Depuis un an je considère avoir accumulé suffisamment
de pièces dans le dossier Chauvet pour que la charge de la
preuve soit inversée : s'il s'agit d'un objet/artefact ou
phénomène connu de l'homme, à charge désormais pour ceux qui
pensent cela de dire lequel, et d'argumenter.
Je reste donc à l'écoute des "sceptiques". Je constate
cependant à leur propos que mon préambule au chapitre V
reste plus
que jamais valable un an après sa publication :
Anecdotiquement, j'ai remarqué à cette occasion,
que tous les sceptiques sont tous immédiatement certains qu'il
ne
s'agit pas d'un "vrai" ovni ... mais tous pour des raisons
différentes et incompatibles entre elles ! Et pour chacun d'eux,
il apparait comme "évident" que son explication
(généralement imaginée très vite, et en
n'ayant qu'une connaissance
superficielle du dossier), est la seule bonne. Or par
définition toutes ces explications sont fausses, sauf au plus une (si j'ai
tort). Cela ne peut que nous amener à relativiser la
confiance que nous pouvons mettre dans nos "certitudes", nos
"premières impressions", et notre "bon sens". Seule à mon
avis une étude approfondie, méthodique et objective des
faits
du dossier, ainsi que la recherche tenace d'éléments
nouveaux et authentiques, peut permettre d'avancer utilement dans
ce genre d'affaires.
En l'occurence m'ont été successivement fournies à ce jour comme "hautement probables" les explications
suivantes :
Canular : un complice qui se déplace d'Ouest en Est emportant avec lui un ballon
suspendu à fil
Méprise : avec un objet inconnu (peut être un "objet de plage") de 3,5 à 4
mètres emporté par le vent et qui aurait voyagé
jusque là
Canular : objet tournoyant de type frisbee, éventuellement
lancé par un appareil de type ball-trap
Canular : trucage 100% photographique
Canular : maquette télécommandée en vol
circulaire maniée par un complice
Est-il besoin de préciser qu'aucune de ces explications ne tient
la route selon moi. J'ai déjà donné pas mal
d'arguments dans mes chapitres précédents. Je vais
néanmoins y revenir ici, puisque de nouvelles hypothèses
surgissent, ou renaissent.
Attention : cette page comporte de très nombreuses illustrations. Son temps de chargement pourra donc être un peu long.
Julien Arlandis
Un enquêteur motivé et perspicace
Jeune informaticien venu récemment à l'ufologie,
de tendance nettement sceptique, julien Arlandis m'a contacté
via mon site, dont l'adresse lui avait été donné
sur le forum Google Francom.ovni. De décembre 2003 à ce
jour nous avons
échangé de nombreux et longs mails sur ce cas, arguments
contre
arguments, avec conviction, mais sans agressivité ni ad hominem, chose
importante à souligner.
Julien s'est passionné et fortement impliqué sur
le cas Chauvet, avec l'aide parfois d'un
sceptique bien connu Dominique Caudron (dit "Oncle Dom"), et il a
porté le sujet sur deux listes de discussion (Francom.ovni et
Aleph).
Il m'a transmis les références d'un petit film sonore N&B des actualités Pathé de 1952,
découvert par Dominique Caudron, tourné très
probablement lors de la reconstitution organisée une semaine
après l'observation par La Montagne, et que j'avais
mentionné aussitôt sur mon site en juin 2004. On y voit
André
Frégnale montrant la trajectoire de l'objet dans le ciel,
commentant ses photos, et lachant un ballon sonde témoin. Le
commentaire audio précise que "les 4 clichés
réalisés ont été soumis à des
experts qui en ont reconnus l'authenticité". Sans doute
s'agit-il des experts du Ministère de l'air que mentionnait La
Montagne (Cf. chapitre IV). J'ai fait plusieurs démarches
auprès du Ministère de la Défense pour retrouver
ses archives, hélas sans succès à ce jour.
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En se basant sur le paysage typique entraperçu sur ce film
(voir photo N°5 ci-dessus), et après être allé
sur place, Julien a même
retrouvé le lieu exact de l'observation, qu'il pense
situé à environ 1
km à l'est du lac Chauvet, au sommet d'une colline (le point
rouge à droite du lac Chauvet sur la carte ci-dessous).
Un grand merci donc à Julien Arlandis pour tout cela. Pour le
reste, Julien prend des points de vue assez divergents des miens.
Réfutation des calculs de Guérin
Julien
Arlandis (avec l'aide appuyée mais discrète de Dominique
Caudron) conteste tout d'abord les calculs de Guérin père
et fils, qui démontrent que les 4 photos sont compatibles avec
les déclarations du témoin (trajectoire rectiligne
uniforme, temps de parcours). Il s'en est notamment longuement
ouvert sur la liste Aleph (www.liste-aleph.org).
