEPS en particulier, sont
honnêtes, savent prouver qu'un ovni est souvent en
réalité
un ovi (en l'occurence ce n'était pas un "objet volant", mais un
simple phénomène lumineux ; hélas le terme
ovni/ovi est maintenant passé dans le langage courant), et ne
voient pas des extraterrestres partout.
"Or, en pages 280-281, pour renforcer un autre cas d'observation, le
même ufologue utilise cette vidéo comme si elle avait
réellement montré un ovni.".
Faux. D'une part il ne
s'agit pas du même ufologue. Les pages en question ont
été écrites par Michel Bougard et Lucien
Clerebaut, non par P. Ferryn. D'autre part cette vidéo n'est
nullement mentionnée pour renforcer un autre cas, mais pour
appuyer l'hypothèse qu'il n'y avait pas un seul ovni cette nuit
là, mais deux.
Quoiqu'il en soit, cet article a été rédigé
et imprimé avant que les très fortes suspicions sur ce
cas ne soient avérées. Comme expliqué plus haut,
le livre était déjà sous presse, et la SOBEPS ne
pouvait pas se permettre financièrement de tout stopper puis
tout réimprimer pour cette seule erreur.
"En page 347 c'est léon Brenig qui estime que tous les
témoignages de cette soirée là se corroboraient
parfaitement les uns les autres".
Et il a raison ! Le texte de
léon Brenig parle en effet globalement de l'ensemble des cas de
cette nuit exceptionnelle du 12 mars 1991 (41 cas signalés), et
ne mentionne jamais, à aucun moment, la vidéo douteuse de
Braine le Comte. Il n'y a donc strictement aucune
incohérence avec les autres mentions de ce cas.
"Et enfin en page 290, c'est le Président de la SOBEPS en
personne qui, parlant de cette vidéo et d'une autre,
déclare qu'il s'agissait de 'documents tout à fait
étonnants'".
Et à juste titre. D'une part, faux ou pas,
ces documents sont en effet étonnants, inhabituels,
extraordinaires. Le mot "étonnant" ne signifie nullement "vrai
ovni", ni encore moins "extraterrestre", ou alors il faudra que M.
Hallet nous donne l'adresse de son fournisseur de dictionnaires.
D'autre part, comme expliqué plus haut, cette partie du texte de
VOB1 était déjà terminée lorsque le cas de
Braine le Comte est apparu très douteux aux enquêteurs.
Bref, de même qu'au § 1 ci-dessus, Marc Hallet
détourne l'attention. Il fait une montagne d'un point de
détail (un cas douteux, reconnu comme tel par la SOBEPS), pour
éviter de reconnaitre et d'étudier les 40 autres cas
signalés cette nuit là, tous quasiment dans un
délai de 3 heures à peine.
3- Une casuistique incohérente ? Marc Hallet dénonce ensuite l'incohérence flagrante selon lui entre l'aspect des
ovnis décrits par les témoins, et la cohérence de la forme
triangulaire prédominante mise en exergue par le rapport de la SOBEPS. Bref, ces "triangles volants" devenus
emblématiques de la Vague Belge, seraient une pure invention de
la SOBEPS, en quête sans doute d'un symbole simple et
médiatique, qui aurait donc faussé
l'interprétation des données.
Marc Hallet prend sans doute ses désirs pour la
réalité. La SOBEPS n'a nullement caché la
diversité des formes observées. VOB1 et 2 comportent de
nombreuses descriptions et dessins de losanges, rectangles, disques ou
engins encore plus bizarres. Le Pr Auguste Meessen,
cible favorite de Marc Hallet, prend cinq pages pour
décrire le cas remarquable d'un losange observé à
Eupen le 1er décembre 1989 (VOB2 pages 390-394). Marc
Valckenaers, dans le chapitre "Etude des particularités
remarquables", s'attache d'ailleurs longuement à recenser et
analyser tous les cas "non triangulaires" (VOB2 pages 193-215).
Il
rappelle au passage que justement, cette non-uniformité des
formes décrites est un argument fort contre l'hystérie de
masse ou le pur phénomène de contagion médiatique.
En effet, si les témoins avaient été
incités à voir des choses qui n'existent pas, sur la
seule foi du "battage médiatique" prétendument
généré par la SOBEPS, alors tous les
témoins devraient avoir décrit le vaste triangle
archétypal à trois phares que TV, radios, journaux et
magazines mettaient tous en une. Ce ne fut pas le cas.
Mais, si la SOBEPS n'a pas caché la diversité des formes,
elle n'a pas non plus menti en rappelant que la forme triangulaire
était bel et bien prédominante, et de loin. Vouloir
occulter ce fait relève du mensonge pur et simple.
D'ailleurs ces variations apparentes dans les caractéristiques relatées ne sont peut être que des incertitudes,
dues aux inévitables imperfections du témoignage humain
(si souvent mises en exergue par les "sceptiques" pour nier le
phénomène). Or on rencontre souvent des situations
où l’on peut mesurer deux variables x et y et où il
s’agit alors de voir s’il existe une relation y = y(x).
