Triangle

Les cas solides :

La Vague Belge, 1989-1993




En construction

Les hypothèses des sceptiques

Globalement l'explication des sceptiques, sur cette vague comme sur tous les milliers de cas d'ovnis rapportés depuis 1947, est toujours la même.
A la base peut être une confusion peu banale (avion, hélicoptère, à la rigueur un avion secret militaire) mais réelle. Par la suite une vague de désinformation médiatique et le désir de "croire" du grand public, amplifiant les habituelles méprises quotidiennes (lune, vénus, avions, etc.), le tout saupoudré d'une bonne dose d'affabulateurs ou de truqueurs de photographie, trop heureux de décrocher à moindres frais quelques heures de célébrité internationale !
Ce qu'il y a d'imparable avec ce raisonnement c'est que 1) on peut l'avancer tout le temps, 2) il ne nécessite strictement aucune preuve de la part de ses partisans, la charge de la preuve est intégralement reportée sur ceux qui n'y adhéreraient pas d'instinct.

Voyons tout de même un peu plus en détail ce que cela a donné pour la Vague Belge 89-93.

Prototype d'avion secret : F117, LoFlyte, TR-3B "Astra"

F117-A "Night Hawk"
L'avion furtif F-117

On nous avait déjà fait le même coup après la vague française de 1954. Sauf qu'au lieu du F-117A ou plus récemment du TR-3B "Astra", il s'agissait alors du Coléoptère de l'ingénieur Leduc, dont le premier vol officiel de l'unique prototype eut lieu le 5 mai 1959 et la construction fut définitivement abandonnée quelques mois plus tard après l'accident grave dont fut victime son pilote.

Les medias ont tout d'abord largement répandu l'idée dans le grand public que l'ovni triangulaire de la vague Belge était l'avion furtif américain F117-A. En particulier le magazine scientifique français Science & Vie qui titrait en couverture dans son N° 873 de juin 1990 "L'OVNI c'est lui !". Le journaliste Bernard Thouanel publiait page 84 un long dossier censé étayer cette explication.

Hélas cette "explication minute", issue du raisonnement biaisé des ufosceptiques ne tient pas la route.
Citons pour s'en convaincre une source impartiale (ie : non inféodée à un quelconque mouvement ufologique), puisqu'il s'agit de La Rédaction Nationale, responsable de la publication officielle des interventions au Parlement belge. En l'occurence il s'agit de la réponse (document 969700625, département D 20), présentée à la mi-mai 1997, à la question n° 222 de Monsieur le Député Van Eetvelt en date du 23 décembre 1996 (source = Inforespace décembre 1997) :

(1) Les USA n'ont jamais demandé l'autorisation de faire des vols expérimentaux au-dessus de la Belgique.
(2) De tels avions n'ont pas l'autorisation de voler dans le trafic aérien normal sans être équipés de réflecteurs radar. Ils doivent pouvoir être observés par les radars sinon ils poseraient un danger potentiel pour le trafic aérien.
(3) Ce type d'avion vole à une vitesse conventionnelle. Pour voler à de très basses vitesses telles que décrites dans les témoignages, ils devraient disposer d'un système de propulsion dirigeable (vectored thrust). Pour autant que nous soyons au courant, ceci n'est pas le cas. En tout cas, pour rester immobile ou pour voler à très basse vitesse, il faut développer une poussée plus grande que le poids de l'avion. Avec tous les systèmes de propulsion connus actuellement, ceci est impossible sans génération d'un bruit très important.
(4) L'Ambassade américaine a fait un communiqué de presse pour confirmer qu'il n'y a pas eu de vols F 117A au-dessus de la Belgique.

NB : le suffixe "A" (parfois "B") accolé au nom du F117 ne signifie pas qu'il s'agit d'un prototype (ils sont généralement identifiés par le préfixe "Y"), ni qu'il s'agirait d'un appareil mono ou biplace. Il s'agit tout simplement de variantes du modèle, en l'occurence ici :


LoFlyte        Le LoFlyte         LoFlyte_camion
Le LoFlyte

Une rumeur a ensuite été lancée (par qui ?) prétendant qu'il pouvait s'agir d'un engin encore plus secret : le LoFlyte. Cette hypothèse farfelue a été rapidement démontée, notamment par Thierry Wathelet, alors membre d'UFOCOM. Lire son excellent dossier ici (suivre les liens, plus de 5 pages denses en tout).

