Cussac 1967, dessin de JJ Yvars dans LDLN

Les cas solides :

Cussac, 1967, RR3


Cet article est une lecture critique et commentée d'un dossier paru sur le site web du Cercle Zététique sous la plume d'Erick Maillot, membre du CZ et du CNEGU, disponible ici : http://www.zetetique.ldh.org/cussac.htm.
J'ai gardé le chapitrage initial pour effectuer mes commentaires afin que le lecteur puisse mieux se repérer.

LES UFOLOGUES et L'OVNI DE CUSSAC : 30 ans dans un cul-de-sac !

Dès le titre, le ton est donné : ce jeu de mot à deux balles ("Cussac" ; "cul de sac") porte d'emblée le débat sur le terrain de la moquerie et du dénigrement. Mais pas de procès d'intention. Admettons que l'auteur ait gardé un esprit potache, et voyons l'article proprement dit.

I/ LE CONTEXTE UFOLOGIQUE EN 1967

L'article entend prouver ici que les témoins ont été influencés avant l'observation. Il indique tout d'abord que la vague d'ovnis était annoncée dans le N° 90 de LDLN (Des Lumières Dans La Nuit).

Et alors ? Il est quasi impossible que ces enfants aient eu accès à une revue à tirage aussi confidentiel que LDLN.

Il poursuit en indiquant qu'une nuit de surveillance organisée par LDLN, du 22 au 23 aôut 1967, avait reçu, pour la première fois, une large audience médiatique télévisée et radiophonique. Et il ajoute "il est difficile d'exclure qu'ils en aient entendu parler directement ou par leur entourage"
Et alors ? L'auteur reconnait lui même que "cette veillée n'a pas eu d'écho dans la presse locale avant la date d'observation". Les habitants de Cussac n'ont donc pas pu être influencés par les journaux ! Ont-ils pu être influencés par une émission de radio ou de télévision ayant relaté cette "nuit de veille" ? L'auteur reconnait n'en savoir rien ! De plus jamais aucun des enfants ni aucun des enquêteurs n'a jamais mentionné ce fait. Pourtant Thierry Pinvidic, J.Pierre Granjon et Bertrand Méheust, tenants de l'HPS, qui ont interviewé les témoins en 1983 auraient été tous fiers de rapporter ce fait s'ils en avaient eu connaissance.
Bref, là non plus on ne peut rien dire.

L'article précise encore que "Dans les dessins humoristiques et publicités des journaux de l'époque, la soucoupe est bien présente (La Montagne 20/08/67 p12)".
Oui et alors ? Ni plus ni moins que 6 mois avant ou 6 mois après ou que dans une autre région de France. C'est un fait, depuis 1950 notre société utilise régulièrement la thématique "SF/Aliens", comme d'ailleurs des tas d'autres thématiques (sport, gays, monde des affaires). Que ce soit pour faire rire, pour interpeller, ou pour faire vendre.
En quoi Cussac serait-il un cas particulier. Je me rappelle une publicité récente où une bande de sympathiques aliens en goguette sur terre, s'abreuvent d'un soda pétillant et coloré, et éructent des "hello !" sonores qui mettent en émoi de braves scientifiques du SETI à l'écoute de signaux de vie ExtraTerrestre. A-t-on assisté pour autant à une recrudescence des observations d'ovnis ou de RR3 dans les jours qui ont suivi la diffusion de ce spot ?

L'article cite enfin un évènement similaire (mais sans ovni quand même) survenu le 17/07 à Arc-sous-Cicon, et qui aurait pu influencer les enfants. Mais comme l'auteur le reconnait lui même "cet événement n'a pas été publié dans La Montagne ou La Voix du Cantal" ! Alors comment les enfants l'auraient-ils su ? Par la radio ou la télévision ? Là encore il admet qu'il n'en sait rien et que c'est hélas invérifiable.

Dans ce cas là il aurait mieux valu ne rien dire, ne rien insinuer.
J'ajoute qu'il est improbable que la radio et la télévision (nationales à l'époque rappelons le, il n'y avait pas encore de radios "libres" et de télés "locales") aient couvert un évènement si insignifiant qu'il n'ait même pas été publié dans un journal local.

Bref : aucune preuve, mais on instille le doute, d'entrée.

II/ L'ENQUETE JOURNALISTIQUE

L'article nous sert d'entrée la critique classique : les médias embellissent et font grossir artificiellement ce genre d'histoires afin de vendre plus de journaux ! Je cite : "Les versions suivantes devinrent plus exotiques", ou sa mention d'un article intitulé "Les martiens ont-ils atterri ?" (cf La Montagne du 1/9/67 page 5).

On pourrait lui objecter tout simplement que publier des informations plus détaillées après enquête,c'est la pratique normale d'un professionnel du journalisme, et non pas forcément un "embellissement". Il y a des journalistes sérieux et compétents. Insinuer que les médias auraient grossi artificiellement le cas de Cussac (donc publié de fausses informations), dans un unique but mercantile, est une accusation grave. Mais bien entendu l'article ne prouve pas cela, il le dit c'est tout.