Pour cela, on représente les résultats des mesures
individuelles par des points, que l’on peut entourer d’un
rectangle pour représenter les incertitudes
de mesure. On essaye évidemment de perfectionner les mesures de
telle manière que les surfaces de ces rectangles soient aussi
petites que possible, mais elles ne sont jamais nulles. Malgré
cela, il se peut que le phénomène que l’on
étudie présente une cohérence interne. Il
suffit pour s’en rendre compte que l’ensemble des
résultats de mesures pour x et y soit tel qu’on peut
tracer une courbe assez simple, passant par tous les rectangles
considérés. Qu’il s’agisse d’une
droite, d’une parabole ou d’une exponentielle, par exemple,
il y aura une fonction y = y(x) qui exprime l’existence
d’un lien entre les deux variables. Elles ne sont pas
aléatoires, bien qu’il y ait des incertitudes. Notez que
cela ne requiert pas nécessairement que l’on disposait
déjà à l’avance d’un
« modèle » qui permettait de
prévoir ce qu’on devrait obtenir. Il se peut qu’on
aboutisse tout simplement à une « loi
phénoménologique », inconnue avant
d’effectuer ces mesures. Cela arrive même assez souvent.
Enfin, une "incohérence" n'a de sens que par rapport à un
modèle, de forme ou de comportement. Mais là, où
est le modèle ? Par rapport à quoi, ces ovnis
devraient-ils être cohérents ? Qui peut se targuer de
savoir à quoi des ovnis devraient ressembler ? Il
n'y a en fait ici qu'une incohérence interne, entre les
différentes formes observées, de nature minoritaire (une
forme particulière domine largement), et qui peut être
trompeuse (des phares peuvent être allumés ou
éteints alternativement donnant l'impression que leur nombre et
leur couleur varient ; la forme exacte d'un objet sombre et vu de nuit
peut être trompeuse ; deux triangles accolés forment un
... losange ou un rectangle).
Elle traduit simplement le
fait que nous n'avons pas à ce jour l'explication formelle du phénomène. Mais cela ne peut en aucun cas être un indice que le phénomène en question n'est pas réel.
4- Debunking de la photo de Petit-Rechain
Je traite de cette photo devenue emblématique, sur cette page (encore en construction), qui
apportera au cours du temps toutes les informations possibles.
Voici néanmoins quelques réponses aux accusations de Marc
Hallet concernant ce document (ce serait un faux, un canular).
a) Selon Marc Hallet, aucune analyse scientifique n'aurait
été menée sur cette célèbre photo :
"En fait d'analyse scientifique
rigoureuse, il n'y eut jamais autre chose que le Mémoire de fin
d'études militaires (section ingénieur civil) d'un
nommé Hendrickx. "
C'est totalement faux. Il s'agit d'une présentation partiale et
partielle des choses. Rétablissons donc ici la vérité.
Cette photo a été analysée
bénévolement par le Professeur Marc Acheroy (titulaire de la chaire
d'électricité de l'Ecole Royale Militaire de Bruxelles)
dès la fin 1990. Son laboratoire de traitements des signaux
s'est plus particulièrement spécialisé dans le
traitement et la restauration d'images (VOB1 page 416). Ses premiers
résultats - ne plaidant nullement
pour un faux - furent publiés dans VOB1 dès septembre 1991, soit un an avant le mémoire de P. Hendrickx.
Devant le caractère exceptionnel de cette photo, le Professeur Acheroy
décida de poursuivre plus avant son analyse, tant sa richesse de
détails était grande. Plusieurs étudiants de
l'université libre de Bruxelles et de l'Ecole Royale Militaire
se proposèrent pour l'aider (VOB1, p 418). C'est finalement le
jeune sous-lieutenant Peter Hendrickx qui fut choisit et y consacra son
mémoire de fin d'études pour l'obtention du titre d'ingénieur civil (niveau bac+5), publié en 1992
("Détermination de la réponse impulsionnelle d'un
système optique dans le but de restaurer les images produites",
VOB2 p 234). Ce mémoire et ses conclusions étant
totalement assumés par le Pr Acheroy.
NB : Parallèlement durant la même année
académique 1991-1992, dans une autre section,
l'officier-élève Anne-Marie Delanghe rédigea un
mémoire comprenant entre autres, l'affaire de Petit-Rechain
("Observation et détection de phénomènes originaux
et non-identifiés dans l'espace aérien belge"), sous la direction du professeur Emile Schweicher, titulaire de la chaire
d'opto-électronique/micro-ondes/radar et chef du département éponyme à l'ERM.
Le
Pr Acheroy a ensuite poursuivi son travail pour publier son rapport
final le 18/12/1993 (VOB2 p 234), soit un an après le
mémoire de P. Hendrickx.
A peu près à la même époque, cette photo a été analysée par un autre
spécialiste du traitement d'images : François Louange
(Fleximage) en 1991 (VOB1 page 418), étude qui s'est poursuivie
jusqu'en 1993.
Enfin, cette photo a également été étudiée
par 3 autres laboratoires ou scientifiques compétents : Richard
F. Haines, D. Soumeryn-Schmit, et A. Marion (voir ma page sur le sujet).
b) Selon Marc Hallet, il serait aisé de produire un faux identique à la diapositive de Petit-Rechain :
Plusieurs critiques
démontrèrent le contraire en produisant des documents semblables qu'ils obtinrent
avec des moyens très simples.
Encore faux. Ces "faux grossiers" peuvent être facilement
identifiés comme tels par des spécialistes. La photo de Petit Rechain comporte des
caractéristiques très spécifiques, non visibles
à l'oeil nu, qui rendent à ce jour un trucage, sinon
impossible, du moins très sophistiqué (et inconnu).
