Voici tout d'abord quelques scans tirés des copies originales de seconde génération prêtées par Laurent Guérin. Malgré la compression jpeg, elles sont quand même de bien meilleure qualité que les images que j'avais publiées jusqu'à lors sur mon site (voir chapitre I), et qui étaient tirées du livre de Pierre Guérin. L'agrandissement de l'objet sur la photo 3 en particulier est je trouve assez impressionnant. Il est effectivement très net, comme "découpé au couteau" (dixit Pierre Guérin), et la bande sombre est bien visible.
Cliquez sur les photos pour les voir en plein écran.
Photo intégrale
Commentaire
Zoom sur l'objet
Photo N°1. Notez les bords apparents du film et les perforations. Notez aussi à gauche un petit bout de la photo suivante (N°2).
Photo N°2. Notez les bords apparents du film et les perforations.
Photo N°3. A côté deux tirages de l'agrandissement de l'objet, l'un "clair" et l'autre "foncé"
Photo N°4. A côté deux tirages de l'agrandissement de l'objet, l'un "clair" et l'autre "foncé"
Introduction
Le trucage photographique est aussi vieux que l'invention de la photographie, et l'ufologie n'y a pas échappé. La plupart des techniques de trucage étaient déjà au point dès les années 20/30, et il a fallu attendre l'explosion de la micro-informatique, et des logiciels grand public (tel Photoshop) dans les années 90 pour franchir une nouvelle étape qualitative : celle du numérique. Truquer une photo est possible, même souvent pour un simple amateur averti. Les sceptiques en concluent donc, à tort, qu'on ne peut accorder aucune valeur (ni preuve, ni indice) à quelque photo d'ovni que ce soit. Les "croyants" ont eux le défaut inverse, celui de s'enthousiasmer instantanément et sans aucun esprit critique pour le premier cliché flou venu, et à persister dans leur croyance même lorsque des experts l'ont estimé plus que douteux. Truquer une photo est possible donc, mais pas toujours facile. Le "crime parfait" est plus rare qu'on ne le dit, il y a toujours un détail qui cloche, une anomalie oubliée par le photographe et qui permet de deviner la fraude. Et en 1952, avant l'ère du tout-numérique c'était encore bien plus difficile : pas d'assistance informatique avec de puissants logiciels permettant de retoucher au pixel près chaque parcelle du cliché, pas de possibilité de réessayer des centaines de fois jusqu'à obtention du résultat parfait.
Il y a deux grandes manières de détecter un trucage photographique :
détecter une incohérence, une anomalie intrinsèque à l'image, et ceci indépendamment de la technique de prise de vue utilisée.
détecter une trace du type de trucage utilisé, une imperfection, un résidu quelconque. Par exemple une nette sous-exposition de la "soucoupe" trahit généralement une technique de "double-exposition".
Dans les chapitres précédents du dossier Chauvet (notamment II et V) j'ai utilisé la première méthode, et je pense avoir démontré qu'il n'existe aucune faille, aucune erreur patente dans ces photos, aucune incohérence avec le témoignage d' André Frégnale. En particulier les positions de l'objet sont compatibles avec la trajectoire estimée par le témoin. Et pourtant cette série est exceptionnellement "riche" en informations (4 photos consécutives, d'excellente qualité, sur un film et avec un appareil au "top" de l'époque, prises par un professionnel, avec divers éléments de paysage visibles.
Dans ce chapitre je vais démontrer de même qu'on ne détecte aucune trace d'aucun des trucages connus sur cette série de photos. Mais mieux encore, je vais démontrer pourquoi il n'y avait aucun moyen de les truquer.
L'insertion des 4 photos au sein d'un film anodin
Certains sceptiques ont cru pouvoir accorder plus de chances au canular, en imaginant que les 4 photos auraient été faites à bien plus que 8 secondes d'intervalle. M. Frégnale aurait fait plusieurs essais, attendu d'avoir les conditions idéales, puis aurait déclenché chaque photo au moment opportun. A la limite plusieurs jours pourraient séparer chaque cliché Or il est avéré que sur le négatif original, ces 4 photos étaient précédées et suivies de photos anodines. Certains sceptiques ont donc avancé que Frégnale aurait rephotographié les clichés truqués avec une autre pellicule, commençant par des images anodines. Cela lui aurait ainsi laissé tout le temps (peut être plusieurs jours) pour réaliser plusieurs essais, des dizaines si nécessaire, puis de sélectionner les quatre meilleurs clichés, pour enfin les insérer au milieu d'une pellicule ordinaire, et faire croire au "coup de chance".