De même il n'est pas sans savoir qu'à l'époque il était d'usage dans les médias "grand public" d'employer le terme de "martiens", sans que ce terme soit particulièrement péjoratif. En fait il désignait de manière générique d'hypothétiques visiteurs extraterrestres, quelle que soit leur planète d'origine. Ce n'est qu'à partir des années 70 que l'exploration spatiale a démontré définitivement que toute vie semblait exclue sur les planètes de notre système solaire, et que les programmes de type OZMA puis SETI se sont mis très officiellement à rechercher la vie intelligente ailleurs dans l'univers.

En revanche l'auteur se permet de sélectionner parmi les informations publiées celles qui l'arrangent : Bref, il sélectionne et trie, lui aussi, les informations qui l'arrangent. En l'occurence celles qui vont plutôt à l'encontre de la réalité de la RR3.

De plus il se contredit lui même dans son propre article. Il cite en effet le témoignage soit disant original, décrivant l'engin comme plutôt rectangulaire (4m x 2) et reproche aux journalistes ou aux ufologues arrivés ensuite d'avoir "déformé" l'information initiale, et "suggéré" l'idée d'un ovni sphérique (car plus conforme à l'imagerie traditionnelle).
Or à partir du chapitre VI de cet article, il reprend l'idée d'un engin sphérique ou ovoïde, puisqu'il cherche à toute force à nous faire croire qu'il s'agissait d'un hélicoptère, dont la vaste surface vitrée et bombée de la cabine de pilotage aurait reflété les rayons du soleil.
Bref l'auteur se sert d'un argument et de son contraire. Le premier, dans le début de son texte, pour s'attaquer à la crédibilité des témoignages ; Le second, dans la suite de son texte, pour chercher à coller avec l'explication "rassurante" qu'il a imaginé. Or selon le principe du tiers exclu, une chose et son contraire ne peuvent être vraies toutes les deux. Il faut choisir.

Donc, soit l'objet observé était bien "rectangulaire", et dans ce cas là cela ne peut pas être un hélicoptère Bell ou Alouette, soit l'objet était bien quasi-sphérique, et dans ce cas l'information n'a pas été déformée mais précisée avec le temps. CQFD.

III/ L'INFLUENCE D'UNE CROYANCE UFOLOGIQUE

Je cite l'article : "Une influence involontaire sur les témoins ou une interprétation trop orientée des propos des enfants [ndr : par des enquêteurs "pro-HET"] semble donc plausible.".
L'auteur semble baser cette grave accusation sur le simple fait que le retour des "êtres" dans leur engin, se serait transformé au fil du temps en un "envol", ou une "lévitation".
Pour ma part je ne vois pas très bien en quoi ceci est particulièrement révélateur d'une tendance "extraterrestre". Je ne connais personnellement aucun autre cas de RR3 où les supposés aliens aient regagné leur soucoupe de cette manière. Je pense donc au contraire qu'un ufologue pro-HET, au fait des cas historiques de RR3, aurait évité d'en rajouter dans le "surnaturel".
Et puis franchement, ce point parait être un détail au regard de l'ensemble du dossier. Alors pourquoi lui consacrer tout un chapitre, qui plus est sans apporter aucune preuve, juste des insinuations ?
Eh bien à mon tour de spéculer. Il suffit de lire le titre de ce chapitre. L'article cherche à instiller l'idée que les enquêteurs pro-HET qui ont interviewé les enfants en premier, aveuglés par leur "croyance" ou leur "dogme", ne leur ont peut être pas suggéré uniquement ce détail anodin de la rentrée dans le véhicule. Peut être que beaucoup d'autres détails "étranges" de cette histoire ne sont apparus au fil du temps qu'à cause de l'influence néfaste de ces mauvais ufologues ?

J'exagère ? J'affirme sans preuve ? Certainement. Mais pas davantage que M. Maillot.
Conclusion ? Ce genre de spéculations n'a aucun intérêt et ne fait nullement avancer l'enquête. Soit on a des preuves de ce que l'on avance, soit on se tait.

IV/ RETOUR SUR LE CAS PAR LE GEPAN (1978)

L'article continue ensuite à essayer de discréditer les témoins : "Considérer la cohérence du témoignage d'un frère et d'une soeur comme un élément de fiabilité n'est pas raisonnable.". "F. reconnait en avoir parlé assez souvent avec sa soeur ".

