Lac Gileppe

La Vague Belge, 1989-1993

Les évènements de la soirée du 29/11/1989 (Chap III)

Rapport d'Enquête sur l'observation dite "de la Gileppe"


NB : Cette page fait suite aux deux premiers chapitres déjà en ligne (I - la journée du 29/11/89 ; II - les observations des 2 gendarmes d'Eupen). Il est conseillé de les lire avant de plonger dans le présent article. Je conseille également de relire attentivement l'excellent article de 1997 du Pr Meessen (attention, format PDF) qui reste une mine d'informations et d'analyses pertinentes sur ce cas, en particulier au § "Analyse de l'hypothèse de Vénus".

Voici donc le projet de mise en forme des enquêtes du Pr Meessen sur la cas dit de "La Gileppe", selon la norme du Rapport d'Enquête en vigueur à la SOBEPS en 1989, enrichi au passage de quelques éléments et illustrations.
Il s'agit donc uniquement d'un exposé des faits et non de leur discussion, qui sera abordée sur une autre page.
Je remercie évidemment le Pr Meessen, non seulement pour son travail initial mais aussi pour son aide et son précieux concours lors de la rédaction de cette page. Je remercie également les ufologues Franck Boitte (qui m'a notamment fourni la dernière version du modèle de Rapport d'Enquête SOBEPS), Patrick Gross, Wim van Utrecht et Jacques Scornaux pour leurs concours divers dans cette "reconstruction", essentiellement basée néanmoins sur les informations rassemblées par le Pr. Meessen.
Pr Meessen
Le Pr Auguste Meessen (2006)


ENQUETE SOBEPS
Lieu-dit "Kortenbach" (commune de Baelen-Membach)
Enquêteur : Pr Auguste Meessen
Province de Liège, près d'Eupen
N° d'enquête : ???
29/11/1989

I. Introduction

1.1. Témoins Hubert von Montigny (T1) et Heinrich Nicoll (T2)
Les deux témoins sont des gendarmes de le brigade d'Eupen en Patrouille Mobile (PMob) dans leur secteur (le gendarme Creutz, de garde à la caserne d'Eupen, assure le dispatching).
1.2. Lieu de l'observation Lieu-dit "Kortenbach" (commune de Baelen-Membach), près d'une chapelle ; Province de Liège, près d'Eupen
1.3. Date 29/11/1989
1.4. Heure locale (TU+1) De 18h30 à 19h30 (approximativement), mais les observations des deux gendarmes ont débuté vers 17h20
1.5. Méthode d’observation Oeil nu
1.6. Observation diurne ou nocturne? Nocturne (le soleil est couché à 16 h 40)
1.7. Nombre d'objets observés Un ovni principal observé longuement
(Un second ovni apparut brusquement vers 18h45 avant de détaler à toute vitesse)
1.8. Forme Une lumière sans forme particulière mais semblant formée de plusieurs lumières distinctes
1.9. Dimensions apparentes
En attente du Pr Meessen :
"lors de ma première interview du gendarme von Montigny, je lui avais demandé de dessiner l’apparence de la « lumière » par rapport à la tour. Il a même fait deux dessins et à l’envers de l’un de ceux-ci il y a des notes écrites par moi, qui l’authentifient. Ces dessins sont très révélateurs."
1.10. Couleur Blanche
1.11. Bruit Aucun
1.12. Vitesse Nulle
1.13. Elévation
Moins de 1°
1.14. Distance témoin-phénomène Environ 4,6 km si l'objet était au-dessus de la Tour Panoramique du barrage de la Gileppe
1.15. Durée de l'obs. Environ 1 heure
1.16. Trajectoire Fixe (ovni immobile au dessus de la tour)
1.17. Fin de l'observation (comment l’observation a-t-elle pris fin) L'objet semble diminuer de taille et de luminosité, puis disparait progressivement. Les témoins pensent "qu'il s'éloignait vers SPA"
1.18. Origine du rapport (presse, lettre du témoin, questionnaire, appel teléphonique, …) Médias dès le 30/11/89 dont interview télévisée des deux gendarmes
1.19. N° de signalisation (identification de la première origine) Idem
1.20. Indice de crédibilité (*)
8/10
Deux témoins "sérieux" et entrainés à observer et rapporter (gendarmes).
Mais pas indépendants, et pas de traces ou d'effets physiques ni de photos
(NB : note de J. Scornaux : 2 à 3 sur 10 seulement)
1.21. Indice d'étrangeté (*)
6/10
Lumière blanche fixe, pas de manoeuvre "impossible", mais phénomène très étrange des rayons lumineux latéraux et des "boules rouges"
1.22. Classification (Hynek étendue) LN (Lumière Nocturne)
1.23. N° de la carte IGN 1 :10 000 limbourg 43/5
1.24. Caractéristique particulière Cette observation suit immédiatement l'observation en continu depuis 17h20 d'un ovni triangulaire à trois feux puissants près de la N68
1.25. Evaluation de  l'enquêteur (A. Meessen)
En 1996/97, quand certains sceptiques ont formulé « l’hypothèse de Vénus » pour essayer de rendre compte de la deuxième partie des observations des gendarmes von Montigny et Nicoll, le 29 novembre 1989, elle me semblait envisageable et je l’ai donc examinée à fond. J’ai longuement réinterviewé les témoins et apporté toute une série d’éléments d’analyse qui contredisent clairement l’hypothèse de Vénus. Je n’ai aucune raison pour mettre en doute que les témoins ont effectivement vu ce qu’ils ont décrit. Au contraire, je peux et je vais encore y ajouter d’autres arguments.
1.26. Diffusion (anonymat, y compris noms et adresses, etc.) Les témoins estiment avoir dit, ce qu’ils avaient à dire, et ne sont plus à la disposition de tiers.
(*) Ces indices, quoique classiques dans toute enquête ufologique sont hautement subjectifs et à prendre à titre purement indicatif. Ce ne sont pas, et de loin, les éléments les plus féconds d'une enquête. Le Pr. Meessen a refusé d’établir ce type de cotation pour ce cas, parce qu’il y a aussi d’autres critères dont il faudrait tenir compte.