Citons par exemple :
la dimension des feux lumineux allant croissant en fonction de la
longueur d'onde pour la photo authentique (uniforme pour les trucages)
le mouvement des feux lumineux différent du mouvement du triangle dans la photo authentique
les cordons de lumière au sein d'un même feu qui ont des
directions différentes et variées sur l'original, alors qu'ils ont tous
la même direction dans les trucages
Auxquels on peut ajouter trois caractéristiques qui rendent le trucage peu vraisemblable :
Les "filaments" externes orientés dans diverses directions sans faire partie
d'aucune source lumineuse principale, faisant penser à un plasma, une
caractéristique très difficile, si pas impossible, à truquer.
La silhouette
sombre triangulaire n'apparaît sur le document original qu'après un traitement
d'intensification des contrastes. Si le document avait été truqué, l'auteur
n'aurait pas imaginé une pareille astuce mais se serait au contraire arrangé
pour que la silhouette du "fameux" triangle apparaisse dès l'abord. Or, ce n'est
qu'au traitement en labo par Marc Acheroy qu'elle est apparue.
La
présence d'une faible trace lumineuse parfaitement
absurde, inutile et isolée à
l'arrière et à l'extérieur de la base de l'objet
dans le milieu vertical gauche de la photo. Mais il faut disposer d'une
très bonne reproduction pour la distinguer.
Tout ceci, ainsi qu'une critique précise et rigoureuse de trois
tentatives de réplications (Gaston Lecocq, Magain & Remy,
Wim van Utrecht), est décrit en détail dans VOB2, pages
228 et suivantes.
Ajoutons que la SOBEPS a sollicité à plusieurs reprises les sceptiques (plus particulièrement Wim
Van Utrecht et Magain) pour qu'ils assistent à ses
réunions d'experts et qu'ils confient leurs "faux" afin de les
confronter aux mêmes tests que la diapositive originale. M.
Magain s'est défilé à chaque fois,
prétextant une réunion "plus importante".
c) Selon Marc Hallet, Pierre Magain (astrophysicien, université de Liège)
aurait démontré que
"d'un strict point de vue
mathématique, l'objet figurant sur la pellicule de Petit-Rechain
ne cadrait pas du tout avec ce qu'avait prétendu avoir vu le
photographe et le matériel qu'il disait avoir utilisé"
Encore faux. Comme expliqué dans VOB2 (p 231-232), cette affirmation
date du 26/01/94, et elle est basée sur la description du cas
publiée dans VOB1 en 1991. Or les enquêteurs de la SOBEPS,
conscients du peu de détails du témoignage initial, ont
tenu à retourner sur le terrain et à réinterviewer
les témoins (p 223 et suivantes), ce qu'aucun sceptique n'a fait.
d) Selon Marc Hallet, Pierre Magain aurait démontré
"qu'il paraît
impossible de réussir à photographier un objet sans qu'il
présente d'évidentes traces de bougé en utilisant
une pose d'au moins une seconde et en tenant simplement l'appareil muni
d'un zoom contre un mur "
Toujours faux. Quand Pierre Magain eut réaffirmé celà sur le
plateau de télévision lors de l'émission du 4 mars 2002, Patrick Ferryn tenta de lui
répondre que c'était bel et bien possible, mais fut
empêché de parler par l'animateur ! Voir son texte de
mise au point, dans ma page sur Petit-Rechain.
Attaques anti-Meessen
1- Une influence nuisible ?
Marc
Hallet s'en prend ensuite à la personne du professeur Auguste
Meessen. Selon Marc Hallet, seul le Pr Meessen aurait imposé cette
pseudo-cohérence des observations,
contre l'avis des autres membres de la SOBEPS, ce qui aurait d'ailleurs
amené Jean-Luc Vertongen, chef du réseau d'enquêteurs, à
démissionner.
S'agissant d'attaques ad hominem, c'est à Marc Hallet de
prouver ses dires. Selon mes sources (bien informées), JL
Vertongen a quitté la
SOBEPS parcequ'il en était
arrivé à la conclusion qu'on ne pourrait pas
résoudre scientifiquement la question des ovnis (ce qui est
rappelons-le l'approche privilégiée par la SOBEPS). Et
s'il s'opposait en effet à l'Hypothèse Extra-Terrestre,
c'était pour lui préférer l'hypothèse d'une
origine quasi-diabolique (mystérieuse mais réelle,
hostile, néfaste, trompeuse, séductrice et
manipulatrice), et non parce qu'il aurait été
convaincu que tout ça n'était que méprises,
canulars et battage médiatique !
D'autre part aucun membre de la SOBEPS ne s'est plaint que je sache
d'avoir été "influencé" par A. Meessen. Michel
Bougard (Président de la SOBEPS) et Franck Boitte
(enquêteur SOBEPS), avec qui je correspond plus
particulièrement, le démentent même formellement.
2- Une croyance ancienne qui fausse son jugement ?
M. Meessen aurait eu son jugement biaisé, puisqu'il parlait
déjà de la cohérence du phénomène OVNI dans un article cité dans la
note de bas de page N°1 (Inforespace n°10 (année 1973), p. 39). Marc Hallet qualifie en effet de "credo qui n'a rien de scientifique", l'extrait suivant :
Même si l'on peut toujours mettre en doute chacune des
observations prises individuellement, il ne semble pas raisonnable de
mettre en doute le phénomène comme tel, à cause de
la cohérence interne de l'ensemble des observations.
Or il existe indéniablement un phénomène OVNI, apparu mondialement et
spectaculairement en 1947, mais présent peut être avant :
Des phénomènes aériens de nature solide, non identifiables malgré enquête approfondie. Des
engins volants qui dépassent nos capacités technologiques
actuelles, souvent associés à des effets EM.