- Tout d'abord, cela ne prouve rien ! Si les deux enfants ont effectivement vu la même chose alors il est normal que leurs témoignages concordent. Et il est tout aussi normal qu'ils aient ensuite reparlé de cet épisode fréquemment, tant il a été à l'évidence extraordinaire et les a marqués. C'est le contraire, le refoulement, qui aurait été bizarre, voire le signe d'un canular.
- Ensuite c'est incohérent. L'auteur sous-entend en effet insidieusement que le frère et la soeur auraient, consciemment ou pas, "arrangé" leurs témoignages au fil du temps. Or il se contredit lui même, puisqu'au chapitre VI, il dit :
Principe de "bonne foi" du témoin :
Ce cas n'est pas, a priori, à considérer comme un canular sachant que ceux-ci sont rares et que rien dans le témoignage ne suggère cette possibilité. Les enfants rentrent chez eux apeurés et larmoyants, le sifflement est entendu par un témoin indépendant...
Foin de telles spéculations, la vérité est plus simple : la cohérence des témoignages va plutôt dans le sens de leur crédibilité.
Comme indiqué dans le petit dossier paru sur le site Studiovni :
Les enquêteurs Joël Mesnard et Claude Pavy, précisent dans le rapport publié dans la revue "Phénomènes spatiaux" N°16 de juin 1968, que "jamais les deux enfants ne parurent embarassés par leurs questions. Soit ils avaient vu le détail demandé, soit ils ne l'avaient pas vu. Par exemple F. nous a dit : "Depuis le premier jour, Anne-Marie dit qu'elle a vu des béquilles sous l'objet, mais moi non, alors je ne peux rien vous dire !".
Il est également précisé que F. portait des lunettes (et pouvait donc avoir une moins bonne vue que sa soeur), et qu'il y avait un second point sur lequel le récit des enfants divergeait. Peut être pour la même raison (mauvaise vue du garçon).
Alors, peut-on imaginer que des enfants, par ailleurs sincères et non fraudeurs (l'article le reconnait au chapitre VI), se soit entendus pour enjoliver un récit commun, et "couillonner" ainsi pendant 30 ans des dizaines d'enquêteurs, mais aient eu l'habileté suprême de glisser au passage deux (pourquoi pas une seule ? ou trois ?) divergences entre leurs deux versions, pour ne pas attirer les soupçons ? On aurait frôlé le "crime parfait" digne d'un épisode de Columbo, mais qu'une seule personne au monde aurait déjoué ... Vraiment très improbable non ?

Puis l'article s'évertue à minimiser la précision des détails donnés par les deux enfants et qui donnent évidemment à ce cas son caractère "étrange" (taille de nain, poils sur le visage, plongeon tête la première) : L'observation a été trop courte (~30 s), trop lointaine (~70 m). Les personnages étaient dans l'ombre d'une haie d'arbres.

En fait il n'y a là rien de si étonnant. D'abord il y a avait deux témoins, leurs souvenirs ont donc pu se compléter et se raviver l'un l'autre. Ensuite il est bien connu que le cerveau enregistre bien plus d'informations que nous ne pouvons spontanément nous en rappeler. Mais que par un simple petit travail de remémoration, surtout peu de temps après les faits, on peut retrouver assez facilement des détails précis.
Et puis, lorsqu'on est confronté - même seulement 30 secondes - à un phénomène extraordinaire ou inconnu, il est normal que tous nos sens soient en alerte, que toute notre attention soit concentrée sur lui, et donc que le temps semble s'écouler plus lentement.

V/ L'ENQUETE SOCIO-PSYCHOLOGIQUE (1983-1985)

Je cite l'article : "En juillet 1983, Thierry Pinvidic, J.Pierre Granjon et Bertrand Méheust rencontrent l'enfant F (devenu adulte). Ils lui font préciser divers points du témoignage. Leur contre-enquête est justifiée, même 16 ans après, puisqu'ils approfondissent essentiellement certaines facettes de la personnalité ou de l'enfance des témoins principaux pour tenter de voir s'ils se sont influencés. Vous trouverez le récit de leur enquête dans "Anthropologie d'un mythe contemporain" (NDA : un des meilleurs ouvrages consacré aux ovnis, vu son pluralisme)."

Significatif. Cette Hypothèse Socio Psychologique (HPS) est particulièrement en vogue dans les années 80 en France après l'acte fondateur que fut le doute de Monnerie ("Et s'ils n'existaient pas ?"). Bertrand Méheust en fut l'un des principaux piliers pendant 20 ans. Cette thèse est claire : elle nie d'emblée toute réalité physique éventuelle aux ovnis pour s'attacher uniquement à la psychologie du témoignage, et à l'influence sur celui ci du contexte socio-culturel.

Il est donc symptomatique que l'article considère comme "un des meilleurs ouvrages consacré aux ovnis", un livre qui utilise d'emblée dans son titre le mot "mythe" pour parler des ovnis. Si c'est un mythe, c'est que ça n'existe pas en vrai n'est-ce pas ? Tout ça c'est dans la tête, hein ?

Pas si simple : "Après ces deux ans d'enquête auprès des personnes concernées de près ou de loin, le cas restera pour eux non-identifié". Exit donc la caution de l'HPS. L'auteur devra désormais prouver que tout le monde a eu tort, sauf lui : le GEPAN/SEPRA, les ufologues pro-HET, les ufologues pro-HPS, les gendarmes, les témoins, le Maire. Une paille !

VI/ UNE VERIFICATION ELEMENTAIRE (1995)

Là l'auteur avance son hypothèse franchement (un hélicoptère) et cherche à la vérifier. Bonne initiative, il faut en effet chercher à éliminer toutes les causes naturelles ou connues avant de qualifier le cas d'inexpliqué.
Premier argument : il regrette que JJ Velasco n'ait pas tenu sa promesse de vérifier auprès de l'armée, ce que je déplore aussi.
Mais que cherche-t-il réellement à prouver ici ? Que JJ Velasco est un simple ufologue - plutôt moyen - et que le SEPRA est globalement moins efficace que les associations amateurs ? Les querelles de personnes n'ayant aucun intérêt dans ce genre de dossiers, venons en au coeur de la thèse défendue dans cet article : un hélicoptère, soit, mais lequel ?