II. Conditions de l'enquête

La diffusion du témoignage des deux gendarmes au cours des journaux télévisés de 20 h de la RTBF et de RTL-TVI le 30/11/1989 a aussitôt mis les enquêteurs de la SOBEPS en alerte. Dès la même journée du 30/11 le standard de la SOBEPS a été pris d'assaut par des appels signalant des ovnis dans la région d'Eupen et de Verviers.

Dans les déclarations qu'ils ont faites aux médias, les gendarmes n’ont pas détaillé ce qu’ils ont vu à la Gileppe. Monsieur von Montigny hésitait encore à en parler quand le Pr Meessen l'a interviewé dans des conditions tout à fait favorables en décembre 1989 (INF95, p45). Le Pr Meessen l'a interviewé en allemand, non pas parce qu’il ne connaît pas le français, mais parce que cela créait d’emblée un climat de proximité. Il a enregistré le tout sur bande magnétique. Il a ensuite téléphoné au gendarme Nicoll pour vérifier quelques points particuliers (dont les "boules rouges").
Les données essentielles, résultant de cette première enquête, furent publiées en 1991, dans le livre VOB1. En 1997, elles ont été complétées par une nouvelle enquête, très approfondie, dont les résultats furent publiés dans Inforespace n° 95, pp. 16-70 et sur Internet. Ceci était équivalent pour le Pr. Meessen à la rédaction d’un rapport d’enquête très détaillé. Il est même accessible au public. Ce rapport comprend aussi la transcription explicite des interviews (séparées) des deux témoins qui furent réalisées le 20 janvier 1997.

Les éléments de l'enquête du Pr Meessen furent présentés par celui-ci le 22 février 1997, dans les locaux de la SOBEPS, en présence de différents observateurs et en particulier du professeur Emile Schweicher de l'Ecole Royale Militaire. C'est un scientifique et il connaît les trois langues nationales qui furent utilisées au cours de la réunion. Il avait accepté de la présider. MM. Vanbrabant et van Utrecht y participaient. L'astronome Ronny Blomme n’est venu que vers la fin, parce que W. van Utrecht l’avait appelé à la rescousse par téléphone, puisque l’hypothèse de Vénus était battue en brèche. Cela résultait de l’erreur commise dans l’énoncé des données astronomiques, mais aussi de la force des témoignages des gendarmes, qu’on avait entendus de vive voix.
Les données astronomiques et topographiques ont été présentées, mais cette réunion devait être consacrée surtout à l'écoute des enregistrements des différentes interviews des gendarmes, effectués en allemand et accompagnés d'une traduction française que le Professeur Meessen présentait simultanément par rétroprojecteur. Ces traductions en français ont été diffusées le 8 avril 1997, puis mises en ligne (http://meessen.free.fr/AMeessen/Gileppe/).

