2. Lettre ouverte À l’AFIS (Association FranÇaise pour l’Information Scientifique)


Le texte ci­dessous est une réponse à un article « libre opinion », publié dans le N°254 d’Octobre 2002 sous la plume de M. Jean­Michel Abrassart (dont je ne connais pas, par ailleurs les qualifications).



Il est intÉressant de noter que votre association, qui se veut dÉfendre la « vraie » science et le rationalisme, et pourfendre tous les zÉlateurs du paranormal au sens large, utilise une mÉthode fort peu scientifique pour arriver À ses fins.
En effet, dÈs la page « Qui sommes nous » du site web AFIS, le ton est donnÉ : Tous les phÉnomÈnes paranormaux, dont les soucoupes volantes (lÀ ils ne disent pas OVNIS), sont classÉs dans la rubrique « fausse » ou « pseudo » science.

Cette affirmation/croyance (car À ce niveau d’a priori c’en est une) de dÉpart Étant fixÉe, vous vous faites fort de batailler avec les amateurs de paranormal et autres charlatans et de leur prouver leur erreur.
NB : C’est sÛr. Si je fais l’hypothÈse que x = 1, alors l’Équation x+y = 5 a pour unique solution (x=1 ; y= 4). On est en plein cercle vicieux : « Ça » n’existe pas, donc ceux qui ont vu « Ça », mentent.

Soucieux d’Étayer un peu cette dÉmonstration, un peu trop simple, les debunkers en gÉnÉral, et l’AFIS en particulier, publient de temps en temps des dossiers de synthÈse, rÉcapitulant les « 10 bonnes raisons pour ne pas croire aux OVNIS ».
NÉanmoins, je remarque que ce dossier est publiÉ sous le titre de « libre opinion », n’engageant ainsi que la responsabilitÉ de son auteur (M. Abrassart). Courageux mais pas tÉmÉraires. On ne sait jamais.

Jouons nÉanmoins le jeu de la dialectique et du dÉbat. Je vais essayer de rÉpondre ci­dessous en dÉtail aux 10 arguments « contre » (plus la conclusion « tranchante »). En espÉrant que ce « droit de rÉponse » soit publiÉ sur leur site, voire que des contre­arguments me soit apportÉes en retour. Le vrai dialogue est toujours constructif.

AprÈs tout, si vous Êtes sÛrs de vous, qu’avez­vous À craindre de discuter avec une personne ne partageant pas votre opinion ?

Je regrette d’autant plus d’avoir À faire cette dÉmarche que, sur le fond, je partage globalement le combat de votre revue. Je constate moi aussi que l’esprit rationnel et scientifique disparaÎt de notre Éducation, de notre sociÉtÉ. Et ce n’est pas sans plaisir que je vois remise À leur place des pseudo sciences comme l’astrologie (et E. Teissier !), la numÉrologie, la morpho­psychologie voire la psychanalyse.

Raison de plus pour Éviter les amalgames, les gÉnÉralisations abusives et les jugements prÉ­conÇus et non ÉtayÉs. Ne jetons pas le bÉbÉ avec l’eau du bain : Étudiez (sÉrieusement) le dossier OVNI, et je suis sÛr que vous viendrez À une attitude beaucoup plus modÉrÉe.

Salutations,


Alain DELMON



1) La violation de notre expÉrience quotidienne

Sous ce titre, se cachent en fait trois arguments diffÉrents :
a) le grand public, la majoritÉ des humains, n’ont jamais vu d’OVNIS ou d’ET, donc ils n’existent pas !
=> Ridicule : combien d’Êtres humains ont dÉjÀ vu un proton, ou la planÈte Jupiter « en vrai » (ailleurs que sur une vidÉo ou une photo) ? Combien d’entre nous ont croisÉ rÉcemment un chilien ou un pygmÉe dans leur rue ou au travail ?