Je cite à nouveau : "Ce détachement existant en 1967 aurait été équipé principalement de Bell 47 à pistons. Les Alouettes étant principalement sur Bordeaux. Feytiat est en banlieue de Limoges, très exactement sur la ligne de trajectoire, à environ 160 km à vol d'oiseau de Cussac. La direction correspond parfaitement avec le témoignage !" (les emphases sont de moi)

Que veut dire "principalement" ? Est-ce une précaution oratoire pour éviter de dire "uniquement" ? On pourrait le supposer car, examinons les deux hypothèses :

Le Bell 47

Bell 47 biplace Cette hélicoptère mythique a été construit aux Etats-Unis à partir de 1946 à plus de 6000 exemplaires. Il s'agissait du premier hélicoptère au monde à être homologué tous usages. Parmi les 6000 produits, environ 1000 le furent par Agusta et d'autres par Kawasaki. La production ne cessa, dans les usines italiennes, qu'en 1976. De nombreux pays furent séduits par l'appareils qui entama une carrière militaire universelle.
Après l'arrivée en France au début des années 50 de quelques biplaces Bell 47D, un petit nombre de Bell 47D-1 triplaces avec un GMP Franklin 6VA de 180 ch furent acquis par les armées. Ils ont été suivis par plus de 200 Bell 47G (moteur Franklin de 200 ch) et Bell 47G-2 (moteur Lycoming de 260 ch) pour la plupart affectés dans l'ALAT, quelques uns allant dans l'Armée de l'Air, la Royale, la Protection civile ou la gendarmerie (à partir de 1954). les Bell 47 militaires français ont volé jusqu'au début des années 70 pour des missions d'école, d'observation, d'évacuations sanitaires ou de liaisons.
La version la plus puissante (G-2) avait une autonomie maximale à vide limitée à 338 km. A pleine charge (avec 4 passagers et leur équipement par exemple, comme suggéré par l'article) cette autonomie chute fortement.

Or la base de Limoges-Feytiat est à 160 km de Cussac, soit 320 km aller-retour, autrement dit en limite extrême d'autonomie de l'appareil, voire même au-delà si l'on tient compte de la charge !
Pourquoi l'équipage aurait-il pris un tel risque ? Qu'aurait-il été faire de si urgent et vital à Cussac ? Pourquoi cette mission spéciale n'a t'elle laissé aucune trace, et pourquoi les brigades de gendarmerie ayant enquêté à l'époque n'en ont elles pas fait mention ?

Bell 47j 4 placesUne version quadriplace a également existé le Bell 47-j. Mais en quantité très limitée. Sauf erreur de ma part ni la gendarmerie ni l'ALAT n'en ont jamais possédé. De plus dans cette configuration l'aspect "bocal à poissons" est nettement moins évident, l'appareil ressemble davantage à un hélicoptère classique, et il est difficile d'imaginer une méprise avec une "sphère lumineuse".
NB : Cet hélicoptère américain unique en France a participé à de nombreux films néanmoins " AIR AMERICA " avec Mel Gibson.

Bref, les Bell 47 étaient majoritairement biplaces (ce qui ne cadre pas avec les 4 "êtres"), et avaient une autonomie limite et risquée pour atteindre Cussac. Quant aux Bell 47 quadriplaces, iles étaient rares, non utilisés par les forces armées, et ne collent plus à l'aspect "sphérique" des descriptions.
De plus, le Bell 47 est mû par un simple moteur à pistons et non par une turbine. Ce qui ne cadre pas du tout avec la trurbine que l'article mentionne plusieurs fois dans la suite du texte, et notamment au chapitre X, pour expliquerla prise de conscience des enfants qu'un "truc bizarre" se passe.
Enfin, les Bell-47 ont commencé à être remplacés dès 1957 par le modèle Alouette II. Le Service Historique de la Gendarmerie Nationale (Maisons-Alfort, 94) que j'ai sollicitée, n'a hélas pas pu me confirmer le type d'engin qui était utilisé sur la SAG (Section Aériennne de Gendarmerie) de Limoges-Feytiat en 1967.

=> Exit donc l'hypothèse Bell 47. Passons à la suivante :

SNCASE SE.3130 : Alouette II

Alouette II Charles Marchetti, chef du bureau d'études Hélicoptères de la SNCASE, alors conscient des problèmes posés par le moteur à pistons (poids, puissance et encombrement), eut l'idée géniale d'essayer pour la 1ère fois en France une turbine sur un hélicoptère. Il était prévu de transformer le SE.3120, dénommé officiellement " Alouette I ", pour réaliser ce projet. Charles Marchetti décida alors qu'il fallait créer un nouvel hélicoptère autour du moteur. Ainsi naquit l'Alouette II.
De conception simple avec un châssis tubulaire (gonflé à l'azote pour détecter les criques grâce à un voyant en bout de queue), l'appareil peut transporter 5 personnes. Motorisé par l'Artouste II, qui entraîne mécaniquement le rotor principal et le rotor de queue, le SE.3130-01, immatriculé F-WHHE, fit son 1er vol sur le terrain du Buc le 12 mars 1955, piloté par J. Boulet et Henri Petit. Le vol initial de la 1ère Alouette II de série eu lieu le 24 avril 1954.
Le 31 janvier 1961, Sud-Aviation fit prendre l'air à une version remotorisée, désignée SA.318C Alouette II Astazou et propulsée par une turbine Turboméca Astazou IIA de 530 ch.
L'Alouette II, 3130 et 318 confondus, fut livrée par Sud-Aviation/Aérospatiale à 1305 exemplaires répartis comme suit :
- SE 3130 : 134 civils et 789 militaires.
- SA 318C : 208 civils et 174 militaires.
Elle fut également produite sous licence par Saab, en Suède, avec 2 exemplaires et par Republic Aviation aux Etats-Unis avec 20 appareils construits. La production pris fin au printemps 1975 avec les derniers SA.318C.
L'appareil fut utilisé par toutes les Armées Françaises(Armées de l'Air, de Terre et la Marine) ainsi que par la Gendarmerie et la Sécurité Civile. La carrière opérationnelle des Alouette II par les Forces Armées Françaises prend fin, pour la version SE.3130 Artouste, en décembre 1997 avec la Marine, alors que quelques SA.318C Astazou volent encore au sein de l'ALAT. Quelques privés font encore voler également des Alouette II, comme la SE.3130 F-GIJJ à Villeneuve-sur-Lot.