Cette hypothèse se heurte aux mêmes objections déjà soulevées à propos d'un éventuel canular (voir chapitres II et V) :
Le canular de type frisbee ou maquette suspendue est techniquement impossible.
André Frégnale n'avait aucun mobile. Il n'a tiré strictement aucun profit de ce canular, et ne l'a jamais reconnu. Quant à la motivation par l'envie de se payer la tête des autorités ou des "savants", et par dépit de ne pas être reconnu à sa juste valeur, elle reste entièrement à démontrer.
Un tel canular aurait nécessité au moins un complice, alors qu'André Frégnale était un solitaire. Un tel complice n'aurait-il pas parlé un jour ?
La surimpression à la prise de vue
Aussi appelée "double exposition", elle consiste à photographier deux fois le même bout de pellicule, une première fois le paysage seul, puis la seconde fois l'objet (la "soucoupe" seule). Au tirage les deux apparaissent sur la même photo. Cette hypothèse est rejetée d'amblée, à juste titre par Pierre Guérin, qui a examiné rappelons-le le négatif original au microscope. Je cite Pierre Guérin, page 121 de son livre "OVNI, les mécanismes d'une désinformation" :
"D'autre part, ces images ne pouvaient pas résulter d'une surimpression par le biais d'une glace sans tain ou de tout autre procédé comme la double exposition (au demeurant, impossible à réaliser avec l'appareil photo du témoin), car un tel artifice n'aurait pu laisser sous-exposée la face inférieure sombre de la soucoupe sur laquelle se serait imprimé le fond clair du ciel. Les photos montraient donc un objet dans le ciel lui-même, mais quel objet ?"
Mes propres recherches confirment d'ailleurs que l'appareil de Frégnale, un Contessa pliable 533/24, ne permettait pas mécaniquement le rembobinage de la pellicule.
Le photomontage
Certains sceptiques ont alors imaginé le "trucage photographique intégral", c'est à dire un photomontage à la colle et aux ciseaux, l'ancêtre des manipulations d'aujourd'hui avec Photoshop ou PaintShopPro. Selon les sceptiques une photo d'ovni n'a strictement aucune valeur car, avec du temps et de l'expérience on pourrait réaliser n'importe quel trucage, et le rendre totalement indétectable. Aujourd'hui en effet, grâce à l'informatique, quasiment n'importe qui peut réaliser un photomontage comme celui ci-contre. Eh oui ! Si l'on en juge par cette photo, Georges Bush sait qu'"ILS" sont là, et a scellé un pacte avec eux ... brrrr :-).
Pourtant, cette croyance, largement répandue dans le grand public, tient pour moi largement du mythe, et a pris son essor avec l'ère du numérique. Dans la pratique les trucages destinés à tromper le public sont assez rares, et il y a le plus souvent des moyens assez simples de les repérer, surtout à l'époque de l'argentique.
Mais faisons d'abord un peu d'historique.
Bref historique du trucage photo
Dès le XIXème siècle, les artistes ont exploré toutes les possibilités de ce mouveau media qu'est la photographie, et ils n'ont pas cessé depuis. La photo de gauche date de 1902, celle de droite - beaucoup plus récente - est signé Newry, l'un des artistes actuels les plus côtés sur ce type d'oeuvre. Sur cet excellent site, dédié au "Cut&Paste", on peut lire notamment : "A variety of methods for making composite photographs was discovered during the Victorian era. The more complex examples were constructed in the darkroom using multiple exposures onto the same plate, with unexposed areas being masked by pieces of black velvet, presaging the precise realism of the likes of John Heartfield, who employed professional photographers to seamlessly blend his ideas in the darkroom. Other images were produced from a more primitive "cut and paste" technique, and the final picture then rephotographed, an approach to montage that has persisted ever since, and still finds favour with some of today's montage artists like Sean Hillen."
Le photomontage n'est hélas pas qu'un amusement. Il fut même parfois utilisé pour tromper le grand public comme le montre cet épisode, dont voici un extrait :
When Bill Clinton shook Cuban leader Fidel Castro's hand at the United Nations, the New York Daily News was the only one of the city's major publications to capture the first-ever meeting between a sitting United States president and Castro. There was only one catch -- the photo had never been taken. Instead, the photo was actually a montage -- a composite photograph of two pictures that were combined to illustrate a moment that reporters had witnessed but photographers hadn't photographed.
A insi donc, très récemment, le New York Daily News n'a pas hésité, pour faire un scoop et augmenter ses ventes, à monter de toutes pièces une photo entre Bill Clinton et Fidel Castro.