b) Pourquoi les ET ne se montrent ils pas officiellement et publiquement ?
=> Ridicule lÀ aussi. Les OVNIS et les ET ne sont pas par dÉfinition un phÉnomÈne naturel que l’on puisse plier À notre volontÉ. S’ils existent (hypothÈse), alors par dÉfinition ce sont des Êtres intelligents, qui font ce qu’ils veulent ! De plus, et toujours s’ils existent, on peut raisonnablement estimer qu’ils ont une grande avance sur nous (en termes de civilisation, de science, de culture). Dans ce cas, ce refus apparent d’un contact officiel et grand public peut facilement s’expliquer :

­ Soit, ils ont une avance Énorme sur nous en terme d’Évolution (plusieurs milliers ou millions d’annÉes), et dans ce cas ils jugent peut Être que tout dialogue est inutile voire impossible avec des peuplades aussi primitives que les nÔtres (de leur point de vue). Pour reprendre un exemple classique : lorsqu’un explorateur se balade dans la jungle, prend il contact avec tous les « rois » (ou leaders) des diffÉrentes tribus de singe qu’il rencontre ?
­ Soit, ils ont une avance plus faible (disons quelques siÈcles), et appliquent tout simplement un principe moral de « non ingÉrance » envers une espÈce autochtone (nous, les hommes), visiblement intelligente et dÉveloppÉe, mais qui pourrait Être gravement influencÉe, perturbÉe, voire menacÉe dans sa survie par une telle rÉvÉlation. Imaginez notamment l’impact dÉvastateur sur toutes les religions « rÉvÉlÉes » ….

c) Pourquoi l’armÉe n’a t’elle pas encore rÉussi À en abattre un ?
Quelle mentalitÉ ! Des Êtres intelligents, plus ÉvoluÉs que nous, viennent nous visiter aprÈs avoir parcouru des milliards de kilomÈtres. Nous avons enfin la preuve que nous ne sommes pas seuls dans l’univers. Et tout ce que vous pouvez imaginer c’est de leur tirer dessus et de les « descendre » ?! Vous rendez vous compte que cette seule phrase suffirait À expliquer pourquoi ils ne se montrent pas « officiellement » ? Ces rÉflexes ataviques de dÉfense, cette agressivitÉ et cette hostilitÉ primaire envers tout ce qui est « autre »­Étranger­alien, cette mentalitÉ du « tire d’abord, et discute ensuite », tout cela montre combien nous avons globalement des progrÈs majeurs À faire avant de pouvoir Éventuellement accueillir des ETs et nouer des relations mutuellement bÉnÉfiques.

Par ailleurs, et toujours sur cet argument de l’armÉe, j’ajouterai que :
­ Qui vous dit que cela n’a pas dÉjÀ ÉtÉ fait, et donc cachÉ ensuite ? Si des gouvernements sont suffisamment apeurÉs et dingues pour descendre ainsi des OVNIS, ils sont certainement assez fous pour vouloir cacher la chose et tenter de rÉcupÉrer À leur seul profit cette technologie avancÉe miraculeusement tombÉe du ciel, pour en faire …. des armes bien sÛr !
­ Qui vous dit que c’est mÊme possible ? Si ces ETs ont effectivement une grande avance technologique sur nous, n’est­il pas follement prÉsomptueux d’espÉrer les « descendre » avec nos armements actuels. Qu’auraient pu faire une armÉe du Moyen­Age contre une armÉe moderne de 2003 ? Que peuvent faire des flÈches de bois et des bombardes, contre des avions furtifs supersoniques larguant un missile de croisiÈre muni d’une charge thermo­nuclÉaire auto­guidÉe?

Bref, de grÂce : un peu d’humilitÉ. Nous ne sommes peut Être (probablement) pas l’espÈce la plus intelligente de l’univers. GalilÉe et Copernic ont luttÉ et payÉ cher pour abattre le gÉocentrisme qui prÉvalait depuis 2 mille ans. Qui va aujourd’hui avoir le courage et la sagesse de dÉboulonner l’anthropocentrisme qui rÈgne au sein de la science « classique » comme vous l’appelez ?