Son autonomie maximale au niveau de la mer varie de 565 km à 720 km selon les versions. Mais à pleine charge (comme par exemple avec 4 personnes et leur équipement comme le suggère l'article), l'autonomie chute à 100 km seulement ! Par exemple l'Ecureuil, modèle le plus récent et le plus performant en service actuellement, a un réservoir de 550 litres. "En considérant qu'un individu moyen pèse 80 kg, on doit retirer 100 litres de carburant par passager, la masse volumique du kérosène étant de 0,8. C'est de l'autonomie perdue." (Revue mensuelle GEND'info, Novembre 2003, page 22.

Bref, cet appareil aurait eu lui aussi un grave problème d'autonomie (Cf. le Bell 47 ci-dessus), qui l'aurait empéché de faire l'aller-retour Feytiat-Cussac avec 4 personnes à bord.
Il n'était de toutes façons probablement pas utilisé par la base de Limoges-Feytiat (selon les propres dires de l'auteur de l'article, je cite : "Ce détachement existant en 1967 aurait été équipé principalement de Bell 47 à pistons. Les Alouettes étant principalement sur Bordeaux.").

=> Exit donc l'hypothèse Alouette !

Je pourrai arrêter ici mon article et la démonstration.
Sans compter l'argument le plus évident, le plus énorme, passé sous silence par l'article : Admettons que les enfants aient pu se méprendre sur la verrière illuminée par le soleil, et transformée dans leur esprit en "sphère lumineuse". Soit. Mais un hélicoptère c'est aussi et surtout un énorme rotor bi ou tripales, qui fait un bruit terrible, et brasse énormément d'air, faisant tourbilloner et s'envoler tous les objets et végétaux à des dizaines de mètres à la ronde ! C'est aussi une queue metallique, bien plus longue et toute aussi remarquable que le cockpit. C'est enfin le plus souvent des sigles, cocardes et inscriptions bien visibles.

Comment imaginer que deux enfants de 10 et 13 ans ne puissent pas reconnaitre un hélicoptère, moteur allumé, en plein jour, et à 70 mètres à peine de distance ?!
Mais poursuivons néanmoins, par curiosité, l'analyse du texte.

VII/ DES HYPOTHESES EXPLICATIVES VERIFIABLES

L'article spécule donc sur un tas d'hypothèses possibles, à base d'hélicoptère : Pour les deux premières, il imagine également une explication pour l'objet brillant que l'un des nains tenait en main : Le réflecteur radar aluminisé d'un ballon sonde pour le premier, un document sous plastique (carte de vol) manipulé par le pilote pour le second.

Mais s'il reproche aux ufologues de n'avoir vérifié aucune de ces hypothèses, il n'apporte lui même aucune preuve en leur faveur ! Et ses explications sont tout à fait invraisemblables.
Reprenons celle du "document de vol sous plastique". De quel document pourrait-il s'agir ? A priori d'une carte pour se repérer, car de quel autre document un pilote aurait-il besoin au sol ? Mais si cet équipage était perdu, et en limite d'autonomie, pourquoi s'est-il enfui à la vue des enfants au lieu de leur demander son chemin ?!
Et puis de toutes façons, un document sous plastique n'aurait pu réfléchir la lumière du soleil que par intermittence, lorsqu'il est dirigé vers les enfants. Ce qui n'est pas vous en en conviendrez une manière pratique de lire un document ; généralement on le tient face à soi.
Et depuis quand des militaires en mission, ou des employés d'EDF venus réparer une ligne, ou des archéologues faisant des fouilles, détalent-ils en moins de 30 secondes à la simple vue de deux enfants du village voisin ?!