Encore plus "sombre" : le photomontage politique. Tout le monde sait (ou devrait savoir), qu'après chaque purge, Staline faisait effacer, par simple retouche des photos officielles, les personnages, jadis hauts dignitaires du régime, et qu'il avait fait arrêter puis assassiner. Heureusement ces cas sont rares.
Venons-en maintenant aux trucages utilisés en ufologie, depuis 1947.
Le trucage photo en ufologie
Comme le rappelle ce site, les méthodes de trucage étaient relativement peu nombreuses et assez frustres :
Primitive ways of faking UFO photos — before modern computers — included throwing objects in the air (such as trashcan lids, breakfast bowls, hats, or ordinary dinner plates) and photographing them against whatever scenery you thought would look good. It was usually best to get the object against a clear part of the sky so that its size could not be easily measured. Another method was simply to draw, paint, or paste a disk or cigar-shaped object on to a picture and then photograph it again. The new picture would be a little more blurred than the original, and would look more realistic and less detectable as a fake.
N B : les emphases en gras sont de moi. La première technique citée ici, et la plus largement utilisée, consistait donc à lancer un objet en l'air, ou bien à le suspendre par un fil invisible à une haute branche ou à un fil électrique quelconque. Cet objet étant bien entendu une maquette de "soucoupe" de petite taille (moins de 50 cm), ou plus fréquemment un objet courant détourné de sa fonction première pour faire illusion (enjoliveur, moule à tarte, rétroviseur de camion, ...) Voici comme illustration de ce procédé les célèbres photos truquées du "contacté" Suisse Billy Meier :
Cette technique n'a pas pu être utilisée pour Chauvet, comme je l'ai démontré au chapitre II et comme Pierre Guérin l'avait lui même affirmé dans son livre. D'ailleurs aucun sceptique interrogé sur ce cas n'a contesté cela. C'était pourtant la technique de trucage largement majoritaire en ufologie à cette époque, et de loin.
La seconde technique est celle du photomontage proprement dit, que nous allons aborder pleinement dans les sections suivantes. Mais il faut commencer par noter que le disque de Chauvet n'est pas flou ("blurred") du tout, au moins sur les photos 3 et 4, ce qui tendrait déjà à nous rendre sceptique sur l'emploi de ce trucage.
Principe du photomontage
+
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Le principe du photomontage appliqué au cas Chauvet
J'ai contacté plusieurs photographes professionnels ou amateurs avertis, en personne ou via des forums de discussion, ou via leurs sites web. Aucun n'a réellement voulu "se mouiller" quant à savoir si les photos Chauvet ont pu être fabriquées par photomontage. Ils m'ont tous raconté des techniques de trucage, certes efficaces et sur un ton visiblement passionné et expert, mais qui ne s'appliquaient pas en l'occurence au cas Chauvet (utilisation d'informatique, de films spéciaux qui n'existaient pas en 1952, etc.). Certes, la plupart d'entre eux (mais pas tous), finissait par dire, lorsque je les poussais dans leurs derniers retranchements, qu'à leur avis, ces photos avaient pu être truquées, car "en photo on peut tout faire". Ils reproduisaient en cela le mythe populaire dont j'ai parlé plus haut. Mais en pratique, aucun n'a pu m'expliquer à ce jour en détail comment techniquement ce trucage avait été réalisé (NDR : cette page est donc implicitement un appel => si un photographe expert, lecteur de mon site, sait comment Frégnale a pu faire, qu'il m'écrive !).
Une de mes relations, scientifique à Orsay, Joël E., fut dès le début adepte de la thèse du trucage. Il a consulté un photographe de ses connaissances qui lui a confirmé que les photos Chauvet auraient bien pu être réalisées par photomontage. Hélas, ce photographe lui aussi préfère apparemment l'anonymat, et je n'ai pas encore eu la possibilité de l'interviewer directement, afin d'obtenir de sa bouche ses explications techniques adaptées au contexte Chauvet, ou les fameux "nombreux exemples" de trucages similaires qui - prétend-t-il - étaient réalisés à l'époque. J'espère que Joël pourra m'obtenir cette faveur :-)
Mais, selon ce que m'en a rapporté Joël, le trucage aurait consisté grossièrement à :
Prendre 4 photos du paysage sans la soucoupe et en tirer de forts agrandissements (ex : 20x25 à 30x40)
Prendre 4 photos d'une maquette de soucoupe en labo, sous des conditions adéquates d'éclairage, et en tirer de forts agrandissements
Découper soigneusement les 4 images de soucoupe et les coller sur les 4 photos agrandies du paysage
soigneusement maquiller au crayon gras pour effacer toute trace de raccord,
Rephotographier au banc les images ainsi obtenues sur un film déjà commencé et contenant des clichés anodins
Je le cite :
C'est vrai que la préparation d'un tel montage demande une grande rigueur pour ne pas introduire d'invraisemblance, et il faut avant tout faire des croquis du résultat recherché pour déterminer tous les paramètres des prises de vue. Pour la bande noire sous la soucoupe, il suffit de peindre la maquette conformément au croquis préalable. La photo de la maquette peut se faire en intérieur avec éclairage artificiel, car la luminosité de l'objet peut être arbitraire (dans certaines limites de vraisemblance), et il n'est pas nécessaire de la suspendre bien haut puisque sa taille sur le négatif n'a pas besoin d'être la même que dans le montage final.