Des engins visiblement pilotés, par une
"intelligence" (à bord, ou à distance), au comportement
discret et furtif ... mais pas trop. Se montrant
ostensiblement à certains endroits et certaines personnes, pour
s'enfuir aussitôt ailleurs. Se laissant parfois filmer et
photographier, mais toujours de loin, sans trop de détails. Des
OVNIS parfois associés à des êtres humanoides,
passagers ou pilotes.
Des engins dont la forme et les caractéristiques, quoique
très différentes dans les détails, peuvent se ramener
à quelques grands types de base (le principal étant les
formes de symétrie axiale : boule, disque, soucoupes), dont on
peut noter de plus une évolution au cours des décennies.
Ce phénomène présente donc indéniablement
une cohérence
interne forte. Et ce constat - justifié - du Pr Meessen en 1973,
d'autres scientifiques l'avaient avant lui dès les années
60 (J.A. Hynek, J. McDonald).
Qui donc a un credo en l'occurence ? Qui a son jugement
biaisé ? Celui qui nie un phénomène parce qu'il ne
sait pas encore
l'expliquer, ou bien celui qui l'accepte comme tel, en s'attelant
à l'analyse et à la compréhension des multiples
manifestations différentes du-dit phénomène ?
3- Debunking de l'interception des deux F-16 du 30 mars.
Après
la célèbre photo de Petit-Rechain, Marc Hallet s'attaque
ensuite à l'autre cas ultra-médiatisé de cette
vague, la fameuse poursuite d'un ovni, préalablement
repéré visuellement et au radar du sol, par deux F-16 de
la Force Aérienne Belge dans la nuit du 30 au 31 mars 1990.
Le Pr Meessen s'est déjà longuement expliqué sur
cette affaire, et sur sa conclusion prématurée dans VOB1 en 1991
: "la conclusion qui s'impose logiquement est que TOUTE AUTRE HYPOTHESE
QUE CELLE DES OVNI EST EXCLUE A PRATIQUEMENT 100%."
En substance :
Il a bien écrit "pratiquement", il laissait donc la porte ouverte à une solution plus "terrestre"
Il n'est pas arrivé à cette conclusion en 5
minutes, ni sur la base d'une révélation ou d'un
rêve éveillé. Cette conclusion est le fruit de mois
d'enquête sur le terrain, du visionnage de 180 heures
d'enregistrements radars, de calculs scientifiques prenant en compte la
météo précise de la nuit du 30/31 mars et le
modèle des radars embarqués par les F-16, etc.
Les sceptiques eux, forts de leur croyance que "les ovnis n'existent
pas", ont bien évidemment immédiatement clamé que
cette conclusion était erronée. Puisant dans leur
sac à "explications-minute", ils ont aussitôt affirmé
qu'il s'agissait d'un "banal" phénomène
météorologique (jamais cité
précisément bien sûr), dû à des "inversions
de température" (celle là, ils nous la ressortent
à chaque fois, depuis 1952 et les ovnis sur Washington). Sans
enquête sur le terrain, sans travail ni article scientifique
digne de ce nom pour étayer cela.
Or il s'avère que le phénomène météo
était tout sauf banal, que cette affaire est dûe à un
enchainement de méprises et de circonstances tout à fait
exceptionnelles, et qu'il était tout sauf évident
d'arriver à expliquer scientifiquement l'ensemble des faits.
Certains scientifiques restent même encore sceptiques sur cette
explication (J.P. Petit, J.M. Souriau).
Dire simplement "c'est du à un phénomène
météo", sans expliquer lequel, c'est une simple croyance,
une attitude non-scientifique. Un peu comme dire "la terre est ronde",
et c'est tout. En pratique en effet, les arguments empiriques
quotidiens montrent que la terre est plate. Mais les scientifiques ont
fini par trouver d'autres faits (le mat des bateaux qui disparait
à l'horizon par exemple), puis un modèle théorique
vérifiable, pour finalement étayer l'hypothèse que
"la terre est ronde".
Enfin, le Pr Meessen rappelle qu'il existe une trace radar rectiligne
qui reste à ce jour inexpliquée. Pour plus d'information
sur cette fameuse "affaire des F16", voir aussi ma page sur le sujet (encore en construction).
Mais le plus important à retenir est que ce cas n'est que l'un
parmi les centaines qui composent cette vague belge. Il n'est
même pas
le seul de cette soirée du 30 mars. Il a certes
été très (trop) médiatisé, tant il
était exceptionnel, et promettait d'être le "smoking gun"
dont rêvent tous les ufologues. Pensez-donc, un ovni vu au sol
par des témoins crédibles (militaires), puis
repéré par trois radars fixes, poursuivi pendant une
heure par
deux intercepteurs modernes, qui l'accrochent également sur leur
radar de bord, et qui s'enfuit avec une accélération
impossible de 40 G ! C'était presque trop beau pour être
vrai. La déception est donc à la hauteur des espoirs
placés sur ce cas.
La principale leçon à en tirer est donc qu'il faut
toujours en ufologie, laisser s'écouler un temps suffisant avant
de publier des conclusions définitives sur la
réalité d'un vrai-ovni. Disons un an au minimum, de
préférence deux ou plus. Le texte de VOB1 est sorti cinq mois
seulement après les faits, ce qui est bien trop court, compte
tenu de l'enjeu (voir également l'exemple des ovnis mexicains de
Campeche en 2004, dont il s'avère qu'il s'agissait probablement
des torchères d'une plateforme pétrolière
off-shore).
