Le cas de Cussac, 29 Août 1967...(UFOmania n°22 © Décembre 1998)
L'année 1967 a été très fructueuse en ce qui concerne les cas de rencontres rapprochées. Outre Marliens et Evillers, aussi très documentés, le cas de Cussac reste sans nul doute une des observations françaises les plus étonnantes. Ce cas en particulier, comporte bien des caractéristiques propres au phénomène OVNI, bien qu'il s'agisse d'une apparition avec présence d'êtres humanoïdes plutôt hors du commun. nous allons ainsi voir combien il faut attacher d'importance à certains détails à priori incongrus ou anodins.
Deux enfants virent une sphère de deux mètres de diamètre, et "quatre petits diables". L'un d'eux était courbé, apparemment occupé par un objet sur le sol et un autre tenait un instrument ressemblant à un miroir. Ils planèrent et volèrent autour de la sphère, ensuite plongèrent à l'intérieur comme elle s'élevait avec un sifflement doux. Une odeur de souffre commençait à se répandre, et l'objet s'éloigna.
Dans le livre de Jacques Vallée "Chronique des apparitions extraterrestres" éditions J'ai Lu, 1974 d'après LDLN n°90 et Flying Saucer Review n°68.
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CUSSAC, 29 Août 1967, 10h30, 2 témoins
RENCONTRE "DIABOLIQUE" SUR LE PLATEAU DE CUSSAC,
par Joël Mesnard et Claude Pavy, dans "PHENOMENES SPATIAUX" N°16 JUIN 1968 - p. 27-30.Ce matin-là, François Delpeuch, 13 ans et demi, et sa soeur Anne-Marie, 9 ans, accompagnés de leur petit chien Médor sont partis depuis 8 heures du matin conduire une dizaine de vaches, dans la pâture à environ 800 mètres à l'ouest du village de Cussac, au lieu-dit Les Tuiles, dans un pré situé en bordure de la départementale 57 qui relie les Ternes à Pont-Farin.
Le temps est beau, le ciel clair, un léger vent souffle de l'ouest. Pour passer le temps, ils jouent aux cartes mais doivent cesser leur partie quand les vaches s'apprêtent à franchir un muret qui les sépare d'une pâture dans laquelle se trouve une trentaine de vaches appartenant à un voisin.François se lève pour appeler son chien pour les faire revenir.
Ce faisant il aperçoit, de l'autre côté de la route, ce qu'il croit tout d'abord être quatre enfants, derrière une haie, à une quarantaine de mètres de lui. Il escalade quelques pierres pour mieux distinguer ces enfants qu'il ne reconnaît pas. Ils sont étranges : tout noirs de vêtement et de visage. François et Anne-Marie distinguent derrière eux, à moitié cachée par la haie, une sphère extrêmement brillante, de 2 m 50 de diamètre environ, pénible à regarder tant elle étincelle. Aucune ouverture n'est visible.
L'un des petits êtres est baissé et paraît s'affairer à terre, tandis qu'un autre, tenant d'une main un objet reflétant le soleil et que François compare à un miroir, agite ses mains semblant faire des signes à ses compagnons. François s'écrie alors : "Vous venez jouer avec nous ?"(1)
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Dessin de Joël Mesnard représentant les petits êtres autour de la sphère,
publié dans "Phénomènes Spatiaux" n°16
A ce moment, les petits êtres qui ne paraissaient pas s'intéresser aux enfants, prennent conscience qu'ils sont observés. Le premier ( voir dessin ) s'envole à la verticale et plonge, la tête la première, dans le haut de la sphère. Le second le suit de la même manière et le troisième, après s'être relevé, fait de même. Quant au quatrième, il s'élève mais, avant de plonger dans l'appareil, il redescend et fait mine de ramasser quelque chose (son "miroir" pense François), puis s'envole de nouveau et rattrape la sphère qui, pendant ce temps, avait commencé à monter en décrivant de petits cercles et se trouvait déjà à une quinzaine de mètres de hauteur.
Ce dernier occupant disparaît alors à l'intérieur de la même manière que ses prédécesseurs, c'est à dire la tête la première(2). En s'élevant, la sphère émettait un sifflement doux et assez aigu, mêlé au bruit d'un souffle qu'aucun des enfants n'a ressenti.