Comme on peut le voir sur cette page : http://juliendusud.free.fr/trigo.htm,
il prétend que, s'il existe bien des valeurs des
paramètres pour lesquelles l'"anomalie du nuage" disparait, ces
valeurs "corrigées" par laurent Guérin aboutiraient
à des coordonnées différentes de près de
6° entre les deux jeux d'équations. Autrement dit que ces
valeurs ne vérifieraient plus alors le modèle
géométrique de trajectoire postulé par
Guérin (trajectoire rectiligne uniforme).
Pour Julien, ce qu'il faut remettre en cause alors ce n'est pas le
modèle de Guérin, mais le témoignage de
Frégnale.
Malgré plusieurs échanges entre nous, je ne suis pas
parvenu à le convaincre qu'il n'y a pas d'anomalie dans les calculs de Laurent Guérin. L'explication en est
pourtant donnée à la fin du chapitre VI . Reprécisons là néanmoins brièvement ici :
a) Il est normal que les deux façons de calculer conduisent
à des valeurs différentes, c'est lié au fait que
les formules sont dépendantes entre elles et que les valeurs r,
gamma et omega ne peuvent être mesurées
indépendantes. Comme l'incertitude des mesures est forte, la
mesure de deux valeurs entraîne le calcul la troisième. Si
nous disposions de photos où la mesure de r, gamma et omega soit
indiscutable et très précise, et si les deux formules
conduisaient à des valeurs différentes, alors là
oui, cela voudrait dire que le modèle n'est pas
vérifié rigoureusement.
Hélas, contrairement aux grand axes et petits axes
(aisément mesurables), gamma-i n'est pas une valeur
intangible donnée une fois pour toutes par la mesure. Elle est
entâchée d'une grosse incertitude de mesure. Il faut s'en
approcher par approximations successives. C'est justement là
l'un des points clés : La
différence de beta en fonction de (2) ou (3) ne met pas en
défaut le modèle, il met en défaut le choix d'un
triplet de valeurs de mesure de r, gamma et omega dans leur intervalle
d'incertitude, car ces valeurs sont liées et non
indépendantes.
b) D'autre part le problème est surdéterminé : on a 6
équations reliant les variables a, r, alpha, beta, gamma, omega,
OMEGA, soit 7 variables : on ne peut leur faire prendre n'importe
quelle valeur. C'est pour cela que dans le formulaire,
on recalcule gamma et omega et qu'on trouve des valeurs
différentes (en fait sin(gamma)/sin(gamma-omega) reste constant)
entre les valeurs initiales et celles recalculées).
c) Julien a également commis deux erreurs de calcul :
Dans son formulaire, il calcule beta à l'aide de gamma
(initial) et alpha (précedemment calculé), alors qu'il
faut calculer beta à partir de alpha et alpha-0, ce dernier
étant calculé auparavant de sorte que khi fasse la valeur
désirée. Puis gamma est recalculé avec alpha et
beta.
il a pris alpha-0 = 47.17° (la valeur dans l'article original), au lieu de celle donnée par le formulaire.
C'est donc tout à fait normal d'arriver à des valeurs
différentes, puisqu'on opère pas les même choix
d'enchaînement de formules dans la
surdétermination.
De plus le modèle initial retenu par Pierre Guérin
était simpliste : trajectoire rectiligne uniforme, objet stable.
Mais de nombreuses variantes sont possibles à imaginer qui, sans
entrer en conflit avec le témoignage, modifieraient
substantiellement les calculs ... et les compliqueraient. Par exemple
si la trajectoire était montante ou descendante de 2 ou 3
degrés ou même alternativement montante et descendante de
ces angles, ou si la normale à l'objet n'était pas
perpendiculaire à la trajectoire mais à 86° (donc une
inclinaison plus complexe que le simple grand omega), ou encore
n'importe quelle légère variation par rapport à
notre trajectoire idéale, il est évident que le
témoin ne s'en serait pas rendu compte, toutes les formules sont
à revoir et permettent des variations de forme suffisamment
souples tant en angles qu'en dimensions pour faire caler l'image
théorique sur la photo.
Julien persiste enfin à réclamer un scan de haute
qualité des originaux (que je n'ai pas), afin dit-il d'affiner
les mesures, et lever les incertitudes notamment sur le calcul de
χ. Alors que c'est inutile, les scans actuels sont de
résolution suffisantes pour cela, et la marge d'incertitude sur
χ est très faible. La distorsion géométrique a
elle aussi bien été prise en compte dans les calculs
(corrections minimes).