III. Description des lieux de l'observation

Situer le lieu par rapport aux axes routiers, ferroviaires et fluviaux proches, les lignes à haute tension, relais radio, aérodromes, terrains militaires, …
Position des témoins
L’observation a eu lieu sur la commune de Baelen-Membach, sise au NORD-EST de la province de Liège, fait partie du canton de Limbourg et de l'arrondissement administratif et judiciaire de Verviers.
Baelen-Membach est bornée au NORD par la commune de Welkenraedt, à l'EST par celles de Kettenis (commune d'Eupen), d'Eupen et de Waimes (qui a annexé Robertville). Au SUD, par les communes de Waimes, Jalhay, Goé (commune de Limbourg), à l'OUEST, par celles de Bilstain (commune de Limbourg), et Henri-Chapelle (commune de Welkenraedt). A noter que Robertville et Jalhay ne touchent que la grande partie forestière du territoire de Membach, seuls Eupen, Goé et Baelen sont proches de la partie habitée.
Cette commune est dotée d’une station géophysique de pointe dans les domaines de la sismologie et de la gravimétrie.
A noter également à titre de curiosité que la ville d'Eupen est située au dessus d'une anomalie gravimétrique négative (en profondeur).


Carte de situation d'Eupen / Membach
Carte routière (ci-dessus)

Google Earth
Photo satellite (Google Earth)

Les gendarmes ont stoppé leur véhicule (un combi VW) sur la route de crête, un peu avant d'entrer dans Membach, au lieu-dit Kortenbach, près d'une chapelle, un peu avant d'arriver à l'hospice St Joseph, mais ce chemin de forte pente est très peu utilisé. En fait ils ont du quitter la route principale (Hochstrasse ou "rue haute") pour prendre le Chemin du Giesberg. La vue sur la vallée est dégagée à cet endroit, et ils ont pu garer convenablement leur combi.
La localisation du Pr Meessen coïncide avec celle du sceptique Wim Van Utrecht, et avec mes propres recherches sur le site de l'IGN Belge (où Kortenbach est francisé en "Cortenbach") :

WVT_Gendarmes
Cortenbach
Meessen_Kortenbach
Localisation par Wim van Utrecht
(d'après Patrick Vantuyne)
Ma localisation (d'après IGN Belge)
Localisation par le Pr Meessen

Ce qui correspond à peu près aux coordonnées suivantes :
Lat:
    50:37:30 N
Lon:
    06:00:04 E
Altitude:
    280 mètres (d'après la carte limbourg 4/35 partie 1)
Position de l'ovni
L'ovni semblait fixe au-dessus (et "un peu à gauche" selon l'un des témoins) de la tour panoramique du barrage de la Gileppe. A noter que le lac artificiel de la Gileppe se situe au-dessus d'une anomalie uranifère (zone à densité élevée en uranium naturel).
Coordonnées de la tour panoramique :

Lat:
    50:35:17N (50.5879)
Lon:
    5:58:15E (5.9709)
Altitude de la tour panoramique :
environ 300 mètres au niveau du sol au pied de la tour Panoramique,
environ 380 mètres en haut de la tour Panoramique (cette tour fait 77 m de haut selon plusieurs sources dont Nicoll lui-même, et en particulier selon une inscription que le Pr. Meessen a trouvée au pied de la tour)
Positions relatives gendarmes / tour-ovni : élévation angulaire
L'ovni (la tour) se trouvait à environ 1° d'élévation par rapport aux gendarmes (80 m de haut (360 - 280) vu à 4600 m de distance) :

Angle Kortenbach-Tour
Graphique réalisé par le Pr Meessen, contenu dans les papiers distribués à la réunion du 22.2.1997,
mais encore jamais publié à ce jour, ni dans Inforespace ni sur Internet