Patrick Claeys © Témoignages OVNI - Atelier 786
Elle décrit encore quelques cercles, en s'élevant toujours, tandis que l'intensité lumineuse qu'elle irradie s'accroît fortement. Puis, le bruit disparaît et la sphère s'éloigne à toute allure en direction du nord-ouest. En même temps, une odeur de souffre se répand et vient jusqu'aux enfants. Les vaches se mettent à beugler et à s'agiter. Vingt-cinq vaches situées dans un pré voisin, à environ trois cents mètres de là, beuglent aussi et viennent se rassembler près de celles de François et d'Anne-Marie. Le chien Médor aboie après l'objet et voudrait le suivre.
Les enfants ne voient pas l'objet disparaître, car ils sont obligés de s'occuper des vaches, qui sont très agitées et qu'ils rentrent une demi-heure avant l'heure prévue. Les détails concernant l'objet sont pauvres. C'est une sphère parfaitement lisse, de 2 m à 2 m 50 de diamètre, d'une couleur argent lumineux très brillant. François, qui porte des lunette et doit avoir les yeux fragiles, aura les yeux larmoyants pendant le quart d'heure qui suivra l'apparition, et le matin au réveil, pendant plusieurs jours de suite.
Sa soeur, qui ne porte pas de lunettes, ne ressentira rien. Les petits êtres semblent passer au travers de la paroi. Le seul détail remarqué concerne un train d'atterrissage de 3 ou 4 béquilles droites aperçues par Anne-Marie alors que la sphère se trouvait encore au sol. François, lui, n'a rien vu du tout.
C'est d'ailleurs, un des deux points sur lequel les récits des enfants divergent.(3) L'odeur de souffre s'est répandue lorsque l'objet a commencé à monter en spirale ou, plus exactement, en hélice. le léger vent d'ouest correspondait à la direction objet-enfants. les vaches se sont mises à beugler dès le départ de l'appareil.
Les petits êtres:
Les détails concernant les petits êtres observés sont plus nombreux et intéressants. Ils mesurent approximativement 1 m à 1 m 20 de haut mais n'ont pas tous la même taille. Deux sont plus petits, le plus grand étant le dernier à regagner la sphère. Ils sont "tout noirs" mais d'un aspect brillant que François compare à de la soie. Aucun signe visible ne permet toutefois de préciser toutefois s'il s'agit de la couleur de la peau des personnages ou d'une combinaison quelconque qui pourrait alors être parfaitement moulante.Les bras sont longs et fins et les jambes courtes et fines. Si aucun des deux enfants n'a pu distinguer de détails concernant les mains, ils ont vu les pieds palmés du quatrième personnage quand il était en l'air. la tête paraît avoir des proportions normales mais le crâne et le menton semblent plus accentués. Anne-Marie a par ailleurs, remarqué le nez pointu du dernier être. Enfin, autre point très important est la "barbe" que portent ces personnages d'après le témoignage des deux enfants.
Claude Pavy et les enfants sur les lieux de l'atterrissage.
photo publiée dans la revue "Phénomènes Spatiaux" n°16 - juin 1968.
Quelques précisions:
- (1) On peut toutefois lire dans le pavé de Michel Figuet et Louis Ruchon à propos de ce cas, ce qui suit: Luc Bourdin, enquêteur L.D.L.N à Clermont, rencontra François Delpeuch étudiant à la faculté de Clermont en 1977 et refit une contre-enquête complète de ce cas 10 ans après.
C'est ainsi qu'il apprit que la phrase attribuée à Anne-Marie ("Vous venez jouer avec nous ?") est une pure invention journalistique car tout de suite les témoins se rendirent compte qu'ils n'avaient pas affaire à d'autres enfants. D'autre part, Anne-Marie eut l'impression que la sphère reposait sur des pieds mais François ne vit rien de tel.
- (2) On retrouve dans le livre "La nouvelle vague des soucoupes volantes" de Jean-Claude Bourret, les traces d'un témoignage très similaire survenu le 20 décembre 1971, à 21 h 30 (près de la base aérienne d'Itaperuna dans l'Etat de Rio au Brésil) à Manuel Silva E Souza.
En s'approchant d'une lueur éblouissante émise par une forme ovale, il a vu lui aussi un être d'un mètre environ intégré son appareil en levant les bras à l'horizontale de la même façon que le firent les êtres observés par nos deux petits bergers du Cantal. L'analogie entre ces deux récits est plus que troublante.