Anecdotiquement, Marc Hallet reproche au Pr Meessen d'avoir ignoré :
la conclusion de l'ex-ufologue
français Caudron selon qui les gens, au sol, n'avaient vu que des étoiles.
La
belle affaire. Comme quoi, à force de répondre n'importe
quoi du tac au tac, de proposer à chaud n'importe quelle
explication triviale sans se donner la peine d'enquêter sur le
terrain, les pseudo-sceptiques finissent parfois, de temps en temps,
par tomber juste, par hasard. C'est le contraire qui serait
extraordinaire et paranormal.
Le mot "conclusion" est donc ici largement abusif, tant cette "conclusion"
résulte essentiellement d'un parti pris initial.
Tout comme
d'ailleurs l'expression "ex-ufologue". Dominique Caudron ("Oncle Dom" pour les
intimes) est toujours en activité, est toujours un
ultra-sceptique notoire et a toujours son ton volontiers moqueur si
caractéristique. Rappelons, pour illustrer la pertinence et la
profondeur des "conclusions" de cette personne, que c'est le même
Dominique Caudron qui a suggéré que l'ovni du lac Chauvet était un simple objet de plage (parasol, matelas pneumatique, ...) emporté par le vent ...
4- Un scientifique facile à berner ?
Marc Hallet porte ensuite l'estocade en rappelant une ancienne
affaire où M. Meessen, sur la foi du témoignage d'un
jeune enfant, avait confondu un
simple signal radio inhabituel avec un son émis par un ovni.
Les "sceptiques" nous ressortent
sempiternellement cette
même pauvre anecdote - sans aucun rapport avec la Vague Belge -
afin de salir la réputation et la
crédibilité de ce scientifique.
Ce qui en soi est déjà au contraire un grand compliment
à lui faire : les "sceptiques" n'ont donc rien trouvé
d'autre à lui reprocher concrètement en trente (30) ans
d'ufologie (à part évidemment "l'affaire des échos
radar du F16", mais que j'ai démontée plus haut). Ce
n'est pas si mal je trouve. D'ailleurs qui ne se trompe
jamais ? Combien de fois M. Hallet s'est-il trompé lui
même depuis 35 ans qu'il pratique l'ufologie ? J'ai
déjà relevé plusieurs de ses erreurs dans les
paragraphes qui précèdent.
Mais il se trouve que sur cette histoire ancienne également, la
vérité est notablement différente de la version
colportée par les "sceptiques". Je sais que le Pr Meessen a
à coeur de donner sa version des faits, et je pense qu'il la
publiera sous peu. Je mettrai alors à jour cette page en
conséquence.
Je terminerai par deux questions
"bonus", à méditer :
a) Combien de cas d'ovnis Marc Hallet a-t-il enquêté
personnellement, sur le terrain (et non pas en "démontant" la
prose des "ufomanes") ? Aucun à ma connaissance, mais je ne demande qu'à être détrompé.
b) Quelles sont les qualifications scientifiques de M. Hallet ? Aucune
à ma connaissance, mais je ne demande qu'à être
détrompé.
Attaques anti-SOBEPS
Selon Marc Hallet, la SOBEPS s'est retrouvé très vite isolée, de
part la médiocrité de ses travaux. Seuls deux physiciens
belges cautionneraient ces travaux. Isolement compréhensible puisque selon lui :
"la SOBEPS était rien moins qu'un groupe de fanatiques ne
méritant même pas qu'on se soit jamais
intéressé à leurs divagations."
Courageux, mais pas téméraire, Marc Hallet a pris
néanmoins de préfixer cette attaque par un astucieux "un grand nombre (ndr : de scientifiques) ont acquis aujourd'hui la
certitude que la SOBEPS ...". Ainsi ce n'est pas lui, Marc Hallet, qui diffame la SOBEPS, c'est une brochette de scientifiques non nommés.
a) un isolement très "relatif"
La SOBEPS compte, outre
les deux physiciens Meessen (professeur de physique émérite de
l’U.C.L.) et Léon Brénig (U.L.B.), d'autres
scientifiques. Que je sache son président, Michel Bougard, est
chimiste et historien des sciences - maître de
conférences à l’Université de Mons-Hainaut. D'autre part d'autres scientifiques ont également apporté leur
concours aux travaux de la SOBEPS dans VOB1 & 2. Par exemple ceux
déjà cités plus haut, et ayant
étudié la photo de Petit Rechain : le Pr Marc Acheroy
(titulaire de la chaire d'électricité à l'Ecole
Royale Militaire de Bruxelles), R. Haines, F. Louange. Les sciences
humaines ont également apporté leur soutien, pour preuve
par exemple l'excellente préface d'Isabelle Stengers, philosophe
et historienne des sciences (Université libre de Bruxelles) dans
VOB2.