Les sommets rocheux  derrière la tour situaient l’horizon à une élévation angulaire de 1° (INF95, 24)
Le Pr Meessen a établi ce graphique, en relevant les cotes des lignes de niveau qui coupent la ligne de visée à différentes distances de la tour dans la direction des gendarmes et en direction opposée, du moins à tous les endroits où cela était significatif. Notez que les échelles verticales et horizontales sont différentes, ce qui augmente considérablement  la précision de la mesure angulaire. L’inclinaison de la droite est donc exagérée par rapport à la réalité.
Il importait également de vérifier que si l’ovni se trouvait effectivement à faible hauteur au-dessus du belvédère, il pouvait réellement être parti vers l’arrière sans devoir monter pour passer au-dessus les rochers qui se trouvent derrière la tour. La réponse est clairement "oui".
Positions relatives gendarmes / tour-ovni :azimut
L'ovni (la tour) se trouvait dans l'azimut 205° pour les gendarmes, mesuré soigneusement par le Pr Meessen sur sa carte au 1/10 000 ° donnée en annexe. Le sceptique Wim van Utrecht trouve une valeur très proche : 206,4°, mais il n’a pas précisé comment il a obtenu cette valeur. Le Pr. Meessen a effectué une nouvelle mesure sur sa grande carte, en utilisant une autre méthode (celle des tangentes) et il a trouvé  205,2°, ce qui s’arrondit à 205°.

IV. Conditions de l'observation

a) conditions météorologiques
Ciel clair et dégagé. Temps froid. Pas de nuages ni de bancs de brume.
Source : Article du Pr Meessen (http://www.meessen.net/AMeessen/Gileppe/). Extrait :
Le temps était déterminé par une large zone de haute pression, centrée sur l'Europe Centrale. Il faisait beau pendant la journée, avec des gelées nocturnes. On le voit sur la figure 3. A minuit, le sol refroidissait l'atmosphère jusque vers 500 m. Pendant la journée, le soleil réchauffait le sol et par conséquent les très basses couches de l'atmosphère. Cela conduisait dans la soirée à la présence d'une faible inversion de température.

uccle

Résultats des sondages de l'atmosphère à Uccle.
(transmis au Pr Meessen par le professeur Quinet de l'Institut Royal Météorologique au début de 1997)

Le détail des données obtenues à l'époque par le professeur Meessen auprès de l'IRM, sont disponibles dans cette page annexe.

Ces données sont confirmées par le sceptique Wim van Utrecht (mail privé), même s'il utilise les sondages, 7 heures après les faits, de deux stations météo très éloignées d'Eupen :
The climatological data in my possession further confirm that on November 29th there was a high pressure zone over Central Europe “with mist forming in many places after a bright day”. 
I consulted the soundings from the German station at Idar-Oberstein and the Dutch station at Essen (they can be found at http://weather.uwyo.edu/upperair/sounding.html).  These data largely confirm what the synoptical data tell us, namely that at 01h00 local time on November 30th the temperatures on the ground were below zero with a light breeze coming in from the east and south at altitudes below 1000 m.  There was a temperature inversion which ended at circa 1550 m at Idar-Oberstein and at 650 m at Essen.  Remember that these soundings were conducted some seven hours after the events in and around Eupen.


Pour d'autres détails sur la météorologie de ce soir là (vitesse et direction du vent, températures, neige) voir également cette page sur le site de Patrick Gross ("Les Ovnis vus de près").
Pour d'autres détails sur la légère inversion de température de ce soir là voir également cette page sur le site de Patrick Gross ("Les Ovnis vus de près").
b) conditions astronomiques
Nombreuses étoiles visibles. Vénus et Saturne en train de se coucher sont visibles à droite de la tour panoramique. La lune est déjà couchée et invisible.
    * Vénus (planète), magnitude, -5.5, est couchée à 19:31,
    * Saturne (planète), magnitude 1.3, est couchée à 18:58,
    * Fomalhaut (étoile), magnitude 1.16, est couchée à 22:08.

Tous les autres objets célestes présents dans le secteur considéré sont des étoiles et ont des magnitudes très inférieures.
Au début de l'observation vers 18h30 l'écart entre Vénus et la tour panoramique était déjà de 10° (215° contre 205°). Cet écart a atteint 25° à la fin de l'observation vers 19h30 (230° contre 205°).

Position Vénus
 
Figure 1 extraite de l'article du Pr Meessen à http://meessen.free.fr/AMeessen/Gileppe/ :
Trajectoires apparentes de Vénus et du Soleil vues à partir de Kortenbach, près d'Eupen. Les chiffres correspondent aux heures du passage et le trait vertical à la direction de la tour éclairée.