Le premier vol d'essai "grandeur nature" de cet avion se déroulera seulement dans le courant du mois de novembre 96, soit 7 ans après le début de la Vague Belge, à Dryden. Jusqu'à lors, l'avion était simplement un modèle réduit de 100 pouces (~2m54) subissant des tests aérodynamiques dans leur "tunnel à vent".
Voir également l'excellente page sur le site "Les ovnis vus de près" de Patrick Gross.

D'ailleurs dans un document officiel issu du Ministère de la Défense Belge et transmis par fax, via la Rédaction Nationale, en date du 03 juin 1997, il est clairement établi que non seulement les hypothèses LoFlyte, F117 et ULM sont totalement écartées par les autorités Belges, mais que globalement le cas est loin d'être clôs, comme l'avaient abusivement clamé tous les médias de l'époque après une certaine déclaration du ministre M. Poncelet.
Mais bien évidemment, autant les messages "anti-OVNI" ont été abondamment médiatisés, autant ce document, pourtant nettement plus prudent, est passé complètement sous silence...

Aurora
L'Aurora (vue d'artiste)
TR3-A Black Manta
Le TR3-A "black manta"
Les légendes urbaines


Le Loflyte commençant à faire "long feu", les spéculations ont alors franchi un degré de plus dans l'invérifiable pour tomber dans la science-fiction voire le complot. Certains ont donc avancé que ces mystérieux triangles belges seraient des prototypes encore plus secrets et encore plus avancés technologiquement, issus des mythiques "black programs" : Aurora, TR3-A Black Manta, TR3-B, Hypersoar, dirigeable furtif géant, etc. Antigravitation, MHD propulsive, ces engins secrets US n'ont semble-t-il rien à envier aux soucoupes volantes extraterrestres !

Ce qui caractérise toutes ces hypothèses, hormis qu'elles soient strictement invérifiables, c'est généralement qu'elles sont émises par des personnes ne connaissant pas la vague belge, ni souvent l'ufologie en général, n'ayant jamais enquêté sur le terrain, et n'ayant même pour la plupart aucune compétence dans les domaines aéronautiques de pointe.
Un certain Edgar Fouché est connu pour répandre ces théories sur le web, reprises également par jean-marc Roeder (lire la revue TOP Secret) et bien d'autres. Mais le web fourmille de forums et sites amateurs/complotistes détaillant à loisir ces engins mystérieux.

Notons par exemple, sur le site de Jeff Rense, cette page (en anglais) de l'ufologue Tim Matthews, du 13/6/1999, citant un autre ufologue, Eric Morris, du BUFOSC. Ce dernier reprend à son compte les paroles d'un supposé pilote de la Force Aérienne Belge (non cité évidemment), affirmant que la vague belge était un cover-up pour camoufler les vols d'une plateforme militaire triangulaire secrète, basée dans le sud-ouest de l'angleterre ! Nul ne s'étonnera dans cet article que Tim Matthews cite à l'appui de sa thèse une seule source, le fameux ufo-sceptique flamand Wim Van Utrecht, dont on pourra apprécier sur cette page toute la "pertinence" du jugement et la rigueur de ses enquêtes ! Nul ne s'étonnera non plus que Tim Matthews (dis)qualifie du terme "agents du gouvernement" tous ceux qui, comme Nick Pope ou votre serviteur, rappellent avec bon sens qu'aucune armée au monde ne dispose encore d'engins volants ayant les caractéristiques et performances en vol des "vrais" ovnis. Il n'y a pas de complot pour cacher la vérité sur les ovnis, non, il y a un complot pour cacher que nos militaires, tout en montrant de coûteux avions censés représenter le "top" de la technologie, dispose en réalité d'une panoplie de "soucoupes" et de "plateformes géantes" à faire palir de jalousie de commandant Kirk ou Buck Rogers ... bin voyons !

En réalité, même secrets, les programmes d'avions militaires d'avant-garde américains doivent respecter certaines contraintes :
Enfin, last but not least, notons que nous sommes maintenant 16 ans après le début de la vague des triangles belges. Et qu'aucun des supposés prototypes secrets censés avoir joué à cache-cache avec la population à cette époque, n'a été encore dévoilé par l'armée américaine, comme cela fut le cas avant pour le F117 et pour tous les avions "secrets". Non seulement ça, mais les plateformes plus-légères que l'air de transport de masse, ou les avions capables de furtivité totale et de performances en vol de type Aurora, sont encore aujourd'hui de simples "projets" dans les cartons à dessin, quand ce ne sont pas purement et simplement des spéculations webophiles issues de l'imagination débordante de chasseurs de mystères auto-proclamés 'experts es-aréonautique de pointe' ! L'Aurora ou le TR3-A étaient déjà de la science-fiction en 1990, ils le restent encore aujourd'hui, jusqu'à preuve du contraire.
La preuve justement parlons-en. C'est à celui qui fait une affirmation, extraordinaire qui plus est, d'en apporter la preuve dit-on. Dans ce cas les défenseurs de l'explication "prototype ultra-secret" doivent apporter deux preuves :
- que des appareils tels que ceux (trop) souvent cités ci-dessus existent bel et bien
- qu'ils sont capables d'expliquer les observations de la vague belge

Je leur souhaite bon courage.