De plus la SOBEPS continue de revendiquer une
étude scientifique de la question des OVNI. Le 5 mai 1997 par exemple,
à son initiative, un colloque a été
organisé à l’Ecole Royale Militaire (Bruxelles);
parmi les nombreux participants on notait la présence des
professeurs Acheroy et Schweicher (de l’E.R.M.), d’Auguste
Meessen de l’U.C.L., d’Isabelle Stengers, Philippe Van Ham
et Léon Brenig de l’U.L.B., de François Louange,
expert auprès du C.N.R.S., de Jean-Pierre Pharabod, du
Laboratoire de physique nucléaire des hautes énergies
(Ecole Polytechnique), etc. Le 28 octobre 2000, une rencontre publique
internationale réunissait dans les locaux de l’U.L.B. divers
spécialistes incontestés de la question des OVNI :
Michel Bougard (chimiste et historien des sciences - maître de
conférences à l’Université de Mons-Hainaut),
Auguste Meessen (professeur de physique émérite de
l’U.C.L.), Léon Brenig (physicien - U.L.B.), Bertrand
Méheust (docteur en sociologie - Troyes), Pierre Lagrange
(sociologue - Ecole des Mines, Paris) et Isabelle Stengers (philosophe
et historienne des sciences - U.L.B.)
b) une communauté scientifique contrastée
Marc Hallet est soutenu publiquement dans ces attaques contre
la SOBEPS par quelques scientifiques. Au premier rang desquels
l'astrophysicien André Lausberg, auteur de la
"déclaration des 10 scientifiques belges de 1991", et plusieurs
de ses collègues de l'institut d'astrophysique de
l'université libre de Liège. Les deux alliés font preuve d'une
solidarité exemplaire en la matière. Marc Hallet ne cesse
de louer la clairvoyance de ces scientifiques qui ont non seulement
compris du premier coup l'inanité et les erreurs des travaux de
la SOBEPS, mais qui ont eu la présence d'esprit de le citer lui,
et non un autre sceptique, zététicien ou rationaliste
plus connu ou plus "galonné". Et vice-versa.
Pourtant, ce front uni des scientifiques contre la supposée
invasion pata-scientifique qu'incarnerait la SOBEPS, est plus fragile
qu'il n'y parait.
Selon une source SOBEPS : Il faut savoir que ce fameux
« communiqué » dont Lausberg est si fier a
été rédigé par lui seul. Il a alors, dans
l’urgence, demandé à ses collègues de
l’Université de Liège (ainsi qu’à deux
amis plutôt liés à l’Université de
Bruxelles) de bien vouloir cosigner le texte. Certains de ces
signataires auraient même confirmé, sous le sceau du
secret de la confidence, qu’ils n’avaient même pas lu
le texte du communiqué, faisant confiance à Lausberg. Bel
exemple d’attitude rigoureuse et rationnelle chez des
scientifiques. À deux reprises au moins (le 31 octobre 1992 et
quelque temps plus tard, toujours dans le cadre d’exposés
faits à Liège devant un public essentiellement
composé de scientifiques), M. A. Lausberg s’est
trouvé en porte-à-faux par rapport aux arguments de la
SOBEPS, se tirant d’affaire par une pirouette que le
comédien amateur qu’il est maîtrise bien. Lors de la
seconde réunion évoquée ci-dessus, devant ses
pairs de l’Université de Liège, M. Lausberg
s’est au sens propre tourné en ridicule en voulant
à tout prix expliquer les témoignages
récoltés par la SOBEPS par un gigantesque appareil
véhiculé par un camion sillonnant la Belgique pour
envoyer des faisceaux lasers çà et là.
J'ai contacté certains signataires par mail, sans réponse à ce jour ...
Pour le reste, le prétendu isolement de la SOBEPS au sein de la
communauté scientifique belge est hélas le lot commun de
tous les ufologues, et s'explique assez bien. En ce domaine, les avis
des scientifiques me semblent modélisables selon une classique
Gaussienne, commune d'ailleurs à l'ensemble de la population :
Les scientifiques dans leur immense majorité ne connaissent
rien au dossier des ovnis, sinon les quelques bribes d'information
à scandale, irrationnelles mais "vendeuses", qu'utilisent de
temps en temps les médias en périodes de vaches maigres.
Ils ont donc des ufologues en général l'image fausse
d'une bandes de doux-dingues tendance new-âge, voire de sectaires
dangereux (Raël ...), qui "croient aux petits hommes verts",
expression ô combien péjorative et datée, mais que
reprend sans vergogne Marc Hallet ("Pour les ufologues, les petits
hommes verts sont toujours plus verts chez les voisins...").
Une petite minorité d'entre eux exprime en privé une
opinion tout à fait ouverte à la question, bien plus
proche des positions de la SOBEPS, ou d'un Pierre Guérin par
exemple (Astrophysicien, Directeur de recherche au CNRS,
décédé en 2000). Mais ils prennent garde de ne
jamais l'exprimer en public, car alors les conséquences sur leur
carrière seraient au minimum génantes, voire pire. Le
sujet est tabou.
Le champ est donc libre pour la petite minorité de
scientifique violemment hostiles aux ovnis en général, et
à la possibilité de vie extraterrestre intelligente en
particulier. Ils peuvent donner l'illusion qu'ils connaissent le
dossier (très peu en fait), et qu'ils représentent
l'ensemble de la communauté scientifique (ce qui est faux, les
10 signataires de la Déclaration de 1991, représentent
combien ? 1%, 2% du nombre total de scientifiques belges ?). Ils
peuvent aussi donner l'illusion qu'ils sont 100% objectifs et
impartiaux alors que les ufologues de la SOBEPS seraient
aveuglés par leur biais "pro-HET". Ils oublient de rappeler que
personne, en sciences comme ailleurs, n'est objectif à 100%,
comme le rappellent justement Pierre Lagrange ou Isabelle Stengers.
c) quelques scientifiques motivés
En l'occurence il est patent que les scientifiques qui encensent
l'ouvrage de Marc Hallet "Critique historique et scientifique du
phénomène OVNI" étaient a priori
intéressés par le phénomène OVNI, puisque
cet ouvrage - refusé par toutes les maisons d'édition,
même celles d'obédience Zététique (H. Broch)
- était auto-édité par l'auteur et donc de
diffusion plus que confidentielle. Ils ne pouvaient pas tomber dessus
"par hasard" dans une librairie ou un kiosque.