2) L’absence d’ÉvÈnements majeurs donnant raison aux ufologistes

Il s’agit en fait du mÊme argument que prÉcÉdemment.
­ Pourquoi ne se montrent­ils pas ? Voir le point b) de ma rÉponse ci­dessus. En gros : soit ils ne veulent pas perturber notre civilisation, soit ils sont au­dessus de tout Ça (bref, nous ne sommes que des « fourmis » pour eux), soit ils ne veulent pas tout simplement, pour des raisons qui leur sont propres !
­ Pourquoi ne les a­t­on pas abattus ? Voir le point c) de ma rÉponse ci­dessus
­ Pourquoi le prÉsident des Etats­Unis ne fait il pas une dÉclaration publique, preuves À l’appui, affirmant que son gouvernement cache la rÉalitÉ OVNIS au grand public depuis des dÉcennies ?

Non, vous rigolez lÀ ou bien vous Êtes sÉrieux ? Vous imaginez les consÉquences ? Non seulement on aurait les mÊmes perturbations sur l’espÈce humaine que si les ET l’avaient annoncÉ eux­mÊme, mais en plus, les autoritÉs officielles, les gouvernements, seraient totalement discrÉditÉs, et auraient perdu durablement la confiance de leurs citoyens. Bref, l’anarchie totale.

3) L’absence de rÉsultats du programme SETI

Qui croit encore aux chances de succÈs du programme SETI ? Plus grand monde. C’est littÉralement chercher une aiguille dans une meule de foin. Mais le pire c’est que l’aiguille est peut Être invisible. Je m’explique.
Si vous multipliez le nombre de frÉquences « Écoutables » par le nombre d’Étoiles de notre seule galaxie (100 milliards), vous aboutissez À un nombre d’Écoutes dÉjÀ astronomique ( J). Sans compter qu’il y a 100 Milliards de galaxies …
Donc SETI « Écoute » sur certaines longueurs d’onde, mais pas sur toutes, et en direction de certaines portions du ciel, mais pas toutes. MalgrÉ tous les automatismes informatiques rÉcemment ajoutÉs, il faudrait des siÈcles pour parcourir l’ensemble des combinaisons possibles. Et encore faudrait il Être capable de reconnaÎtre un signal « intelligent » au milieu du bruit de fond cosmique.
VoilÀ pour l’aiguille dans la meule de foin.
Mais pourquoi « invisible » ?
Relisez mes rÉponses À votre premier argument. Nous ne sommes probablement que l’une des espÈces intelligentes dans l’univers, et pas la plus ÉvoluÉe. Qui nous dit que dans quelques siÈcles nous communiquerons encore par « radio », par ondes dites hertziennes, sur des frÉquences de quelques kilo À quelques MHZ ? AprÈs tout, la « radio » n’existe que depuis un siÈcle environ, et serait passÉ pour de la magie, totalement invisible, aux yeux de terriens du moyen Âge.

4) La violation de nos connaissances scientifiques

a) Il suffit d’ajouter le mot « actuelles » À la fin de votre argument, et il s’autodÉtruit !
Comme d’autres l’ont si bien dit avant moi : toute science avancÉe passe pour de la magie aux yeux d’une civilisation moins avancÉe.
Dois je vous rappeler quelques exemples rÉcents ?
­ N’est ce pas l’illustre savant FranÇais Lavoisier qui À la fin du 18Ème siÈcle, niant les tÉmoignages (dÉjÀ !) de certains paysans, dÉclarait doctement qu’il ne pouvait pas exister de pierres qui tombent du ciel, car il Était bien connu qu’il n’y avait pas de pierres dans le ciel ? Bien entendu le siÈcle suivant a prouvÉ puis ÉtudiÉ longuement les mÉtÉorites.
­ Un « plus lourd que l’air » ne pourra jamais voler, c’est contraire aux principes scientifiques (fin 19Ème, on sait ce qu’il est advenu ensuite)
­ Les trains ne sont pas un moyen de transport viable. Le corps humain ne pourra pas supporter des vitesses supÉrieures À 35 km/h, et sera pulvÉrisÉ par la pression de l’air lorsque le train s’engagera dans un tunnel (fin 19Ème)
b) MÊme avec nos connaissances « actuelles », certaines des caractÉristiques des OVNIS ne semblent pas impossibles. A condition bien sÛr d’avoir l’esprit ouvert et crÉatif, et non dogmatique.
Prenons le cas du mur supposÉ de la vitesse de la lumiÈre.
Tout d’abord certains scientifiques comme l’astronome Claude Ribes, et moult auteurs de SF, ont proposÉ des vaisseaux gigantesques, voyageant plusieurs dizaines d’annÉes À des vitesses subluminiques. A ce rythme, seuls les descendants (fils, petit­fils, …) des passagers initiaux arrivaient À destination. ScÉnario donc parfaitement possible (il ne viole aucun principe physique), mais qui me paraÎt douteux nÉanmoins (qui accepterait un tel sacrifice au dÉpart ?).
Mais aujourd’hui de nombreux scientifiques envisagent, en thÉorie bien sÛr, d’autres possibilitÉs, allant de pair avec les plus rÉcentes avancÉes et spÉculations de la science officielle : passage par des « trous de ver », dilatation locale de l’espace­temps par Émission d’un champ Électro­magnÉtique extrÊmement puissant, passage par un univers parallÈle (ou jumeau) oÙ la constante C serait plus ÉlevÉe, etc.