L'avion de télécommunications AWACS

L'astrophysicien Belge P. Magain (encore lui ! Voir l'article sur la photo de Petit-Rechain) a eu une révélation en 1992 après avoir observé personnellement dans le ciel les 3 feux de signalisation d'un AWACS en mission (chose fréquente en Belgique à cette époque) : les ovnis de la vague Belge, c'était ça. Une méprise avec un AWACS. Une telle idée géniale ne mérite pas plus de commentaire ...

Autres

Il a aussi été mention de la possibilité que ces ovnis étaient en fait des drones d'espionnages. Aurait-on plus d'informations sur la description des observations pour vérifier si cela serait compatible avec un engin volant conventionnel ?  Pourrait-on écarter toute confusion possible avec un drône ou en engin de manufacture terrestre ?

A rédiger ...



Table des matières

Les sceptiques

Wim Van Utrecht

WimVanUtrechtWim Van Utrecht est un sceptique néerlandais, fondateur de deux groupes ufologiques : SVL (Groupement d'Etudes des Apparitions d'Objets Lumineux Inconnus, dont il est le président) et Caelestia (dont il est le rédacteur en Chef).

Ce "sceptique", comme nous l'avons vu plus haut, continue à prétendre que l'ovni du 29/11/89 observé par les gendarmes von Montigny et Nicoll était ... Vénus, et que la photo de Petit Rechain est un grossier trucage. Pour le reste il se contente d'afficher ses croyances en niant simplement toute réalité à cette vague, sans guère d'arguments. Voir les réfutations de ces "explications" dans les pages consacrées à ces deux cas particuliers. Parmi ses écrits relatifs à la vague belge :
- Cet article sur le site de la SOBEPS
- Cet article sur le site sceptique Néerlandais SKEPTER (lire mon commentaire en fin d'article)

Marc Hallet

Marc Hallet est un ultra-sceptique zététicien, les soucoupes sont pour lui un mythe. Il est d'autant plus virulent qu'il reconnait avoir été dans son adolescence un "croyant" très naif ... Depuis il n'en finit plus de se venger ... Son site est édifiant : Il est devenu tellement extrémiste qu'il fustige même les traditions populaires : il veut supprimer toutes les fêtes usuelles (Paques, Noel, Halloween,...) au prétexte qu'elles dérivent de supersititions ancestrales ?!

Principaux 'arguments' de Marc Hallet :
Discussion :

Voir cette page, qui démonte point par point l'un des textes les plus significatifs de Marc Hallet sur la vague belge, et notamment tous les 'arguments' ci-dessus.

Autres points de vue sceptiques


De l'attitude des "sceptiques"

Pour en revenir aux ufosceptiques néerlandophones, il est également très regrettable que cette équipe ait attendu près de 10 ans pour faire entendre sa voix et affirmer sa différence alors qu'il lui aurait été possible dès les premiers jours de la vague de se joindre aux équipes d'enquêteurs, étonnement peu nombreux, qui ne savaient littéralement plus où donner de la tête et des jambes alors qu'ils sillonnaient la région pour effectuer leur travail de fourmi. Compte tenu de la quantité de matière, ils auraient même plutôt été les bienvenus ! Ce fut par exemple  le cas du NUFOC qui a fort obligeamment transmis à la SOBEPS des copies de plusieurs de ses enquêtes.

Enfin, comment ne pas soupçonner dans cette tardive autant qu'inattendue démarche de la part de ces ufologues néerlandophones ce que dans son livre référence F. Parmentier qualifie de "ciblage" :

"le ciblage : [consiste à] choisir un cas dont un ou plusieurs détails peuvent être attaqués afin de fragiliser la cohérence d'ensemble et, en corollaire, se taire sur les cas n'offrant pas de prise" (PAR2004, p 275)

car c'est exactement ce dont il s'agit ici. Pour toutes ces raisons, l' "invention" comme dirait P. Lagrange, tardive et "de circonstance" de cette explication ne peut donc qu'être rejetée.

Bibliographie :



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Article créé le 09/09/2005 ; dernière révision le : 03/02/2006