Cussac 1967, dessin de JJ Yvars dans LDLN

Les cas solides :

Cussac, 1967, RR3

IV - L'Ovni de Cussac était-il un hélicoptère ?


Introduction

Attention : l'article ci-après est complémentaire des chapitres I et III de ce dossier. Le lecteur est vivement encouragé à les lire aupravant.
En particulier cet article part de l'hypothèse que, si hélicoptère il y a eu, ce ne pouvait être qu'une Alouette, et non un Bell 47. Hypothèse quasiment acceptée par M. Maillot dans son droit de réponse.

Un hélicoptère affreté par qui ?

Hélicos EDF

Un hélicoptère militaire ?

Les renseignements suivants m'ont été fournis par Robert Fischer, qui lui même les tient du Colonel ( en retraite ) Legrand, chef du service historique de la Base Pétrolière InterArmées ( BPIA ) de Chalon Sur Saône. À noter qu'il n'y a pas de bases de l'ALAT ou de SAG dans le secteur. Renseignement pris, je remplissage se faisait à l'époque soit directement par camion, soit par citerne souple. J'ai réussi à contacter le Colonel Legrand ce matin. Il m'a apporté certaines précisions intéressantes :
- pour les petits hélicos, on pouvait ravitailler avec un " gros bidon " de +/- 200 litres et une pompe à main de type JAPY, le tout amené par un camion ou une camionnette. Il faut une bonne quinzaine de minutes pour faire un plein.
- le type de carburant pour ces appareils est du TR0, spécifique pour les hélicoptères.
Il m'a aussi dit qu'à cette époque, il y a avait fréquemment des exercices en tenue NBC - à cause de la guerre froide -, impliquant des appareils venant de plus loin faisant des " sauts de puce " - par exemple Paris-Clermont, puis Clermont-Limoges, etc...
Enfin, le ravitaillement des unités de l'ALAT à cette époque dépendait de l'Armée de Terre et non du SEA ( Service des Essences des Armées qui, depuis 1945, gère l'approvisionnement en carburant de toutes les unités de l'Armée Française).
Il convient donc de rechercher toutes les unités ayant des hélicos dans la région, sachant que l'Armée de l'Air, la Gendarmerie et l'ALAT en avaient. Il faut aussi penser au GLAM, mais dans ce secteur...
Et pour finir, toutes les unités ont un " journal de marche des unités, " obligatoirement rempli pour toute mission. Ils sont versés régulièrement au Service Historique de l'Armée de Terre ou de l'Air au Fort de Vincennes et sont accessibles au bout de 15 ans. Ceux de 1967 sont donc libres de consultation !!! Pour la Gendarmerie, ces archives sont à Maisons-Alfort, sous les mêmes conditions.
Enfin, le Colonel m'a indiqué qu'un Bell 47 ou une Alouette II avec 4 personnes à bord n'avait guère plus de 150 à 200 km d'autonomie.

Reflet ? Quel reflet ?

Le coeur de la thèse de M. Maillot c'est que le soleil d'été se reflétant sur la grande surface vitrée de l'hélicoptère, a aveuglé les deux enfants (qui n'ont "vu" qu'une "sphère lumineuse"), et a donc gommé de leur cerveau toute la superstructure sombre de l'hélicoptère, les empêchant de reconnaitre l'engin pour ce qu'il est.
Les enfants auraient fixé cette boule lumineuse en face d'eux pendant une trentaine de secondes, entrainant une sensation douloureuse dans les yeux, et une ophtalmie le lendemain pour F.

Cette thèse n'est pas plausible selon moi.

Un reflet aveuglant ?

Une surface vitrée de cockpit est par définition conçue pour laisser passer le rayonnement visible et en renvoyer le moins possible ! Voici des exemples d'Alouettes prises en plein soleil. Aucune ne montre le phénomène extraordinaire allégué par M. Maillot (c'est à dire un reflet tellement éblouissant que non seulement il occulterait l'hélicoptère, et le transformerait en "sphère lumineuse", mais qu'il serait capable également d'infliger une ophtalmie à l'un des enfants.
Alouette III Sur cette photo (Cliquer pour agrandir), prise en plein soleil, on distingue la (petite) tâche très lumineuse du reflet solaire, vers le haut du cockpit. Pour autant, tout le reste de l'appareil est parfaitement visible, on peut même voir l'arrière plan à travers les vitres du cockpit !
Le soleil provoque une simple tâche de lumière vive, qui ne couvre qu'une partie infime de la cabine, ce qui est logique. Pour que l'ensemble du cockpit "brille", il faudrait à la rigueur qu'il soit recouvert d'une surface réfléchissante, type miroir.
Un reflet sera même plus fort sur une paroi pleine que sur une surface vitrée, comme le montrent les deux photos ci-contre (Cliquer pour agrandir). Alouette III Alouette III

De même, une surface plane sera bien plus aveuglante qu'une surface bombée, ovoïde, voire sphérique. Les lois de l'optique de Newton sont ainsi faites : une surface réfléchit les rayons lumineux de telle manière que l'angle de réflection soit égal à l'angle d'incidence. Une surface fortement convexe, comme un cockpit d'Alouette II, va donc renvoyer la lumière dans toutes les directions de l'espace (perte d'énergie), alors qu'une surface plus plane l'aurait focalisée dans une zone de l'espace plus restreinte (donc plus grande puissance lumineuse).

Donc, paradoxalement, le fait de "tenir" pour un hélicoptère dont l'aspect extérieur "ressemble" à l'ovni décrit, affaiblit cette hypothèse. A la limite, un hélicoptère hypothétique, doté de surfaces planes et taillées à angles droits, comme les voitures des années 70, aurait été plus "éblouissant" (lorsque vu sous le bon angle bien sûr).

Vive les réflexes !

Et quand bien même, l'hélicoptère aurait-il projeté un reflet "aveuglant", il est certain que les enfants auraient eu alors le réflexe de survie classique de fermer les yeux ou de détourner la tête. Il n'y a que lorsqu'on fixe volontairement une source lumineuse trop forte, que l'on abime sa vue, que l'on pleure, que l'on a mal.
Autrement dit, soit l'ophtalmie a d'autres causes que l'excès de rayons solaires, soit "quelque chose" a contraint les deux enfants à fixer, sans bouger, l'engin, en annihilant totalement au passage le réflexe involontaire du corps humain, qui les aurait protégé.

Autres arguments contre l'hypothèse "Hélicoptère"




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Article créé le : 06/01/2004 ; révisé le 04/10/2008 (ajout lien vers chapitre 5)