Pour plus de détails voir cette page sur le site de Patrick Gross ("Les Ovnis vus de près").
c) conditions optiques
Le gendarme von Montigny est sorti pour regarder, tandis que le gendarme Nicoll est resté dans le combi pour écouter et répondre à la radio. Il indique avoir la vitre baissée.
Les deux gendarmes avaient une bonne vue et ne portaient pas de verres correcteurs (lunettes ou lentilles).

V. Circonstances de l'observation

Relatez en quelques lignes dans quelles circonstances le(s) témoin(s) a (ont) fait son (leur) observation. Où se trouvai(en)t-il(s) et que faisai(en)-il(s) juste avant celle-ci ?
Indiquez également dans quelle direction générale it(s) regardai(en)t et expliquez son (leur) attention fut attirée par le phénomène

Les deux témoins suivaient l'ovni depuis leur départ de la caserne d'Eupen vers environ 18h00. Ils assurent tous deux qu'il s'agissait bien du même objet qu'ils suivaient depuis 17h20, heure à laquelle ils ont aperçu une plateforme triangulaire sombre équipée de 3 feux, planant silencieusement près de la N68 en direction d'Eynaten.

VI. Relation du témoignage

Trajectoires des témoins et de l'ovni
Les recommandations écrites données aux enquêteurs disent :  « Veuillez sur une carte de Belgique reporter avec grand soin (en rouge) la trajectoire du phénomène ainsi que (en vert) la position du ou des témoin(s) »

Trajet gendarmes


Sources existantes des témoignages :

VII. Comportement des témoins

Pendant toute la durée de l'observation les témoins ont réagi avec sang froid, observant en détail tout ce qu'ils voyaient et gardant le contact radio avec la caserne d'Eupen.
Après le départ de l'objet à 19h23 ils se sont rendus au Walhornerfeld, à l’endroit le plus élevé de la région et à partir de là, ils ont continué leurs observations, en restant en contact avec d’autres gendarmes.

VIII. Opinion des témoins

Selon les témoins il s'agit du même ovni, de type plateforme triangulaire avec 3 feux puissants, qu'ils suivaient depuis 17h20.
Ils sont affirmatifs pour dire que la lumière blanche audessus de la tour panoramique n'était pas une étoile ou une planète.

IX. Effets secondaires

Aucun

X. Réactions de l'entourage

Publicité immédiate avec interview à la télévision dès le lendemain 30/11. Ceci a déclenché un intérêt immédiat et massif.
Leur collègue Albert Creutz, d'abord sceptique, a été convaincu lorsqu'il a vu lui-même un ovni depuis la fenêtre de leur caserne. Par la suite, c’est lui qui s’occupait des affaires de relations publiques en matière d’ovni à la caserne d’Eupen. Albert Creutz a pris position de sa propre initiative, en écrivant une lettre de réclamation à un très grand quotidien allemand (Frankfurter Allgemeine), parce qu’il avait publié le 14.4.1990 des stupidités sur la vague belge. Il y était question par exemple d’un seul triangle qui aurait volé au-dessus de la Belgique.     


XI. Vérifications

Interviews de terrain
Suite à la polémique lancée fin 1996 par les ufosceptiques flamands, le 20 janvier 1997, le Pr Meessen a rencontré de nouveau M. von Montigny près de la chapelle de Kortenbach. Il s'est rendu avec lui à la tour panoramique et au lieu des premières observations. Ensuite, il a enregistré l'interview et après cela, s'est rendu immédiatement chez M. Nicoll, sans avertissement préalable.
Localisation précise des lieux
"La Belgique a été découpée du N au S par l'Institut Géographique National en 74 feuilles aux 1:50 000ème. Chaque feuille comporte 8 planchettes au 1:10 000ème numérotées comme suit : rangée supérieure (partie "nord"), de 1 à 4, rangée ingérieure (partie "sud") de 5 à 8. Par exemple, la notation 313 désigne la troisième planchette de la feuille 31 qui correspond à la partie NNE de Bruxelles.
Chaque carte au 1:10 000ème mesure 80 x 100 cm. Etant donné que 1 cm de carte équivaut à 100 m de terrain réel, chaque carte représente une portion de territoire de 8 000 x 10 000 m ou 80 km²."
(Franck Boitte : "La Vague de 1954 en Belgique : Année charnière pour l'Ufologie Européenne", p.25).