La recherche opiniatre d'une explication "normale"
Julien
Arlandis a d'autre part émis successivement différentes
hypothèses censées expliquer ce cas, à chaque fois
en y croyant très fort, et en les trouvant "évidentes"
(avant de passer à une autre) :
méprise avec un ballon publicitaire échappé de la caravane du tour de France cycliste : abandonnée
méprise avec un objet inconnu mais banal
emporté par le vent (théorie de Dominique Caudron) :
abandonnée
canular : un complice maniant une maquette discoïdale à hélice et moteur thermique en vol circulaire
canular (février 2005) : un complice qui se
déplace d'Ouest en Est en tirant un ballon à hélium en forme de soucoupe
Revenons donc plus en détail sur les deux dernières, toujours "en lice" selon lui.
L'explication par la "maquette volante"
Julien
a retrouvé la trace d'un certain Weinstein, qui acquit une
courte notoriété en 1952 en construisant et en faisant
voler une maquette de soucoupe volante à hélice
appelée "la chose", propulsée par un petit moteur
thermique d'à peine 5 cc. Ce Weinstein était même un voisin de Frégnale,
puisqu'il habitait Vichy. Il a donc probablement construit cette
"chose" juste après l'observation médiatisée de
Frégnale pour concilier sa passion du modélisme avec
l'actualité exotique du moment. En
témoigne cette page du magazine RADAR du 10 août 1952
(dont j'ai acheté un exemplaire en bon état), soit moins
d'un mois après l'observation du lac Chauvet (cliquer pour
agrandir). A noter que les superstructures (axe de l'hélice /
moteur) sont nettement visibles et reconnaissables sous l'engin.
la "Chose" du jeune Weinstein
Magazine RADAR du 10/08/1952
(cliquer pour agrandir)
Cette même année 1952 les modèles en forme de
soucoupe semblaient être à la mode. Julien Arlandis a en effet trouvé
un petit film extrait des actualités Pathé-Gaumont de septembre 52, et montrant une
autre soucoupe, celle d'un certain Agostini. Elle est visiblement en
mode "vol circulaire" (le plus courant à l'époque), et le commentaire
audio d'époque précise qu'elle vole à 150 km/h (ce chiffre a une importance pour la suite).
A noter que, si la dérive arrière (inutile en vol
circulaire) et l'axe hélice / moteur (intégré dans
l'aile) ne sont pas visibles, en
revanche l'énorme train d'atterrissage l'est ! Et c'est normal :
lorsqu'on a passé autant d'heures de travail méticuleux
à monter un tel engin, on n'a pas envie de risquer de le casser
bêtement à la fin de son vol (une arrivée en
douceur sur une longue distance et une pente faible n'est
évidemment pas possible en vol circulaire).
La vidéo (format mpeg2, sonore)
Attention : 3 MO à télécharger ! ADSL recommandé)
Ce type de
"récréation" existe encore. Des
aéromodélistes s'amusent encore de nos jours
à faire voler "pour le fun" des tas d'objets improbables : fers
à repasser (en balsa !), baignoires, sorcières sur leur
balai, et ... soucoupes volantes ! A noter toutefois que, comme pour la
soucoupe Weinstein, l'axe moteur - hélice est toujours visible
sous l'engin, voire même parfois la dérive arrière.
Réfutation :
Mais en réalité, aussi séduisante et instructive
que soit cette hypothèse, elle n'est pas plausible dans le cas
de l'ovni de Chauvet.
Tout d'abord il est fort peu probable que la maquette ait pu être
radio-commandée. Cette technique n'est arrivée en France
qu'à la fin des années 50, et encore, avec des
performances fort limitées (contrôles tout ou rien) et
à un prix prohibitif.
Au début des années 50, les seules techniques à la
portée d'un amateur, même éclairé,
étaient le vol libre et le vol circulaire.
Le vol libre (avec ou sans moteur) est lui aussi exclu. Une fois en
vol, à cette altitude et avec le vent qui soufflait alors,
Frégnale risquait de casser son précieux modèle,
voire de le perdre en le voyant s'éloigner au loin. Impossible
donc de faire plusieurs essais, et gros risque que quelqu'un ne
découvre sa soucoupe quelques kms plus loin.
Reste donc le vol circulaire, technique la plus populaire en terme de
vol motorisé à l'époque. Avec le vol circulaire on
commence à intervenir sur le vol du modèle: le
modéliste est relié à l'avion par deux
câbles qui, actionnés par une poignée, commandent
la gouverne de profondeur, et agissent ainsi sur l'altitude du vol. Le
vol circulaire est une invention française
dévoilée au grand public par les militaires de l'US NAVY
qui avaient trouvé cette méthode fort pratique pour faire
évoluer des modèles sur le pont des porte-avions.
On peut alors soulever plusieurs objections rédhibitoires à cette explication de la maquette volante :
reliée à l'opérateur au sol par des
câbles, elle aurait été fortement inclinée
sur les photos (angle d'au moins 45°), alors qu'elle vole visiblement presque à plat (angle < 10°).
elle
aurait très probablement possédé soit un train
d'atterrissage proéminant (pour la récupérer en
bon état), soit un axe moteur-hélice bien visible du
dessous, soit les deux.