5) L’absence de preuves tangibles

Ah, les preuves ! Que voilÀ un argument rebattu et galvaudÉ depuis 50 ans…
A lui seul il nÉcessiterait au moins un livre. Je n’ai hÉlas ni le temps ni le talent pour le rÉdiger ici. Mais je ne saurais trop vous recommander la lecture du dernier ouvrage de feu Pierre Guerin, astrophysicien au CNRS dÉcÉdÉ en 2000, et qui fut l’un des trÈs rares scientifiques FranÇais reconnus, À s’intÉresser publiquement aux OVNIS. Son ouvrage s’intitulait je crois « OVNIS la grande dÉsinformation » (de mÉmoire).

Tout d’abord soyons un brin provocateur : l’existence des OVNIS est dÉjÀ prouvÉe ! Judiciairement parlant, il y a suffisamment de tÉmoignages concordants, de photos, vidÉos, Échos radars, traces au sol et analyses scientifiques menÉes depuis 50 ans, pour qu’il n’y ait plus de doutes. Chaque jour dans le monde, on condamne À de lourdes peines de prison (voire on exÉcute) des gens avec 100 fois moins de preuve que celles existant À ce jour sur les OVNIS, et que vous niez.

Mais l’existence des ET et des OVNIS vous choque tellement, bouleverserait tellement votre systÈme de valeurs, que vous en voulez encore plus (de preuves), en quantitÉ et en qualitÉ. Mais que voulez vous au juste. Quelles « preuves » seraient aptes À vous convaincre ? Je vous cite :
­ du matÉriel biologique extraterrestre
­ de la technologie indubitablement non terrestre
­ la dÉmonstration de connaissances impossible À une Époque reculÉe (thÉorie des anciens astronautes)

Tout d’abord, il faut bien comprendre que si ces preuves tangibles existent, alors il est plus que probable qu’elles ont aussitÔt ÉtÉ escamotÉes et cachÉes par les diffÉrentes autoritÉs ou services secrets ou gouvernementaux À qui elles ont ÉtÉ transmises.
C’est la fameuse thÉorie du « complot », chÈre À X­Files notamment. Il ne faut pas la pousser À l’extrÊme au risque de tomber dans la paranoÏa totale, certes. Mais il ne faut pas la balayer non plus d’un revers de main, car elle offre une rÉponse trÈs simple (Cf. votre rasoir d’Ockham) et cohÉrente au fait que nous ne voyions pas ces preuves. Imaginez un gouvernement amÉricain en 1950, en pleine guerre froide, annonÇant À son peuple que des vaisseaux spatiaux survolent impunÉment le territoire sans que nous soyons fichus de les intercepter, nous relÉguant au rang d’espÈce infÉrieure, À la merci de ces « envahisseurs » : quel aveu d’impuissance ! Ou pire, imaginez le mÊme gouvernement annoncer que des preuves existent, que des contacts ont ÉtÉ pris, voire des Épaves rÉcupÉrÉes, mais que l’armÉe et les services secrets ont immÉdiatement essayÉ d’en profiter pour en tirer une avance technologique unique sur les autres pays de la terre, et s’en servir pour fabriquer des armes terrifiantes !