Plus généralement je vais retourner ici contre l'auteur trois arguments souvent opposés par les sceptiques (les "anti") envers les "pros" :
  1. C'est à celui qui avance une affirmation, de la prouver, pas à nous de lui prouver qu'il a tort.
  2. A fait extraordinaire, preuve extraordinaire. Toutes les explications listées ci-dessus sont tellement éloignées de ce qu'ont décrit les témoins, qu'il faudra un dossier "béton" pour expliquer comment deux enfants de 10 et 13ans et demi ont pu confondre des choses aussi banales (hélicoptère, gendarmes, employés EDF, etc.) avec des ET et des soucoupes volantes. Les détails ne collent pas du tout, à moins de s'appuyer sur une autre hypothèse, toute aussi improuvée : l'HPS. Ce qui me conduit à mon troisième point,
  3. Additionner les hypothèses peu probables diminue la crédibilité de l'explication proposée au lieu de la renforcer. Par exemple la première explication (hélicoptère de la GN) nécessite de plus la présence d'un ballon sonde tombé au sol, et d'un réflecteur radar aluminisé (les ballons météo ont ils besoin de tels réflecteurs d'ailleurs ?).
    Qui plus est, aucun débris n'a été trouvé sur le site, comme l'indique la lettre de JJ velasco publiée à la fin de l'article. Il est donc quasi impossible que ces personnes aient pu embarquer en moins de 30 secondes l'intégralité des débris d'un ballon sonde et de ses accessoires.
A propos de la troisième hypothèse, l'auteur ne peut s'empêcher une fois de plus d'insinuer et d'attaquer ad hominem : "L'explication hélicoptère aurait-elle été confirmée puis étouffée (pas de trace d'un PV) par l'adjudant A., commandant par intérim, peu désireux de ridiculiser un maire (qui avait alerté Radio-Luxembourg le 30 août !) et ses enfants au yeux de son village et du public ?".
Comment ?! Le voilà obligé d'en recourir lui aussi au complot et à la conspiration des autorités (même locales) pour faire coller les faits à sa théorie ! Il y a de quoi sourire. Ca me fait irrésistiblement penser à une histoire de paille et de poutre ...

VIII/ A PROPOS DE TERRAIN... ET DE NAINS

A partir de là, l'auteur se laisse aller à une imagination débordante et tout azimut, qui le conduit à proposer des explications encore plus invraisemblables et incohérentes entre elles.
Aux hypothèses précédentes, il ajoute en effet celles de gendarmes revenant d'une expédition "aquatique", et dont les tenues de plongée noires expliqueraient l'aspect "noir et brillant" des tenues décrites par les témoins !
Mais cela ne tient à l'évidence pas debout : Tout cela a un nom : des hypothèses "ad hoc", autrement dit le contraire d'une démarche scientifique. Pour essayer d'expliquer les détails étranges des témoignages, l'auteur invente une série incroyable d'explications qui sont non seulement non prouvées, mais invraisemblables, incohérentes entre elles, et parfois mêmes ridicules et risibles (celles sur le froid notamment).
Conscient de cela, il termine ce chapitre VIII en caricaturant ainsi l'hypothèse de ses "adversaires" : "des extra-terrestres spécialement venus là pour admirer l'herbe du Cantal et faire peur aux enfants ?", dans l'espoir je suppose de rendre la sienne plus crédible.
Vaine tentative comme on le voit plus haut. De plus jamais aucun ufologue, même pro-HET acharné n'a jamais avancé des raisons aussi absurdes. Je ne sais même pas si aucun ufologue à jamais affirmé qu'il s'agissait d'extraterrestres. Pas moi en tous cas. Je me contente d'essayer de savoir si Cussac peut être rangé, ou non, au rang des cas inexpliqués, c'est tout.
Lorsqu'un sceptique en est à brandir le repoussoir archi-éculé des "petits hommes verts" (c'est à dire du versant ridicule de l'imagerie SF véhiculée également par notre contexte socio-culturel), je me dis que peut être il n'a plus beaucoup d'arguments à opposer. Ou bien que c'est sa nature profonde, et qu'il n'a pas pu s'en empêcher, qui sait ?

IX/ LEVITATION DES ENTITES ou ENVOLEE LYRIQUE ?

Là on sent une gêne chez l'auteur. Il reconnait que cette partie du récit, par trop "fantastique", ne colle pas du tout avec son idée d'hélicoptère. Surtout lorsqu'on sait que l'un des êtres est censé être revenu en arrière, puis être rentré à nouveau dans l'engin, qui se trouvait alors à 15 mètres de hauteur !.
Il tente bien quelques "astuces" (la tête ployée en avant pour entrer, le plongeur debout sur un marchepied !), mais il le reconnait : ça ne colle pas avec les témoignages, sur lesquels il s'appuyait pourtant jusque là.
Qu'à cela ne tienne. Il décrète alors que cette partie du récit - et seulement celle là - a été fortement enjolivée par les enfants. Et que cela finalement est très plausible car un récit parfaitement fidèle serait impossible pour des gamins, il faut bien qu'ils se soient "lâchés" un peu ...
Encore une fois cela porte un nom : hypothèse ad hoc. Non prouvée et non prouvable.

A la judicieuse question concluant ce chapitre : "Très risqué ? Improbable ? Qui sait... " , je réponds donc avec du simple bon sens : "Oui, très risqué, hautement spéculatif, et hautement improbable.".

X/ UNE ARRIVEE TROP DISCRETE

L'article prétend que le silence de l'engin s'explique par le fait que les enfants auraient une memoire plus visuelle qu'auditive, et qu'ils auraient été absorbés par leur jeu de cartes, et la priorité qu'ils auraient donné aux éléments "habituels" de leur environnement : le troupeau qu'ils surveillaient, le chien, le bruit du tracteur voisin.
Encore une fois il affirme sans prouver. Et regretter que certaines pistes (le type de mémoire des enfants) n'aient pas été investiguées à l'époque n'est pas une preuve non plus.