Selon
un ouvrage des années 50 de Lucien LEYRAUD (Professeur au Collège
Moderne d'Issoudun), les
modèles autopropulsés les plus simples, avec un moteur
à caoutchouc, frolaient les 50 km/h. Les appareils de vol
circulaire les plus petits (moteur < 5 cc) atteignaient
déjà 192 km/h en pointe ! Le modèle d'Agostini
(Cf. ci-dessus) atteignait 150 km/h. Une maquette autopropulsée
aurait donc été très floue sur les photos 3 et 4,
car beaucoup trop rapide. En effet, comme je l'ai
démontré au chapitre V,
la vitesse maximum que devait avoir l'objet (pour ne pas être
flou) est de 18,4 km/h à peine à 60 mètres. Pour
que l'appareil puisse voler à 55 km/h (ce qui me parait un
minimum), il faudrait qu'il se trouve à 180 mètres !
Imaginez la longueur des cables ! Et ce n'est pas tout, cela implique
un objet de plus de 3 mètres de diamètre ! Sacré
maquette, et sacré Frégnale ...
le maniement de cet engin par un complice aurait
été ... épique ! Car il aurait fallu maitriser un
engin tournoyant à toute vitesse au bout d'un cable de plusieurs
dizaines de mètres, en lui conférant une assiette stable.
Ce complice devant bien entendu se déplacer à 4 endroits
différents
la prise des 4 clichés également aurait
été hasardeuse. Il aurait fallu que Frégnale
appuie "pile-poil" au bon moment, pour capturer l'image de l'engin (en
vol circulaire rappelons le) donnant l'illusion d'une trajectoire
rectiligne ouest-est, soleil dans le dos. Et le tout quatre fois
d'affilée, sans aucun ratage ni seconde chance !
L'explication par le ballon hélium
Quel type de ballon ?
Un ballon libre emporté par le vent aurait pris une position
quelconque dans l'espace, il est donc fort peu probable que la
tâche sombre sous le ballon ait pu par miracle garder en
permanence la même orientation.
De plus, en cas de canular, un ballon libre risquait d'être
emporté au loin avant d'avoir pu prendre les bonnes photos, puis
d'être découvert par un tiers (et voir ainsi le canular
éventé). De plus un ballon libre, sauf cas très
particulier, à tendance à monter indéfiniment.
Ce n'était donc pas un ballon libre
Ce n'était pas non plus un ballon motorisé. Les
radio-commandes étaient plus que rares à l'époque,
hors de prix pour un amateur et de portée limitée (100
m). De plus on ne voit aucun aileron ni gouverne pour le manoeuvrer.
La seule explication restante est donc un canular à base de
ballon captif à hélium, en forme de
"soucoupe", au bout d'un long filin manoeuvré par un complice,
et comportant sur son dessous une tâche sombre excentrée.
C'est la thèse actuellement défendue par Julien Arlandis.
Réfutation : Des
arguments généraux, que j'ai déjà
donné au chapitre V, vont globalement contre la thèse du
"canular avec complice" : mobile psychologique douteux, pas d'aveux en
30 ans, pas de gain financier, pas d'autres canulars avant ou
après, pourquoi l'indispensable complice n'a t'il jamais
parlé ?
L'aspect général de la "soucoupe" est étonnant et
improbable. Pourquoi pas une forme plus archétypale de soucoupe
de l'époque (argument d'ailleurs repris par Dominique Caudron),
avec coupole, hublots, trains d'aterrissage, dessous bien bombé
ou détaillé, etc. ? Et puis surtout, pourquoi cette
tâche sombre excentrée sur le dessous, totalement atypique
en ufologie, et inutile pour un canular ?!
La fabrication d'un tel ballon, en total secret, jamais
retrouvé, et pour un usage unique, parait un exploit inoui et
là encore fort improbable pour l'époque. Qui plus est
pour un simple canular, et non pour une activité plus
sérieuse (scientifique par exemple). Comme le fait remarquer
fort justement Dominique Caudron l'usage à l'époque
était d'utiliser soit un objet en forme de soucoupe lancé
en l'air, soit suspendu à un fil. Plus simple et plus efficace.
L'hélium était rare et cher en 1952 pour un simple
particulier. On ne trouvait pas de l'hélium pour quelques euros
à chaque coin de rue, chez un fleuristes ou un distributeur de
gaz comme aujourd'hui. Il était réservé à
un usage scientifique (refroidissement, ballons météo) ou
technologique de pointe (les premières plongées avec un
mélange oxygène-hélium).