Mais reprenons maintenant dans l’ordre vos 3 « preuves » :
­ Comment donc obtenir du « matÉriel biologique » extra­terrestre ? Vous supposez donc que les ET vont gentiment nous expÉdier par DHL un colis rÉfrigÉrÉ avec un exemplaire de chacun de leurs organes, prÉlevÉs sur certains de leurs compatriotes morts accidentellement mais volontaires de leur vivant pour une telle avancÉe dans la communication inter planÉtaire ? A moins que, conformÉment À votre dÉsir belliqueux exprimÉ dans l’argument N°1 et N°2, vous ne supposiez que nous pourrions « descendre » un OVNI, et rÉcupÉrer un ou plusieurs cadavres d’ET ? Soyons sÉrieux.
­ MÊme problÈme pour le point suivant : comment obtenir des artefacts d’origine « manifestement » non terrestre (on pourrait d’ailleurs se demander si nous serions mÊme capable de porter un tel jugement. Pour une personne du moyen­Âge, un simple CD­ROM est un joli miroir dorÉ, recouvert d’inscription sur une de ses faces. Cette personne serait dans l’incapacitÉ totale d’imaginer qu’il s’agit d’un support de stockage d’informations. Son niveau de dÉveloppement technologique est tout simplement trop ÉloignÉ de celui qui a fabriquÉ ce CD) ? LÀ encore : soit par un « don » volontaire des ET, soit par rÉcupÉration sur un « crash ».

Bref, les rÉponses À cette absence de preuves biologiques ou technologiques sont les mÊmes que celle que j’ai faite aux points b) et c) de votre argument N°1 :
­ si Ça se trouve nos gouvernants les ont dÉjÀ, mais les cachent
­ ou bien : le seul moyen de les obtenir serait que les ET nous les donnent eux­mÊmes, mais qu’ils ne le veulent pas (encore).

Quant À votre troisiÈme point (thÉorie des anciens astronautes), il me paraÎt totalement hors sujet. Quand bien mÊme une telle preuve serait faite (il y a eu des ET sur terre voici des milliers d’annÉes), cela ne prouverait nullement qu’ils y sont encore aujourd’hui ! Ce ne serait donc nullement une preuve.

6) L’ensemble des dÉboulonnages (« debunking »)

Voici que de maniÈre Évasive, floue, et ma foi fort peu scientifique au vu des termes employÉs, vous revenez au bon vieux sophisme : une grande partie des cas allÉguÉs de rencontres avec des OVNIs ou des ET se sont avÉrÉs Être des faux aprÈs enquÊte, DONC, tous les cas allÉguÉs de rencontres avec des OVNIs ou des ET sont des faux. Circulez il n’y a rien À voir !

Dois je vous rappeler qu’en mathÉmatiques pour prouver qu’un ensemble est faux, il faut dÉmontrer que chacun de ses ÉlÉments est faux ?
Dois je vous rappeler que mÊme le fameux rapport Condon, malgrÉ une sÉlection « À charge » des dossiers qui lui ont ÉtÉ soumis, a finalement retenu plusieurs dizaines de cas extrÊmement solides, inexplicables par aucun phÉnomÈne connu ? Peu de gens le savent, la plupart retiennent uniquement le document d’accompagnement, rÉdigÉ in fine par le rapporteur de la commission, qui exprimait À titre purement personnel (et contre l’avis et l’esprit de tout le reste du rapport, certes plus indigeste À lire, ceci explique cela), que « pour lui » les OVNIS ne valaient pas la peine d’Être ÉtudiÉs.
Chaque annÉe depuis 50 ans apporte son lot de cas apparemment solides et qui rÉsistent aux explications standards, et parfois pitoyables, fournis quasi automatiquement par les « autoritÉs » ; ballon sonde, planÈte vÉnus, la lune, etc.