Le Pr Meessen a utilisé l'une de ces cartes. Elle mesure 0,88 m x 1,14 m hors tout et est intitulée "Limbourg 43/5" (NDR : il s'agit donc de la 5ème planchette de la feuille N°43), édition 3, 1990.  L’échelle est de 1 : 10.000  et les altitudes y sont indiquées avec des dénivellations de 5 m. Le 22 février 1997, au moment de son exposé semi-public de 5 heures dans les locaux de la SOBEPS (en réponse à un courrier mi-critique mi-menace de Paul Vanbrabant), elle y fut affichée pour que tous ceux qui étaient présents puissent bien vérifier comment il avait procédé. C’était en particulier le cas des sceptiques qui avaient proposé l’hypothèse d’une confusion avec la planète Vénus. Il lui a alors semblé inutile d’alourdir le rapport écrit, déjà très long et devant contenir surtout ce que les gendarmes avaient réellement dit. Le Pr Meessen fait remarquer que même dans des articles scientifiques, il y a des informations qui sont données dans le texte. On a l’habitude de faire confiance à l’honnêteté intellectuelle de l’auteur.

Rien n'interdit pourtant de vérifier, surtout lorsqu'il y a polémique. A ma demande (28/11/05), le Pr Meessen a très gentiment accepté de m'envoyer 4 scans extraits de cette carte, situant la position des gendarmes et la ligne de visée, tracée avec un crayon très fin. Le Pr Meessen avait déterminé sa direction avec un rapporteur, dont le diamètre était de l’ordre de 20 cm, ce qui donne une très bonne précision sur l'angle de visée.

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extrait N°1
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extrait N°2
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extrait N°3
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extrait N°4
Cliquer sur les images pour les agrandir (attention, 400 KO chacune)


Le Pr Meessen a vérifié également qu’on ne voit pas le Lac de la Gileppe (à la pointe Fraîtis) à partir de Kortenbach, mais que la partie éclairée de la tour panoramique était visible, malgré la pointe rocheuse (de la Piérreuse) qui sépare les vallées de la Vesdre et de la Gileppe. Le point important était, en fait, que le sommet de la tour panoramique était même un peu plus haut que la hauteur de Kortenbach, où se trouvaient les gendarmes. Le différence n'était que d'environ 80 m, mais les sommets rocheux derrière la tour dessinaient l'horizon à une élévation angulaire de 1°.
Vérifications astronomiques et météorologiques
Les vérifications astronomiques (positions de Vénus) ont été faites par le Pr Meessen (logiciel Tellstar) en 1997. Patrick Vantuyne avait assisté à la réunion du 22 févier 1997 et immédiatement après celle-ci, il avait vérifié avec un autre programme d’ordinateur. Il a envoyé au Pr Meessen un graphique qui était pratiquement identique au sien. Enfin, ces calculs astronomiques ont été également confirmés par Patrick Gross en 2006.

Les conditions climatiques ont été vérifiées par le Pr Meessen, puis par Wim van Utrecht.
Les coordonnées (latitude, longitude, altitude) ont été vérifiées collégialement par plusieurs ufologues : Franck Boitte, Patrick Gross, Wim van Utrecht, et moi même. Les chiffres donnés plus haut sont des valeurs qui me sont propres mais globalement très proches des valeurs estimées par les personnes citées ci-dessus.
 

XII. Analyses et recherches

Aucun élément tangible (échantillons, photographies, etc.) à analyser.

XIII. Informations complémentaires

Noter ici les phénomènes associés éventuels, ayant un rapport proche ou  lointain avec l’observation, mais sortant de la phénoménologie ovni communément admise (hantises, poltergeists, phénomènes réputés « paranormaux », etc.) et qui ne peuvent donc s’insérer dans une autre rubrique.