Il suggère que les enfants se seraient aperçus de la présence de l'hélicoptère en entendant le bruit de sa turbine. Il parle même d'ultra-sons.
Là il faudrait savoir. Comme il le dit lui même, seule l'Alouette II possède une turbine. Le Bell 47 dont l'article nous parle à plusieurs reprises est mû par un simple moteur à pistons. Or comme cela a été rappelé précédemment, les bases militaires des environs étaient "principalement" équipées en Bell 47, et non en Alouette.

Le texte est une fois de plus rempli d'incohérences internes.
L'article se demande ainsi : "Le garçon tourne le dos à l'ovni quand il s'inquiète pour ses vaches. Pourtant il se retourne et voit l'objet. Qu'est-ce qui a pu le faire, aussi soudainement et bizarrement, changer de préoccupation et se retourner vers ce qu'il ne pouvait avoir aperçu encore (à moins d'avoir des yeux derrière la tête) ? "
Il répond : "Un bruit qu'il ne connaissait pas. CQFD.".
Eh non ! Ainsi qu'il l'a lui même écrit quelques lignes plus haut : "D'après F. [NDA : le garçon], le mouvement d'une vache (ou du troupeau) qui s'échappait serait le stimulus (visuel !) qui les aurait sortis du jeu. Leur responsabilité de gardien du troupeau est un intérêt supérieur (équivalent à un danger ou une menace) qui prime alors sur leur intérêt ludique."
Bref, le témoignage de l'enfant est clair. L'engin a fait une approche silencieuse, et c'est un stimulus visuel, parfaitement plausible par ailleurs, qui l'a fait se retourner.
Ce seul fait infirme la thèse de l'hélicoptère (très bruyant par nature). L'auteur est donc obligé d'échafauder une théorie alambiquée, cumulant les hypothèses plus improbables et invérifiables les unes que les autres : hélicoptère à turbine type Alouette (alors que le modèle courant à l'époque est de type "moteur à pistons"), enfants ayant une mémoire de type "visuel" et extrèmement sélective, effacement temporaire de leur mémoire des bruits de l'hélicoptère durant toute la scène jusqu'à ce qu'il s'envole.

Au passage, une fois de plus, il ne peut s'empêcher de conclure un chapitre sans attaque ad hominem envers les "pros", agrémentée ici d'une pointe de "syndrôme du martyr". Il dit en effet : "Est-ce pour cela que le texte que vous lisez maintenant (et qu'il a lu aussi) [NDR : Pierre Lagrange] ne fut pas publié dans la revue ANOMALIE qu'il dirige ? Bien des ufologues considérés comme "spécialistes ou sérieux" ont encore leurs cas intouchables et leur besoin de vendre du mystère..."
Mais bien sûr ! Si toutes les revues ufologiques ne publient pas les textes des membres du CZ, c'est obligatoirement parce que sont des gens cupides, ou aveuglés par leurs croyances.
Il ne vient jamais à l'esprit de l'auteur que si ANOMALIE n'a pas publié son texte c'est, peut être, que cette revue l'avait jugé ... mauvais ... tout simplement ? Leur en a t'il demandé la raison d'ailleurs ?
De plus, peut-il citer les textes "pro-HET" ou "pro-HPS" qui ont été publiés sur le site web du Cercle Zététique, où il se plait à pourfendre la "croyance aux ovnis" ? Je parie 1 € qu'il n'y en a aucun. Alors qu'il ne s'étonne pas ainsi naïvement de ce que les autres se comportent de manière similaire.

CONCLUSION PROVISOIRE

L'article conclue : "L'hypothèse de l'hélicoptère militaire (ou civil) pourrait s'avérer, après les vérifications nécessaires, partiellement ou totalement invalide. Je l'admets modestement et sans gène. Elle a au moins, outre le fait de tenir compte de toutes les informations disponibles et d'être cohérente, le mérite d'être, depuis 1967, la seule vérifiable."

Là l'auteur est évidemment adepte de la méthode Coué car, comme je l'ai montré depuis le début, sa thèse est truffée d'incohérences internes flagrantes, et ne correspond pas au témoignage précis des deux enfants.

De plus, puisqu'il se targue d'être un ufologue de terrain, pourquoi n'a-t-il pas entrepris les démarches pour vérifier cela ? Et quelles recherches au fait preconise-t-il ? Je le cite : Et l'article ajoute : "On ne peut pas en dire autant de la thèse d'une RR3 avec un engin E.T soutenue comme un dogme depuis 32 ans. Tant que les vérifications proposées ci-dessus n'auront pas été faites comment oser parler d'ovni solide ou de mystère ? "
Qui a jamais prétendu que ce cas était LA preuve irréfutable d'une visite extraterrestre ? Personne à ma connaissance, et encore moins au point d'en faire un "dogme". Ce mot a un sens très fort, et il convient d'y réfléchir à deux fois avant de l'employer. L'exagération dans la critique n'a jamais rendu celle-ci plus crédible. Au contraire.