Et lÀ on tourne en rond. Peut Être parmi ces quelques cas annuels trÈs solides pourrait on trouver celui qui prouve indubitablement l’existence des OVNIS. Ou a contrario, peut Être, si l’on “dÉboulonnait” pendant 5 ans de suite TOUS les cas de prÉtendus OVNIS ou ET en leur trouvant une explication naturelle, peut Être donc pourrait on prouver la non existence de ces phÉnomÈnes.
Mais pour faire cela, encore faudrait­il que la communautÉ scientifique « officielle » ose se mouiller, et engage du temps et des moyens dans de telles Études.
Or, prÉtendant que ces phÉnomÈnes n’existent pas « en vrai », vous refusez de les Étudier en dÉtail, sur le terrain et dans la durÉe (laissant le champ libre je le reconnais À pas mal d’ufologues du dimanche et charlatans vÉnaux).
Oui, on tourne en rond, mais À qui la faute ?

7) L’incohÉrence des observations

LÀ vous avez partiellement raison. En fait, si les OVNIS ne sont pas UNIQUEMENT rÉductibles À un phÉnomÈne socio­psychologique, comme vous le soutenez À tort, les OVNIS sont AUSSI un phÉnomÈne socio­psychologique. Leur folklore et leurs caractÉristiques standards sont connus du plus grand nombre À travers les Écrits ufologiques et la science fiction (ex : Rencontres du 3Ème type ou ET de Spielberg). Il est trop tard dÉsormais, la plupart d’entre nous ont dÉjÀ ÉtÉ influencÉs inconsciemment.

Ceci en soi seul peut expliquer une partie des apparentes incohÉrences.

Je dis « apparentes », car une seconde explication toute simple est la suivante : « qui vous dit qu’il n’y a qu’une seule espÈce d’ET, et donc un seul type d’OVNIS qui nous visitent ? ». Pourquoi ne devrait­il y en avoir qu’une (1) pour que cette « preuve » soit acceptable À vos yeux ? Au nom de quel principe scientifique ?

Certes, je suis d’accord que s’il y avait autant de descriptions significativement diffÉrentes que de tÉmoins, ce serait louche. Mais c’est trÈs loin d’Être le cas. En fait il y a quelques grandes typologies qui reviennent, toujours les mÊmes (les petit gris À grosse tÊte, les grand « nordiques » aux cheveux blonds, etc…). Idem pour les engins (soucoupes le plus souvent, cigares, et triangles formant l’essentiel des observations).

Non, il se trouve au contraire que toutes les observations sont remarquablement cohÉrentes. Diverses, mais cohÉrentes.

Quant À votre dernier argument il relÈve du procÉdÉ le plus bas, et hÉlas souvent utilisÉ chez les debunkers, À savoir l’amalgame : mÉlanger le phÉnomÈne OVNI À d’autres phÉnomÈne encore plus bizarres, pour le discrÉditer par « contamination ».
Alors de deux choses l’une. Ou bien vous versez ces autres thÈmes « À charge » du dossier OVNI, et dans ce cas lÀ il vous faut tout d’abord les Étudier tout aussi en dÉtail, et prouver d’abord leur inanitÉ, afin de discrÉditer le tÉmoin. Ou bien il vous faut renoncer À ce procÉdÉ et rester sur le seul terrain des OVNIs (ce que je vais faire quant À moi).

8) L’existence des autres phÉnomÈnes rÉputÉs paranormaux

Cet argument est la prolongation de l’amalgame prÉcÉdent. Vous procÉdez maintenant par la « gÉnÉralisation ». Votre raisonnement est le suivant :
1) il y a eu de tous temps un esprit « magique » enfoui dans l’inconscient de l’homme, qui lui fait voir depuis des siÈcles des choses merveilleuses, fantastiques, sur­naturelles. Nombre de contes et lÉgendes en sont le reflet.
2) Donc : tout ce qui n’est pas immÉdiatement explicable par la science d’aujourd’hui est une hallucination et n’existe pas.

CQFD, et sans commentaires !

Et vous enfoncez le clou : seules les preuves comprÉhensibles par la science d’aujourd’hui sont acceptables par vous (matÉriel biologique, etc.).
Par analogie, projetons­nous une nouvelle fois au moyen Âge : vous auriez niÉ l’existence de la voiture autonome À moteur thermique, fonctionnant À l’essence, au prÉtexte que vous ne trouveriez pas derriÈre l’engin les traces de fumier que ne manqueraient pas de laisser les chevaux cachÉs immanquablement sous le capot (ils ne pouvaient Être que lÀ puisqu’on ne les voyait pas de l’extÉrieur).