(3) Les enquêteurs, Joël Mesnard et Claude Pavy, précisent dans le rapport publié dans la revue "Phénomènes Spatiaux" n°16 de juin 1968, que "jamais les deux enfants ne parurent embarrassés par leurs questions. Soit ils avaient vu le détail demandé, soit ils ne l'avaient pas vu. Par exemple, François nous a dit: "Depuis le premier jour, Anne-Marie dit qu'elle a vu des béquilles sous l'objet, mais moi non, alors je ne peux rien vous dire !"
A ce propos d'ailleurs, il pense qu'elle a pris des branches des buissons de la haie pour des béquilles.
NDLR: Prenons également en considération le fait que François qui porte des lunettes puisse avoir une moins bonne vue que sa soeur.
En complément:
De bien curieux indices. (par Didier Gomez)
Il est toujours très pénible de constater que malgré les nombreux témoignages dont nous disposons, le phénomène OVNI nous reste autant inaccessible.Beaucoup d'éléments ont pourtant été mis à jour depuis quelques années pour permettre d'avancer de façon significative vers des points de convergence entre toutes ces histoires. Si on sait que le scénario est plus ou moins toujours le même dans les rencontres rapprochées notamment, il est plus difficile d'assimiler les différents mécanismes qui rentrent en ligne de compte à propos du but recherché par l'intelligence qui tire les ficelles.
On se rend compte de ce qui se passe d'un point de vue général mais on n'arrive toujours pas à comprendre véritablement comment cela fonctionne et encore moins à identifier la source originelle de ces manifestations.
Un aspect important de la recherche ufologique d'aujourd'hui est donc de chercher dans les témoignages qui ont fait l'objet d'enquêtes poussées, les signes sous-jacents d'une éventuelle preuve de l'existence de cette intelligence sous sa véritable forme. J'avoue qu'il ne s'agit pas d'une mince affaire mais si on ne peut encore dire avec certitude ce qui se cache derrière le sigle OVNI, on peut néanmoins en tirer des enseignements utiles pour l'avenir. Il est important de ne pas errer indéfiniment vers des impasses de recherches.
C'est pourquoi les cas de Cussac et de Valensole sont d'un intérêt majeur car ils ont tout particulièrement leur lot de bizarrerie énigmatique qui fait le charme de ce genre de manifestations. En adoptant un regard nouveau l'analyse de ces témoignages peut nous amener à extirper des détails très significatifs.
En y regardant de plus près que pouvons nous donc ajouter sur ces deux cas précis:
- Tout d'abord, à propos de la morphologie des êtres en présence, ils font partie du schéma humanoïde classique de l'époque. Cela ne constitue pas en soit, un élément prépondérant dans la recherche d'indices intéressants. Sauf que, cet aspect plutôt frêle, la petite taille et leur pouvoirs magiques (intégrer la sphère la tête la première pour Cussac et neutraliser le témoin pour Valensole) s'apparentent aux récits d'autrefois attribués aux fées, lutins ou autres farfadets dans les écrits du moyen âge.
Cette notion de pouvoirs surnaturels attribuées à des êtres non humains est donc fondamentale. On nous fait réfléchir sur le rôle de l'être humain dans l'univers, et indirectement On nous pose le problème de l'origine de l'homme sur Terre. Il existerait ainsi d'autres formes de réalité quotidienne habitées par des êtres différents ?
Il semble également que la morphologie d'êtres surnaturels plus petits que l'homme se perpétue au fil des siècles, comme pour affirmer d'une part que l'homme n'est pas tout puissant et d'autre part qu'il peut exister des formes de vie que l'homme ne peut voir et qui semblent dotées de réels pouvoirs qui lui font véritablement défaut.
Mais nous ne pouvons conclure à la va-vite au travers de deux cas de rencontre rapprochée tels que ceux-là sans mettre en évidence le côté burlesque du scénario qui est présenté.
- A propos de l'engin observé par Maurice Masse, il ressemble étrangement de par sa forme à un hélicoptère... et on retrouve même dans le décollage des similitudes avec celui d'un hélicoptère quittant le sol. Les pieds se sont mis à tourner comme dans le cas d'un hélicoptère à part le fait - détail ô combien important - qu'il s'agit de pieds sur lesquels semblait reposer l'engin et non d'hélices. Voilà un bel exemple de maquillage voulu par le phénomène OVNI et adapté à l'inconscient du témoin. Ce petit détail colle en effet parfaitement avec le scénario visant à laisser planer le doute sur la nature de l'apparition. Et comme, l'intelligence qui se cache derrière tout cela se sert véritablement d'archétypes puisés dans le cerveau humain, quoi de plus logique que de trouver des signes dans le récit du témoin de sa propre réalité.