Comment "oser" parler d'ovni ou de mystère ? Eh bien parcequ'à ce jour ce cas reste inexpliqué, tout bêtement. Certes, si on enquêtait auprès de la gendarmerie, et si on enquêtait auprès d'EDF, et si on enquêtait auprès de l'ALAT, et si on enquêtait auprès de tous les organismes susceptibles d'avoir affrété un hélicoptère, on pourrait peut être trouver la trace d'un vol non connu des gendarmes de l'époque, et qui, peut être se serait posé au lieu et à l'heure dite, et qui peut être aurait comporté 4 hommes-grenouilles en tenue de plongée, etc. Aussi invraisemblable cette hypothèse soit-elle.
Mais avec des "si" on referait le monde comme dit le proverbe. Je constate plus prosaïquement, comme M. Velasco, que la conclusion des gendarmes de deux brigades ayant enquêté sur le terrain fût qu'il s'agissait probablement d'un hélicoptère "d'une puissance étrangère". Ce qui implique nécessairement qu'ils aient vérifié qu'il ne s'agissait pas d'un vol militaire ou civil identifiés.

Enfin l'auteur termine par une nouvelle attaque envers J.J. Velasco : "Il y a là de quoi se demander si le but du SEPRA/CNES est d'entretenir la crédulité publique et de cautionner l'existence d'extra-terrestres ou s'il est d'enquêter scientifiquement et d'informer honnêtement le public, quels que soient les résultats."
Comme je l'ai déjà dit précédemment, les procès d'intention et les attaques ad hominem n'ont jamais fait avancer la connaissance en général, et l'ufologie en particulier. Mieux vaut garder son énergie pour étayer ses affirmations et prouver ses hypothèses.
De plus, au vu des démélés judiciaires de M. Robert Alessandri, qui lui s'était inquiété des compétences réelles de M. Velasco en matière de rentrées atmosphériques, et compte tenu de la solidarité naturelle jouant au sein de toute organsime (le CNES en l'occurence), je ne saurais trop conseiller à M. Maillot de modérer ses propos écrits au risque de se voir lui aussi poursuivi pour diffamation par le CNES.

Ma conclusion

Ce cas semble considéré comme solide par la communauté ufologique pour de nombreuses raisons, en particulier : Face à cela le raisonnement de l'auteur est double :
Dans les cinq premiers chapitres il essait de mettre en doute la crédibilité des témoignages eux mêmes : Les enfants étaient loins et ont mal vu. Ils étaient influencés avant par le contexte de l'époque plein de faits divers du même type. Ils ont été influencés après par des enquêteurs pro-HET qui leur ont suggéré les réponses et les détails.
Puis dans les cinq chapitres suivants, il avance son explication par un hélicoptère transportant un équipage d'hommes grenouilles (ou une variante restant à définir : archéologues, électriciens EDF, récupérateurs de ballon sonde, ...). Au passage l'article suggère un "complot" pour cacher la "vérité", liant les gendarmes enquêteurs de l'époque et le maire de la commune, ceci afin d'éviter de discréditer ce dernier. Complot bien entendu improuvable. L'auteur ne craint pas là d'utiliser les mêmes arguments que les ufologues conspirationnistes style X-Files, qu'il dénonce pourtant usuellement.


Or cette hypothèse est invraisemblable (voire ridicule), comme je l'ai montré plus haut, non prouvée, et peut être même non prouvable compte tenu des 35 ans écoulés depuis.

Pour ma part, je n'ai pas non plus d'opinion tranchée sur ce cas, que je connais relativement peu. Il comporte des éléments troublants et encore inexpliqués à ce jour. Et notamment certains que l'article laisse de coté (la trace de 5 mètres, le trouble ophtalmique du garçon dans les jours suivants).
Mais d'un autre coté, certaines partie de l'enquête semblent effectivement incomplètes.
Enfin, le fait que les seuls témoins soient des enfants prête immédiatement le flanc à la critique facile des "sceptiques".
Si le témoin avait été un adulte, membre des forces de l'ordre ou de l'armée de surcroit (comme le cas de Socorro, et du policier Lonnie Zamora vers la même époque), alors les "explications" de cet article n'auraient jamais été émises. Un adulte, policier de son état, n'aurait jamais confondu un hélicoptère, même violemment éclairé par le soleil, avec un ovni, ni 4 hommes-grenouilles avec des nains de 1m20 de haut aux membres très fins.

Ce cas reste donc en suspens pour moi. Affabulation involontaire suite à une méprise, ou réelle rencontre du 3ème type ? Cela mériterait un dossier bien plus long et plus exhaustif.

Je reconnais et salue l'implication et la motivation de M. Maillot pour prendre le temps d'enquêter sur le terrain et d'essayer toutes les explications "normales" possibles. Beaucoup d'enquêtes ufologiques sont en effet bâclées car on saute trop rapidement à la conclusion qui arrange l'enquêteur (c'est une soucoupe ET, ou bien c'est une auto suggestion issue de l'HPS).
Mais il pousse cette volonté trop loin, en allant au-delà des hypothèses "raisonnables" ou "plausibles", pour arriver à des explications invraisemblables, ad hoc, improuvées et, le plus souvent, improuvables 35 ans après les faits. De plus son texte comporte trop d'incohérences internes d'un chapitre à l'autre, pour être crédible.

Bref, copie à revoir, peut mieux faire ... :-)

Sources / Liens

Dossier Cussac sur Studiovni (mars 2008 : le lien originel étant mort, en voici une copie)
Revue GEND'info N°261 de novembre 2003
Courrier des services historiques de l'Armée de Terre du 17/10/2003 certifiant qu'il n'y avait aucune base de l'ALAT dans le secteur de Limoges en 1967.

Retour en page d'accueil


Article créé le : 21/09/2003 ; révisé le 5/12/2003