Idem pour l'enveloppe du ballon. A l'époque point de mylar ou de matières
synthétiques légères, résistantes et pas
chères comme aujourd'hui. Les enveloppes des ballons
étaient en coton, latex ou caoutchouc vulcanisé, lourd et
sujet aux fuites, surtout avec un gaz très léger comme
l'hélium. Bien qu'inventé en 1938, le nylon (polyamide) fut surtout
utilisé pour les bas, cordages, pneus, etc. Les enveloppes de
ballon restèrent en d'autres matériaux, dont le
caoutchouc, tard après la seconde guerre mondiale. Le mylar (un
plyester) n'a été inventé qu'en 1952. Le
Polyéthylène date aussi du début des années
cinquante en angleterre. Polyuréthannes et PVC datent de 1940,
mais là encore n'étaient pas connus du grand public, ni
des aéromodélistes.
Sans compter qu'il a bien sûr fallu transporter l'encombrant matériel (soucoupe / ballon,
bouteilles d'hélium, filins) jusque sur la colline, le
déballer, gonfler le ballon, faire des essais, et le tout sans se faire voir ni attirer l'attention.
Toutes ces raisons font sans doute que l'on ne rapporte - à ma connaissance - aucun canular
à base de "ballon à hélium" dans les années
50. Même encore aujourd'hui, avec l'incroyable progrès
technologique et baisse des prix survenus depuis 50 ans, de tels
ballons - pouvant faire illusion en extérieur et avec du vent -
sont rares. La plupart ne peuvent voler qu'en intérieur et sur
de faibles distances (< 100 mètres) :
La forme du ballon supposé pose également
problème. Comme on peut le voir sur les photos ci-dessus, tous
les ballons de
type "soucoupe" ont une forme caractéristique, du au
procédé de fabrication de l'enveloppe. Cette forme est
soit en forme de quasi-sphère, soit en forme de "lentille"
biconvexe plus ou moins aplatie, avec un bord bien marqué.
En tous cas rien de ressemblant avec l'ovni de Chauvet.
En fouillant sur le net, j'ai trouvé sur le site du CNEGU
cette
photo (ci-dessous) d'un ballon ayant une forme plus traditionnelle de
soucoupe.
Comme on le constatera, si la forme n'est pas biconvexe, elle est
encore très différente de celle de l'ovni du lac Chauvet,
notamment sur son pourtour. Notez en effet le rebord bien arrondi,
parfaitement explicable par la pression du gaz à
l'intérieur. Et comparez maintenant avec la forme de la bordure
de l'ovni photographié par M. Frégnale, sur la photo en
bas et à droite. Il s'agit d'un agrandissement de la photo 3 traitée par Photoshop pour mieux faire ressortir les contrastes. Merci au pseudo "herbe de provence" sur le forum des sceptiques du Québec.
ballon UFO (CNEGU)
zoom sur la photo de gauche
agrandissement de la photo 3 du lac Chauvet
(traitée informatiquement)
L'OVNI de chauvet ayant visiblement un fond plat (ou
légèrement concave), il aurait donc fallu bâtir une
armature discoïdale rigide (mais pas trop lourde) et tendre par
dessus une toile. Mais de ce fait, l'ovni ayant une forme
semi-lenticulaire très aplatie, le volume de gaz aurait-il
était suffisant pour faire léviter l'ensemble ? Un disque
rigide de 1 m (au minimum), voire 4 mètres de diamètre,
ça pèse !
Enfin, dernier argument : le filin par lequel le complice tiendrait et
manoeuvrerait le ballon. Il faudrait un câble d'une bonne
longueur (60 à 200 mètres selon les hypothèses
minimales), et assez solide tout en étant très fin pour
rester invisible sur les photos. Mais il faudrait en outre qu'il soit
attaché au centre de l'objet et non sur sa bordure, car sinon
l'engin semblerait pencher bizarrement.
N'en jetez plus la coupe est pleine.
Dominique Caudron ("Oncle Dom")
Ultra sceptique, ancien
croyant lui aussi désormais "repenti" (les pires :-), Dominique Caudron a "traité"
à sa manière (c'est à dire avec condescendance) du cas Chauvet sur le forum de discussion
Francom.ovni de Google, sans bien entendu m'avoir jamais contacté pour en
discuter ou me poser des questions (pourtant mon adresse mail est
facilement accessible sur ce site). L'ayant appris indirectement par
Julien Arlandis, je me suis inscrit
brièvement sur ce forum. J'y ai découvert ce fil de discussion sur Chauvet (initié par Julien Arlandis le 4
juin 2004).
On y verra entre autres que M. Caudron raille et déplore ma propension
à investiguer inutilement des explications improbables (le ballon
échappé du tour de France, le trucage photo, ...). Il y voit là une
brillante preuve de ma croyance ufomane, faisant semblant de chercher
la vérité, mais en faisant bien attention de ne pas regarder là où je
pourrais trouver une explication banale qui mettrait en l'air mes idées
pré-conçues.