Par ailleurs l'un des signataires de la déclaration de 1991, le
Pr Demaret (également de l'institut d'astrophysique de
Liège), était mondialement connu pour être un
défenseur du Principe Anthropique. Il est le co-auteur du livre "Le principe anthropique. L'homme est-il le centre de l'univers ?" Jacques Demaret et Dominique Lambert - Ed. Armand Colin, 1994. Le Principe Anthropique dit dans sa variante forte que la finalité de
l'Univers est l'apparition de l'homme, rien que ça (source =
http://www.dunod.com/pages/ouvrages/ficheouvrage.asp?id=21127).
Il est bien évident qu'avec un tel credo, l'Homme au centre de
l'univers, et au sommet de la création, il est très
difficile d'accepter la possibilité que d'autres espèces
intelligentes, peut être même supérieures à
nous, puissent exister. Voilà qui banaliserait le "miracle de la
vie" et le "miracle de l'émergence de la conscience", et qui
ravalerait l'Homme au rang d'espèce ordinaire, l'une parmi tant
d'autres à vivre, mourir, réfléchir et penser,
dans cet univers.
A propos de miracle, Jean Staune semble sous-entendre que le Pr Demaret
serait profondément chrétien, ce qui renforcerait sa
posture anthropique (Dieu ayant littéralement dans la Bible, placé l'Homme au
sommet de la création, commandant à toutes les
espèces vivantes), mais je n'ai pas les moyens de
vérifier cela (source :
http://www.staune.fr/article.php3?id_article=43).
Il est en revanche intéressant et étrange de constater
que sur ce point (le rejet d'intelligences "autres" ici sur terre), les
extrèmes opposés se rejoignent. Les athées et
libres penseurs les plus ardents craignent le retour "des" Dieux
célestes sur Terre et de leur cortège supposé de
superstitions. Les Chrétiens (et croyants monothéistes en
général) craignent de voir l'Homme, élu du Dieu unique,
descendre de son piédestal de "summum de la création" et
de "but ultime de l'univers".
d) Une reconnaissance génante
On ne peut donc que louer le courage de ces rares scientifiques qui, bravant
le "scientifiquement correct" ou le "médiatiquement correct",
continuent bénévolement, avec des moyens le plus souvent
très limités, à fournir un travail de qualité,
rigoureux, quoique souvent ingrat.
Ces scientifiques affichant ainsi au grand jour leurs convictions sont
généralement isolés. En France Pierre
Guérin a oeuvré seul pendant près de 50 ans, dans
l'ignorance neutre de la majorité de ses pairs. Aux USA, Bruce
Macabee produit de même depuis des décennies, un travail
remarquable, mais isolé. La
SOBEPS, surtout lors de la vague belge, représente donc une
exception, intolérable pour les "sceptiques" scientifiques.
Voilà en effet une association de plusieurs scientifiques
diplômés et reconnus, capable de tisser un réseau
de travail avec d'autres scientifiques tout aussi diplômés
et reconnus, qui obtient un mandat et l'aide substantielle de
l'état Belge et des forces militaires pour aider à
comprendre ce qui se passe subitement dans le ciel de la Belgique. Les
autorités belges ont commis l'outrage de ne pas demander conseil
à MM. Lausberg, Demaret, ou - plus grave encore - à M.
Marc Hallet. Les autorités belges ont eu l'impudence de
collaborer uniquement avec la SOBEPS, et plus particulièrement
avec le Pr Meessen qui les avait sollicitées !
C'en était trop pour les sceptiques en général, et
pour Marc Hallet en particulier. D'où selon moi, la virulence
des propos qu'il tient dans le texte ci-dessus, non seulement contre la
SOBEPS, mais aussi contre tous ceux qui ne lui ont pas accordé
toute la reconnaissance qu'il méritait selon lui : les
médias, les politiques de tous échelons, les militaires.
Conclusion
Marc Hallet conclut ce long pensum par une petite anecdote historique
se voulant humoristique (une tradition dans les publications sceptiques
: croire qu'on va faire passer les pires vacheries, ou se donner un
"style", avec un mauvais dessin, ou un calembour à deux euros).
Il est piquant que la source de cette historiette citée par Marc
Hallet à l'appui de sa thèse, et censée illustrer
la totale non-fiabilité du témoignage humain, soit Gabriel Delanne,
un ingénieur français (1857-1926), grand défenseur
du "Spiritisme scientifique", disciple de Kardec et expert en
"médiumnité". Bref un adepte d'une de ces
pseudo-sciences (tombée depuis dans l'oubli) que fustige tant
Marc Hallet, et non un "bon" scientifique mainstream comme A. Lausberg.
La fin justifie sans doute les moyens.
Je n'ai encore une fois ni le temps ni l'envie d'aller vérifier
si
cette anecdote est vraie (connaissant son auteur, on peut
légitimement
avoir des doutes). Mais il faut bien comprendre ce que Marc Hallet veut
nous faire croire à travers elle : la vague belge c'est
entièrement du vent ! Il n'y a rien eu d'anormal dans le ciel
Belge. Tout ça n'est du qu'au gigantesque pouvoir de suggestion
de la SOBEPS, amplifié volontairement (pour faire de l'argent)
par des médias complaisants !