Il est habitué à observer des hélicoptères dans son champ, son observation comporte inévitablement cette image certes déformée. Si on part du principe qu'il est fondamentalement très difficile pour l'être humain d'appréhender à sa juste mesure la teneur exacte de ce genre de phénomènes, il va de soi qu'une intelligence aussi complexe doit nécessairement se servir d'images concrètes qu'elle va transformer de façon à être comprise jusqu'à un certain degré par le sujet de l'expérience.
Et cet aspect un peu flou de la réalité connue du témoin à laquelle on va mélanger des résidus à priori incongrus ou loufoques fait bel et bien partie de la stratégie mise en place par l'intelligence génératrice des phénomènes de type OVNI.
Il est temps, à mon humble avis, de s'attarder sur ces points fondamentaux, avant d'essayer de comprendre le phénomène lui-même. Mieux encore, l'erreur que l'on commet sans doute, est de vouloir trop rapidement trouver une explication rationnelle alors que le phénomène se range dans le domaine irrationnel, la différence est de taille.
Il faut du temps pour digérer l'information délivrée par ces manifestations parce qu'il n'est possible de tirer des enseignements qu'à partir du moment où l'on peut voir sur une période donnée l'évolution des mentalités, du comportement humain.
Pour revenir à la forme en oeuf ou en ballon de rugby du véhicule - si tant est que cela en soit un - il est très curieux de constater qu'elle a pratiquement disparue des témoignages actuels. Au même titre que la non moins classique soucoupe volante sur trépied.
Cela implique à n'en pas douter que quelque chose s'est produit, que des modifications sont intervenues chez l'individu.
Une autre grande question: pourquoi les OVNIs changent-ils de forme en s'adaptant au contexte culturel aussi bien que temporel de l'environnement dans lequel il évolue ? C'est à mon avis parce qu'il arrive, selon des doses non mesurables au quotidien, à s'affirmer ou du moins à imposer ses exigences vis à vis du contexte social de notre humanité...
Je reste persuadé que l'observation de Maurice Masse du 1er juillet 1965 ne vaut que pour cette époque là, et qu'aujourd'hui une telle observation n'est plus possible dans la mesure où l'évolution des techniques aéronautiques modernes fait qu'un tel témoignage ne saurait être concevable.
En effet, selon moi, un tel engin spatial censé servir de moyen de locomotion à deux petits êtres de l'espace - tel que Maurice Masse l'a décrit - n'est pas envisageable d'un point de vue conceptuel de nos jours. Il apparaîtrait totalement désuet et absolument pas crédible.
Cette supposition implique ainsi que le phénomène OVNI s'adapte à merveille aux techniques modernes élaborées par l'homme en puisant dans son inconscient pour atteindre ses objectifs.
Ainsi, l'engin ressemblant à un oeuf renversé, un ballon de rugby ou un hélicoptère est réel au moment où Maurice Masse l'observe. Cependant, ces références font partie de sa propre réalité dont se sert le phénomène pour donner une image cohérente de son intrusion. Il y a donc adaptation manifeste selon le contexte, c'est indéniable, mais également tromperie déguisée...
Références bibliographiques:
- "Témoignages OVNI" Jean-Claude Bourret & Patrick Claeys, édition Atelier 786, 1981 p.46-49
- Catalogue Vallée dans "Visa pour la Magonie" Robert Laffont, 1978 p.280 et "Chroniques des apparitions extra-terrestres" J'ai Lu, 1974 p. 302
- "Lumières Dans La Nuit" n°90 p. 6
- "Phénomènes Spatiaux" (GEPA) n°16 - juin 1968 p.27-30 (rapport d'enquête de Joël Mesnard & Claude Pavy)
- "Mystérieuses Soucoupes Volantes", groupement LDLN, éditions Albatros, 1976 p.127-132
- "Hebdo" édition de Toulouse du 12 Octobre 1968
- "OVNI: Le premier dossier complet des rencontres rapprochées en France" Michel Figuet & Jean-Louis Ruchon, éditions Alain Lefeuvre, 1979 p.285-287
- "Face aux Extra-Terrestres" Charles Garreau & Raymond Lavier, éditions Mame, 1975, p.198-201
- article de presse paru dans le journal "Paris-Jour" du 2-3 Septembre 1967
- "La nouvelle vague des soucoupes volantes" Jean-Claude Bourret, éditions France Empire, 1975 p.136.
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