9) Les ET ressemblent À des crÉatures folkloriques

Certes, mais en quoi cela prouve t’il qu’ils n’existent pas ? N’est­il pas au contraire logique, toujours en faisant l’hypothÈse de leur prÉsence sur terre depuis longtemps, qu’ils aient ÉtÉ pris pour des fÉes, des dieux ou des lutins en des temps reculÉs oÙ la science et la technologie Étaient balbutiantes voire inexistantes ?

Quant À votre exemple du « biscuit », c’est lamentable et indigne d’un vrai rationaliste comme vous. Vous avez choisi volontairement l’un des exemples plus aberrants pour ensuite ridiculiser l’ensemble du phÉnomÈne. C’est hÉlas lÀ aussi une tactique courante des debunkers.
Mais avez vous fait une Étude statistique exhaustive des cas les plus « solides » ? Il y a lÀ, au contraire, une attitude relativement cohÉrente de ces ET, bien qu’avec certaines nuances :
­ il semble y avoir non pas une, mais plusieurs espÈces ET sur terre, chacune ayant des comportements diffÉrents envers nous,
­ il y a eu une Évolution au cours des 50 derniÈres annÉes vers plus « d’intrusivitÉ » (mutilation de bÉtail, enlÈvement d’Êtres humains, voire expÉriences pratiquÉes sur eux),
­ une grande partie des tÉmoignages sur ces ET font toutefois État d’une volontÉ de non ingÉrence (ou d’ingÉrence minimale) de leur part dans nos affaires, et portent un message (assez simpliste d’ailleurs je trouve) de paix, d’amour, de fraternitÉ et d’Écologie (prise de conscience de l’action nÉfaste de l’homme sur sa planÈte).

10) L’antÉrioritÉ de la Science­Fiction

J’ai dÉjÀ partiellement rÉpondu À cet argument dans ma rÉponse À votre point N°7.
Bien entendu que « le mal est fait », et que nombre d’observateurs sont dÉsormais au courant de ce vous appelez le « folklore OVNI ».
NÉanmoins cela ne prouve nullement en soi que leurs observations sont erronÉes (ce n’est pas parce que j’ai vu hier une publicitÉ pour la nouvelle Jaguar, que je mens lorsque je dis que j’en ai vu une ce matin garÉe en bas de chez moi).

Et puis vous n’Êtes pas sans savoir que les observation d’OVNIS ne datent pas de 1947, mais bien avant.
­ DÈs 1943 les pilotes alliÉs observÈrent les fameux « foo fighters » au dessus de l’Allemagne.
­ A la fin du 19Ème siÈcle de nombreuses observations de cigare volant, ou d’immense dirigeable puissamment ÉclairÉ et silencieux (terminologie de l’Époque), les fameux « air ships ».
­ Plus loin dans le temps les fameuses boules blanches et noires qui ont affolÉ les habitants de BÂle au 15Ème siÈcle.
­ Plus loin encore les « boucliers volants » de l’Époque romaine.
­ Plus loin encore dans le temps les fameuses « vimanas » dans lesquelles les dieux prÉ­hindous des Vedas se livraient des batailles titanesques dans les airs, utilisant des armes de destruction massive, dont une seule Était capable de dÉvaster une rÉgion entiÈre, brÛlant tout sur son passage.
J’en passe et des meilleures.

Non vraiment, sur la question de « l’antÉrioritÉ », et de « qui a influencÉ qui », il y aurait beaucoup À dire. Alors restons si vous le voulez sur le terrain, dÉjÀ suffisamment vaste, des observations « contemporaines ».

Utilisons le rasoir d’Ockham

En fait vous refusez d’appliquer la dÉmarche scientifique, ouverte et rationnelle que vous prÉtendez dÉfendre. Vous partez du postulat implicite que les OVNIS et les ET n’existent pas, et ne se baladent pas en ce moment sur notre terre. Moyennant quoi, aprÈs quelques raisonnements passablement alambiquÉs vous en arrivez À conclure, qu’effectivement ils n’existent pas ! Quel exploit !