Discussion / Réfutation de la thèse du photomontage
Mais, malgré quelques précautions de langage ("une grande rigueur de montage"), cette explication relève encore un peu de la profession de foi. Elle est trop générale, trop passe-partout. Il faudrait, soit l'appliquer au cas particulier des photos Chauvet, soit avoir des exemples de trucages similaires.
A l'appui de cette thèse, Joël citait cet article de la célèbre photographe Andrée Preschia. Dans son esprit il illustrait le fait que cette technique du photomontage permettait non seulement d'effectuer le trucage des photos Chauvet, mais était également très ancienne et très connue des professionnels.
Pourtant, à la lecture de cet excellent article, mon opinion est toute autre, et je ne peux que regretter davantage de ne pouvoir entrer directement en contact avec sa "source", ou avec tout autre photographe expert sur la question (de plus en plus rares avec le raz de marée du numérique). En effet il apparait immédiatement à la lecture de ce texte, plusieurs objections de fond, qui rendent la thèse du photomontage pour Chauvet, non seulement invraisemblable, mais carrément impossible techniquement :
Comme l'indique clairement Andrée Preschia, le photomontage qu'elle décrit s'inscrit plutôt dans le courant "artistique / créatif" de la photographie, et non dans le courant "recherche de ressemblance". Ces deux courants ont existé dès les débuts de la photographie, et caractérisent encore aujourd'hui la plupart des professionnels : on est soit l'un, soit l'autre, rarement les deux.
Je cite : "Toujours avant le collage, il faudra colorer l'épaisseur du papier découpé. Si le fond sur lequel le sujet doit être collé est blanc, la tranche étant également blanche, il n'y a rien à faire. Mais si le sujet doit se coller sur un fond gris ou noir, il est préférable de teinter l'épaisseur de la même couleur que le fond sur lequel il va trouver place. Si ce travail n'a pas été fait, à la reproduction, les sujets risquent d'être entourés d'un fin liseré blanc." Comment imaginer, avec les moyens de l'époque, une retouche aussi fine, qui reste invisible malgré un agrandissement maximal (c'est à dire qui montre le grain du film) ??
Il faut ensuite retoucher les images au crayon gras. Même remarque donc que précédemment. Aux agrandissements réalisés par Pierre Guérin, comment imaginer que de telles retouches restent invisibles ?
Je cite : "L'image à reproduire doit avoir un format supérieur à celui du tirage définitif. 40/50cm pour un tirage définitif de 30/40". Or les photos ont ensuite été agrandies au maximum possible, puisqu'on a atteint le grain du film, et l'image du disque est toujours nette (photos 3 et 4) ! Cela n'aurait pu être possible que si la rephotographie avait été fait d'après une première épreuve de taille encore plus grande ... ce qui n'était pas possible (limites du film 24x36).
Enfin, last but not least, je cite : "Le film employé pour la reproduction aura un grain plus gros que le film d'origine (pour un 100 ISO, prendre un 200 ou un 400 ISO) De cette façon, le gros grain masque le grain fin et l'image paraît plus nette.".
Les références exactes du film utilisé par Frégnale sont : Kodak Panatomic-X (5060) FX BW (ISO 32). Où 5060 est le Film Code Number, FX est le Code Name Ce film était le plus fin disponible à l'époque, et il a détenu ce record très longtemps jusqu'à l'arrivée d'abord du Kodak Technical Pan, puis en 1987 du T-Max 100. La NASA (qui n'existait pas en 1952 !) l'a utilisé, sa version "aerial" est la référence en matière de photo aérienne, il reste très utilisé en photo astronomique, et de nombreux amateurs ne jurent encore aujourd'hui que par lui. Ce film est devenu si fameux, que des plug-ins pour Photoshop, émulant son grain et ses tonalités ont même été développés ! Son pouvoir de résolution incroyablement fin varie de 180 lpm à 200 lpm selon les sources (lpm = lines per millimeter). Pour mémoire, le "top" actuel, le Kodak Technical Pan, atteint 250 lpm à 300 lpm (selon les sources), ce qui est un progrès relativement modeste en plus de 50 ans.