Cette envolée quasi-lyrique est assez risible lorsqu'on sait que toutes
ces pistes que j'ai exploré m'ont été proposé par ses "confrères"
sceptiques, qui tous défendaient chacun la leur, avec une certitude et
une passion au moins égale que celle de M. Caudron. La place qu'elles
occupent sur mon site est donc proportionnelle à l'importance que leur
donne, collectivement, le camp des sceptiques. Comme on dit dans ces
cas là, M. Caudron s'est tiré une belle balle dans le pied ...
Bref, une fois mis de coté ces digressions anti-ufomanes, on y
découvre que la thèse de M. Caudron est celle d'une
méprise avec un objet "inconnu" d'environ 3 à 4
mètres, léger, emporté par le vent, et que M.
Frégnale aurait photographié en toute bonne foi.
Lequel ? Mystère et
boule de gomme. M. Caudron remplace un inconnu (le "vrai" ovni), par un autre. C'est un argument ad ignorantiam par excellence.
Pressé par Julien Arlandis, Oncle Dom se
risquera à suggérer des "objets de
plage", explication pour le coup totalement grotesque, et que j'ai
déjà réfutée précédemment à la fin du
chapitre V.
Néanmoins, et pour ne pas terminer sur une note trop
négative, je préfère retenir cet extrait des
interventions de M. Caudron sur le forum Google : francom.ovni à propos
de Chauvet :
A l'époque les faux, c'était :
- l'objet lancé en l'air (assiette, enjoliveur, ou autre). Ici ça ne marche pas.
- l'objet suspendu à un fil. Marche pas non plus ici.
- l'objet plus léger que l'air, et donc emporté
par le vent (mais on peut l'attacher à un fil comme un cerf
volant)
Ici ça aurait pu être ça, à
condition de fabriquer un disque gonflable de près de 4 m, et
qu'un aide le largue plusieurs kilomètres plus à l'ouest,
du coté de Picherande, avec les risques de ratage que cela
implique. D'autant que dans ce cas, Mr Frégnale aurait
fabriqué une belle soucoupe à coupole comme on en
montrait dans les magazine, et pas un truc bizarre, avec une partie
sombre, excentrée, sur le dessous. Et il aurait eu du mal
à transporter sa soucoupe de 4 m sur les lieux du lancement.
Memes arguments pour une mystification. Un mystificateur
aurait fabriqué un objet de forme archétypique, et
l'aurais lancé en direction d'une grande ville. Du Puy de Dome
vers Clermont Ferrand, par exemple. Alors que trouver un photographe au
lac Chauvet, en plein bled, relèved'un fameux coup de chance.
Conclusion : Si les paramètres de l'observation
correspondent assez bien avec un objet volant au vent, il ne semble pas
que cet objet ait été fabriqué spécialement
pour être photographié du lac Chauvet.
Je ne saurais mieux dire. Dominique Caudron a bon tout le long. Avec du
simple bon sens il élimine à juste titre toutes les types
de canulars possibles (à part le trucage photo total). Restent
donc : la méprise, et le "vrai" ovni. Hélas,
arrivé si près du but, en ayant fait le plus dur,
Dominique Caudron "cale". Il reste scotché sur la thèse
de la "méprise avec un objet inconnu".
Autres points de vue "sceptiques"
Eric Maillot : frisbee or not frisbee ...
Eric Maillot (sceptique /
zététicien notoire et actif) s'est lui aussi
exprimé sur le cas Chauvet, sur la liste de discussion Aleph
(www.liste-aleph.org), dont les archives sont disponibles en ligne :
Il me semble que la thèse freesbee (ou tout autre objet
discoidal, type assiette plastique, lancé à la main) et
du disque de ball trapp (lanceur manuel portatif existant à
cette époque!) sont toujours en course (malgré les
contre-arguments, peu solides, d'Alain Delmon qui est bien
pressé d'exclure bien des explications).
Non point pressé. J'ai même passé des mois, et pris
plusieurs pages de mon site pour les étudier puis les
réfuter. Les raisons en sont nombreuses,
simples et de bon sens pour la plupart. Je ne les re-citerai pas ici (se
référer au chapitre V), à part une seule : la
tache sombre et allongée sous le disque.
Pour que la
thèse du disque en rotation rapide (frisbee, plateau de ball
trap) soit vraie il faut en effet absolument que cette tache soit une ombre, ce
qui est impossible d'un point de vue géométrique. Même julien Arlandis l'a compris et le lui a
dit. Mais M. Maillot est têtu ...
J'ai déjà expliqué pourquoi cette ombre ne
correspondrait pas. En voici l'illustration avec deux frisbee
"historiques" : le légendaire moule à tartes en aluminium
de Mr Frisbie, et le fameux Pluto Platter (un modèle des
années 51). Chacun pourra vérifier par lui même la
forme en "croissant de lune" de l'ombre portée (source : http://inventors.about.com/library/weekly/aa980218.htm) :
Anecdote : selon cette référence autorisée,
c'est l'apparition de soucoupes volantes dans les années 50 qui
a déteint sur la forme des frisbee et non l'inverse ...