Il n’y a aucun lien logique ou démontrable avec des phénomènes dits paranormaux

Consultez le COB (Catalogue des Observations belges) à la date de l’observation et donnez un aperçu des autres cas qui se seraient déroulés le même jour.»
155 cas ont été recensés le même jour ! Voir cette page pour plus de détails. Parmis ceux-ci peut-on en trouver un qui pourrait correspondre au même ovni, mais vu d'un autre endroit, par un autre témoin, indépendant ?
Il y a effectivement un cas près de Jalhay, soit exactement dans la direction Gileppe-Spa, vers 18h30-18h45. Un témoin signale le "classique" triangle sombre avec 3 feux, volant lentement et silencieusement. VOB2, p 144. Le Pr Meessen a détaillé le cas de Jalhay et un autre cas, en relation avec son « Etude approfondie » (INF95, 63-65).
 

XIV. Impression personnelle

Il est précisé qu’elle porte uniquement sur le témoin (TP) et pas sur le phénomène observé, qui figure dans la rubrique suivante.

Les deux témoins semblent très sérieux et sincères, pas du tout soupçonnables d'avoir voulu monter un canular, ni même seulement "embelli" la réalité. Ils sont conscients du fait qu’une méprise astronomique est envisageable par des personnes qui n’étaient pas présentes, mais ils nient fermement que ce qu'ils ont vu soit une étoile ou une planète.

XV. Appréciation

Avis de l’enquêteur sur la cas (voir aussi I, 25). NB : il s'agit de l'avis du Pr Meessen lui même, mot pour mot (mail du 12 mars 2006).

L’observation près du lac de la Gileppe est remarquable, puisqu’elle a duré environ une heure et puisque la « lumière » est restée immobile pendant tout ce temps par rapport à un repère fixe, bien visible. Cette particularité et d’autres données excluent totalement toute méprise possible avec Vénus, sauf si l’on veut insinuer que ces gendarmes ont menti pour essayer de sauver son propre préjugé. Ce n’est pas justifié. En outre, il faut tenir compte du fait que ces deux gendarmes avaient découvert le même ovni une heure plus tôt, qu’ils l’ont vu de près et qu’ils ont donc pu décrire différentes particularités remarquables. Ensuite, ils l’ont suivi des yeux de manière presque continue et en tout cas de telle manière qu’il n’y avait pas de confusion possible. D’autres témoins ont vu le même objet, même encore quand il se déplaçait de la « ville haute » à Eupen vers le barrage de la Gileppe.

Les deux gendarmes l’ont observé à loisir pendant ce trajet. Ils ont vu qu’il s’immobilisait au-dessus de la tour, mais avant cela, ils ont déjà constaté qu’il émettait de manière quasi-périodique deux faisceaux rouges en sens opposé, comme pendant tout le temps ou cet objet est resté immobile au-dessus de la tour de la Gileppe. Il y avait des « boules rouges » aux extrémités de chacun de ces faisceaux et après s’être fortement écartées de la lumière blanche centrale, elles y revenaient et tournaient autour d’elle avant de disparaître. Puisque cela s’est répété de très nombreuse fois, on ne peut pas contester la crédibilité de cette donnée. À ma connaissance, l’émission quasi-périodique de ces faisceaux minces, mais très lumineux et le comportement des boules rouges est unique, bien que des boules rouges furent encore observés dans d’autres cas de la vague belge. 

XVI. Annexes.


 « Dressez une liste des documents joints au rapport ; l’autorisation du témoin quant à la diffusion du cas ; photos des lieux ; carte générale de la Belgique (des modèles au format DIN A4 étaient disponibles à la SOBEPS) , carte régionale au 1 : 100 000 ou si nécessaire 1 :50 000 voire 1 : 10 000 ; coupure(s) de presse, etc. ».
Les annexes doivent obligatoirement, surtout pour les "gros cas", comporter des plans de lieux, croquis, photos, etc. Une bonne pratique consiste à prendre sur place des photos polaroïd et demander au témoin d'y situer "son" ovni en grandeur apparente.




Références

INF95 : Article du Pr Meessen dans Inforespace, revue de la SOBEPS, n°95 d'octobre 1997. Et sa version Internet : "Etude de 2 observations du 29/11/1989" (http://www.meessen.net/AMeessen/Gileppe.pdf)
http://www.bestofverviers.be/gileppe.htm
http://www.editionslander.com/ (nombreuses photos d'Eupen et La Gileppe)


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Article créé le 7/02/2006 ; dernière révision le : 26/03/2006
Modifié le 8/04/2009 pour mettre à jour le lien vers la page du Pr Meessen qui avait changé
© Alain Delmon - Mars 2006