Au moins, la plupart des autres sceptiques se donnent-ils la peine de
proposer des batteries d'explications plus ou moins plausibles à
ces phénomènes : méprises avec des ULM, des
hélicoptères, des dirigeables, des prototypes secrets
américains F117 ou TR3A, etc. Eux au moins ne nient pas qu'il y
a eu "quelque chose" d'inhabituel.
Mais pas Marc Hallet, pour lui, il n'y a rien eu, du moins rien de plus
qu'en temps ordinaire où le ciel belge est évidemment
traversé de trafics civils et militaires variés.
Ma foi, pourquoi pas, c'est évidemment possible. Malheureusement
Marc Hallet n'en apporte pas le moindre commencement de début de
preuve.
Fin.
A propos de Marc Hallet (en cours ...)
Né en 1952, Marc Hallet est diplômé de l'Ecole
normale à Liège (ie : instituteur) et travaille je crois dans
l'administration. Il écrit parfois sous le pseudonyme-anagramme
de Carl Mathel (Etude d'un mythe de la Terre creuse notamment).
Marc
Hallet est un ultra-sceptique, les 'soucoupes'
sont pour lui un mythe. Il est d'autant plus virulent qu'il reconnait
avoir été dans son adolescence un "croyant" très naif ... Depuis il n'en finit plus de se
venger ...
Son site
est édifiant : Il est devenu tellement extrémiste qu'il
fustige même les traditions populaires : il veut supprimer
toutes les fêtes usuelles (Paques, Noel, Halloween,...) au
prétexte qu'elles dérivent de
supersititions ancestrales ?!
La lecture de quelques unes des pages de son site, consacré
au paranormal en général et à l'ufologie en
particulier, est édifiante.
Son parcours tout d'abord. Comment croire en effet sur
parole quelqu'un qui avoue lui-même avoir été naif,
croyant,
béat, irrationnel pendant des années (au moins dix ans :
de la fin des années 60 à la fin des années 70 ) !
Quelqu'un qui a gobé les pires âneries de l'histoire
ufologique (Guieu,
Charroux, Adamski, ...), n'est il pas suspect de gober d'autres
âneries, sans réellement chercher à penser par lui
même ?
Qui plus il reconnait avoir eu la "révélation" de son
erreur, grâce à
un mystérieux "homme plus âgé" que lui, qui "sema
le doute" dans son
esprit (le doute, ou le trouble ?). Et un
mystérieux-initiateur-plus-agé, ça ressemble
furieusement à un gourou...
Marc Hallet réfute cette explication (qui viendrait évidemment de
"sectaires bornés"). Sa liberté de pensée viendrait de sa démarche,
rigoureuse, et basée sur une vérification systématique des allégations.
Fort bien, qui ne serait pas d'accord avec cela. Mais Marc Hallet va
encore plus loin. Il tient à se distinguer. Sa démarche personnelle
est
unique, et différente (*) de celle des
zététiciens, rationalistes,
sceptiques, libres penseurs, ... Marc Hallet affirme être unique
en ce sens qu'il serait le seul à être 100% impartial. Les
autres, tous les autres, défendent
uniquement leur camp, quitte à ignorer ou dénaturer des
faits ou arguments qui
iraient contre leurs convictions. Mais pas lui. Marc Hallet est
un phénomène, il a été touché par la
grâce.
(*) C'est fou ce que certains sceptiques sont susceptibles sur leur statut de
"sceptique". Un peu comme les membres du CNEGU, qui refusent
farouchement ce terme, se prétendant eux aussi des ufologues impartiaux
et objectifs, mais qui accueillent plus souvent qu'à leur tour dans
leurs colonnes des Eric Maillot, JM Abrassart ou ... Marc Hallet !
Même des "icônes" sceptiques comme Henri Broch (dans sa critique de
l'ésotériste Gérard de Sède), Eric Blanrue (pour le suaire de Turin) ou
Wiktor Stoczkowski (pour sa critique des thèses de Robert Charroux et
Däniken sur les Anciens Astronautes) sont villipendés par Marc Hallet,
car selon lui :
"du côté des "critiques" prétendument rationalistes, zététiciens ou
autres, il y a bien souvent autant de mauvaise foi, d'ignorance, de
bêtise ou de naïveté que chez leurs adversaires patentés."
S'il rejette ses collègues ufologues et sceptiques, Marc Hallet recherche visiblement la caution de scientifiques. Dans la page consacrée à ses travaux,
Marc Hallet indique que les astronomes et astrophysiciens ont
adoré ce livre (ndr : "Critique historique et scientifique du
phénomène OVNI" paru en 1989) qui descend
en flammes les ovnis/ET.
Or ces savants n'ont évidemment pas étudié
eux-même le dossier ovni. Ils n'ont probablement adoré ce livre que parce qu'il
allait dans le sens de leurs préjugés. Les ufologues selon eux
détourneraient en effet l'attention et les budgets de la recherche
astronomique (parent pauvre de la recherche scientifique). C'est
d'ailleurs un livre auto-édité, c'est à dire
refusé par TOUS les éditeurs, même ceux
de son camp, pourtant spécialisés dans ce genre de
livres, comme Henri Broch.
Enfin, notons que Marc Hallet cite Edouard DAANSON : Mythes et légendes,
Bruxelles, 1913 (un livre édité lui aussi à compte
d'auteur, comme ceux de Marc Hallet). Un auteur qui visiblement vomit
le peuple, le vulgus pecum, qu'il appelle le "gros peuple" (lire
l'extrait à la fin de la page). Marc Hallet visiblement se
croit-il lui aussi au-dessus du "gros peuple" ? Je veux croire que non.