Patrice Seray : wait and see ...
J'ai discuté avec Patrice Seray (du CNEGU) sur Chauvet dès 2003. Il
ne semblait pas d'accord avec mon sentiment sur ce cas et m'avait
assuré entamer sa propre enquete, car "il avait sa petite
idée". Connaissant l'orientation de la quasi-totalité des enquêtes
du CNEGU (OVNI = méprises, canulars, Hibous Grand Duc
(Kelly-Hopkinsville)), je m'attendais à tout : un nuage
d'insecte ou un mirage de Saturne :-). J'ai publié mes premiers
chapitres : pas de réaction de P. Seray. Je l'ai relancé
: "je cherche encore, je ne peux encore rien dire" m'a t'il
répondu. Depuis, j'en suis à 8 chapitres publié,
... et toujours rien coté CNEGU ou Patrice Seray (pourtant
toujours actif, il vient de publier un article se gaussant d'un ou deux
cas de la vague de 1954).
Les sceptiques du Québec : frisbee, "éclairage indirect" et vitesse du vent ...
J'ai amené plusieurs fois le cas du lac Chauvet sur le forum des
sceptiques du Québec, où je vais
régulièrement. Lors de nos derniers nos derniers échanges
les sceptiques du Québec interessés (deux
essentiellement, merci à Denis et Jean-François) ont
précisé leur position sur ce cas, et ont "mis la loupe"
sur certains points, comme la vitesse du vent.
Quelle était la vitesse du vent ce jour là sur le lieu d'observation vers 18h30 ?
Pierre Guérin parle de 60 km/h, ce qui fait déjà un bon vent, mais sans donner sa source.
Selon les archives de la Météorologie Nationale que j'ai acquises, la
vitesse du vent ce jour là (18 juillet 52) dans les deux stations de
mesure les plus proches de Chauvet était : "modérée" à Besse à 7h solaires(1050 m), et "faible" à Picherande à 8h légales (1123 m).
Evidemment cela ne correspond ni au lieu exact, ni à l'heure de
l'observation (10 heures plus tard).Essayons néanmoins de
quantifier ces vitesses un peu subjectives en l'état.
A force 2, les petites
feuilles s'agitent, la girouette commence à bouger, c'est une "légère brise", de 6 à 11 km/h
A force 3, les drapeaux se déploient, c'est une "petite brise", de 12
à 19 km/h
A force 4, la poussière et les feuilles de
papier sont soulevées, c'est une "jolie brise", de 20 à 28 km/h
A force 5, les arbustes en feuilles se balancent et de petites rides
se forment à la surface de l'eau sur les lacs et les étangs, c'est une
"bonne brise", de 29 à 38 km / h
A force 6, les
grosses branches des arbres sont agitées, les parapluies se retournent, c'est un "vent frais", de 39 à 49 km/h
A force 7, les arbres sont courbés, la marche est
pénible, c'est un "grand frais", de 50 à 61 km /
h.
Donc si l'on en croit ces sources, le vent dans les environs de Chauvet
était de moins de 30 km/h au petit matin du 18/07/52. Le vent
a-t-il augmenté en fin de journée pour atteindre 60 km/h,
ou bien Pierre Guérin s'est-il trompé ? Il sera difficile
de vérifier la source de Pierre Guérin, mais en fait peu
importe. Le vent était "faible à modéré" ce
jour là près du lac Chauvet, suffisant pour expliquer que
les feuilles des arbres aient légèrement bougé sur
les photos 1 et 2. Mais pas au point de remettre en question les
calculs de Laurent Guérin qui se base sur la position de 5
feuilles remarquables pour estimer l'angle χ entre les deux azimuts β1 et β2 .
La tâche sombre sous l'objet
Comme on l'a vu précédemment, cette tâche
allongée et fixe est un argument rédhibitoire à la
thèse du frisbee. L'ayant compris, Denis (l'un des sceptiques du
Québec) a cru avoir trouvé "LA" solution :
Depuis que j'ai trouvé l'idée d'un fond circulaire foncé (avec
"variation d'intensité de la réflexion d'un éclairage indirect" sur la
partie "couronne"), l'hypothèse "assiette~frisbee" (possiblement lancé
par un autre) a beaucoup remonté dans mon palmarès.
L'idée d'un disque sombre sous le frisbee (supposé) et au
centre est astucieuse. Elle permettrait d'expliquer une partie de la
tâche sombre allongée visible sous l'objet. Tout au moins
la partie située à l'extrémité en bas en
gauche. Mais elle n'explique nullement le reste, notamment la partie
qui rejoint le bord extérieur du disque. Là, notre
sceptique Québécois est de nouveau obligé de se
rabattre sur l'explication par une "ombre", explication qui ne tient
pas la route comme je l'ai déjà démontré.