Mais attendez !

Imaginez une seconde, juste pour voir. Supposez qu’ils existent bel et bien. Pure hypothÈse.
Allez faites un effort, vous pouvez y arriver, c’est dur je sais, mais … lÀ !
Vous y Êtes ! Imaginez, donc disais­je, qu’ils existent !

Alors, ne voyez­vous pas que cela explique instantanÉment, et de maniÈre la plus simple qui soit (toujours le principe du rasoir d’Ockham) l’ensemble des symptÔmes du « phÉnomÈne » tels que relatÉs depuis 50 ans ?!

En fait, votre attitude agressivement dÉfensive, retardant l’inÉluctable, me fait irrÉsistiblement aux fameux « Épicycles » de PtolÉmÉe. Vous savez, À l’Époque ou pour la « science officielle » (camp auquel vous revendiquez votre appartenance), la terre Était au centre l’univers, alors que le soleil et tous les autres astres lui tournaient autour. A cette Époque donc, l’adage « les faits sont tÊtus » Était heureusement tout aussi vrai qu’aujourd’hui. Et les observations des mouvements des planÈtes ne collaient pas avec ce systÈme d’orbites concentriques axÉes sur la terre.
Pas de problÈme pour la « science officielle ». PlutÔt que de remettre en cause sa thÉorie et ses postulats, elle a progressivement et successivement ajoutÉ des cercles secondaires, fixÉs sur les premiers, afin de modÉliser (À peu prÈs) ces mouvements « dÉviants ».
A chaque nouvelle observation « gÊnante », son petit cercle excentrÉ supplÉmentaire.

Tout le monde sait la suite de l’histoire (Giordano Bruno, Copernic, GalilÉe), et qui avait raison en fin de compte.

En conclusion, je reprendrai la toute derniÈre phrase de votre texte, qui est non seulement erronÉe, mais qui explique parfaitement pourquoi vous faites fausse route.
Non, Monsieur, la vÉritÉ (scientifique) n’est pas toujours dÉcouverte de maniÈre lente, À petit pas, par petits progrÈs successifs.
C’est mÊme plutÔt le contraire.
La science progresse souvent par bonds « explosifs » successifs et souvent imprÉvisibles, sÉparÉs par de longues pÉriodes de stagnation, ou de progrÈs extrÊmement lents (souvenez vous de ces doctes savant officiels du 19Ème siÈcle finissant qui se dÉsolaient que leurs successeurs des gÉnÉrations futures n’aient plus comme seule tÂche que de « calculer les dÉcimales restante »).
Non, beaucoup des grandes avancÉes majeures ont ÉtÉ le fait de franc­tireurs, d’incompris, en avance sur leur temps.
(Einstein n’Était qu’un employÉ insignifiant du bureau des brevets de GenÈve quand il rÉvolutionna la science en 1904 avec sa ThÉorie de la RelativitÉ Restreinte.).

De nos jours, mÊme des membres reconnus de l’establishment Éducatif et scientifique commencent À s’Élever contre le systÈme actuel de thÈses au sein de l’universitÉ FranÇaise. Pour Être retenu, un sujet de thÈse doit en effet Être validÉ prÉalablement par des chercheurs Établis, soucieux d’obtenir ou de pÉrenniser leurs budgets annuels. Toute vellÉitÉ d’innovation ou de crÉativitÉ est donc bannie avant mÊme d’avoir pu essayer quelque chose. Auto­censure.
Ce n’est pas en restant au milieu de la route, bien ÉclairÉe, et dÉjÀ balisÉe et utilisÉe par des centaines de chercheurs avant nous, que nous trouverons quelque chose de vraiment nouveau. Il faudra accepter d’aller sur les cotÉs, lÀ oÙ c’est moins bien ÉclairÉ, lÀ oÙ il y a peut Être un fossÉ ou bien des ronces. Mais oÙ, peut Être, juste derriÈre nous attendent des trésors inédits de connaissance et de progrès.