Bref, il n'existait en 1952 aucun film à grain plus fin (< ISO 32) que le Panatomic-X, qui aurait pu être employé par Frégnale pour prendre les photos "à retoucher/coller".
Conclusion / Synthèse
Dans le cas Chauvet, cette explication par photomontage est donc invraisemblable:
Ce genre de trucages n'était pas employé avant l'ère du numérique, justement en raison de sa difficulté technique. Seuls les artistes utilisèrent régulièrement le "cut&paste", mais évidemment sans le souci de devoir faire un trucage invisible, indétectable. Souvent même le caractère apparent du montage ne donnait que plus de valeur à l'oeuvre. A l'époque (1952) les seules techniques utilisées pour truquer des photos d'ovnis étaient bien plus frustres : la maquette suspendue au bout d'un fil de pêche, ou lancée en l'air comme un frisbee. Malgré mes recherches, je n'ai pu trouver à ce jour aucun exemple de trucage à base de photomontage tel que celui envisagé pour Chauvet. Si un lecteur en connait un, qu'il me contacte.
Le flouté des deux premieres photos, du à un "bougé" de l'opérateur. Il aurait d'abord fallu que Frégnale reproduise, à main levée, un mouvement similaire (vitesse, durée, direction) à la fois sur la photo du paysage et sur celle de la soucoupe. Mais surtout cela rend quasi-impossible pour moi tout "raccord" de l'objet découpé avec le paysage. Avec un objet dont le bord est parfaitement net (comme sur les photos 3 et 4) on imagine aisément qu'un truqueur ait découpé soigneusement au cutter selon ce même bord. Mais avec un bord aussi flou que sur les photos 1 et 2, où diable peut-on découper sans que cela ne se voit ?
l'orientation de la bande sombre sous la soucoupe, qui suit exactement le sens de la trajectoire (trajectoire supposée, s'il s'agit d'un canular) : cela complique quand même sacrément le trucage ! Pourquoi avoir ajouté cette "fioriture" inutile ... à supposer qu'elle soit réalisable par trucage ?
Quitte à truquer, pourquoi faire une soucoupe qui se "traine" lamentablement à 170 km/h, moins vite qu'un avion de l'époque ? Pourquoi ne pas avoir décrit par exemple un brusque virage à 90° et une accélération foudroyante qui aurait fait disparaitre la soucoupe de sa vue instantanément. Bref, pourquoi avoir insisté sur un comportement aussi peu étrange, alors que l'irruption des soucoupes depuis 1947 avait justement surpris les témoins, et fait la une des journaix, avec leurs performances en vol "impossibles" ?
Cette explication est également techniquement impossible, comme expliqué plus haut :
Il aurait fallu des clichés originaux tirés dans un format supérieur au format maximum possible avec un film 24x36, puisque l'objet reste parfaitement net même sur un agrandissement maximal.
Le Panatomic-X était le film ayant le grain le plus fin en 1952, il était donc impossible à Frégnale de prendre les clichés non retouchés originaux avec un film ayant un grain encore plus fin.
En cours de rédaction ...
Sources / Références
M. Gervereau : "Les images qui mentent" (2000) - Paris, Seuil (458 pages)
=== Ufologie et photos truquées Les photos controversées de Gulf Breeze : http://www.virtuallystrange.net/ufo/updates/1999/oct/m16-014.shtml Galeries de photos d'ovnis : http://thebiggestsecretpict.online.fr/ufo_et.htm Les photos truquées de Billy Meier : http://www.iigwest.com/ufopix.html D'autres photos d'ovnis truquées : http://www.users.bigpond.com/rdoolan/ufopicfakes.html : Dossier "photos d'ovnis (truquées ou pas) : http://studiovni.ifrance.com/studiovni/som013.htm === Comment créer de fausses photos d'ovnis : http://ncas.sawco.com/ufosymposium/p243fake.html (site sceptique) http://www.garfnet.org.uk/new_mill/bbmedia/issue001/ufo_fake.htm
=== Photomontage artistique Site dédié au "cut & paste" : http://www.cutandpaste.info/, mais principalement en tant qu'art Technique du photomontage (Article d'Andrée Freschia)) : http://www.rtfm.be/king/photomontage/index.html