La thèse du prototype secret
Certains sceptiques, mais aussi ufologues plutôt "pro-ovnis" m'on
soutenu que l'objet du lac Chauvet aurait pu être un réel
engin volant révolutionnaire.
Il y a en effet un fantasme, un mythe tenace, qui prétend que
dès les années cinquante, des engins militaires secrets
de forme discoidale (inspirée des soucoupes volantes) et
capables de performances incroyables, sans hélice ni gouvernes
apparentes, auraient été construits en secret. Un autre
mythe connexe est que ces engins utiliseraient le principe du frisbee,
en ayant tout ou partie de leur superstructure en rotation rapide afin
de les stabiliser (effet gyroscopique) voire de les sustenter.
Tout ceci est faux. Un engin discoidal en forme de soucoupe volante est
atroce du point de vue aérodynamique, ça volerait comme
un fer à repasser. Aucun engin professionnel, militaire ou civil de ce type n'a jamais volé.
La seule tentative américaine, le fameux projet
Siverbug/Avrocar (voir photo ci-dessous), a été un fiasco lamentable et un
énorme gachis d'argent public. Pour en savoir plus consulter cette page,
sur l'excellent site "les ovnis vus de près" de Patrick Gross,
et judicieusement intitulée "Stupidités ufologiques". De même, si elles flattent notre ego national, toutes les tentatives
de René Couzinet avec sa célèbre et spectaculaire
"soucoupe" ont également été des échecs.
Ses projets n'ont jamais dépassé le stade de la
spéculation et de la maquette statique (voir ci-dessous, notez
le petit réacteur bien visible sous le ventre). Source :
http://aerostories.free.fr/constructeurs/couzinet/index.html.
Maquette de l'Avrocar
(n'a jamais volé)
Maquette de la "soucoupe Couzinet" RC360
(n'a jamais volé)
Julien Arlandis, encore lui, a alors suggéré une
soucoupe-hélico, avec des hélices/rotors horizontales, et
carénées pour ne pas être visibles. Voici par
exemple le modèle radio-commandé de Paul Moller
(ci-dessous). M. Paul Moller est surtout connu pour son obsession
depuis 40 ans de construire une "voiture volante". Il serait d'ailleurs
près de réussir. La "soucoupe" ci-dessous n'est sans
doute qu'un raté de parcours, ou bien une petite
récréation qu'il s'est accordé.
Quoi qu'il en soit l'ovni de Chauvet ne
peut être ce genre d'engin : André Frégnale aurait
à ce compte un véritable génie méconnu en
avance de 50 ans sur son temps. De plus pour fonctionner un tel engin a
besoin de rejeter l'air sous ses rotors, or là on ne voit rien.
Enfin il y a encore et toujours cette mystérieuse tâche
sombre qui ne colle pas.
Pour la Science n°261 juillet 1999 : Le vol du frisbee
(L. Bloomfield) Une page, quelques explications et des schémas
Science et Vie Junior n°119 août 1999
Je tourne donc je vole (P. Grumberg) Le vol du frisbee et du boomerang en détails
Aérodynamique et performances du frisbee :
http://www.disc-wing.com/AIAA-2002-3150.pdf
http://www.disc-wing.com/CEAS_AARC_2002.pdf
http://www.science-house.org/student/bw/sports/sports01/frisbee/
Histoire du frisbee :
http://inventors.about.com/library/weekly/aa980218.htm
http://inventors.about.com/gi/dynamic/offsite.htm?site=http://www.sas.it.mtu.edu/%7Edkwalika/frisbee/prohistory.html
Ballons : http://www.otherlandtoys.co.uk/product646/product_info.html?name=U.F.O.%20Flying%20Saucer&osCsid=afaf1dae7aceb962378114905272e130&first_non=true
http://www.cdli.ca/CITE/airships.htm
http://www.udppc.asso.fr/qr/qrphysique/qp0160.pdf (physique du ballon)
Histoire de quelques aéroclubs locaux :
http://www.aeroclub-versailles.com/histoire.htm
http://www.gvmp.ch/themes/adj/adj2.htm#15
Histoire des dirigeables & ballons :
http://perso.wanadoo.fr/blimp/histoire.htm
http://www.chez.com/tourdumondeballon/A.htm
http://www.momes.net/dictionnaire/m/montgolfiere/montgolfiere.html#historique
Quelques passionnés de ballons motorisés :
http://papalima.free.fr/motoballon/menu/menu.htm
http://papalima.free.fr/motoballon/siteamateur/siteamateur.htm
Matière des enveloppes :
http://www.transpolair.com/sciences/ballons_fusees/techniques_sondage.htm
http://www.sandretto.it/museonew/france/fplasti.htm
http://www.lagruyere.ch/archives/2003/03.01.21/gruyere.htm